Articles du Rav Barukh Ashlag (1906-1991) Les degrés de l'échelle "Dargot haSoulam" Traduction: Nelly Baron
"Dargot haSoulam" est un ouvrage en deux tomes de mon maître, rabbi Barukh Ashlag, que j'ai édité en hébreu. Ici et dans les ouvrages suivants sont rassemblés des articles choisis dont les numéros correspondent à la numérotation des articles de l'original
Sommaire 1.Atsilout : se conduire de manière autonome 2.Repousser les pensées parasites 9.Le silence : rempart de la sagesse 10.Le Créateur convainc celui qu'Il aime 19.A propos du vêtement des âmes 20.Le lien avec le Créateur : un commencement 25.L'essentiel dont nous manquons 33."Eloigne-toi du mal et fais le bien" 38."Taamim, nekudot, taguin, otiot" 39.Trouver grâce et compréhension 42.Les poissons : essence de l'inquiétude 47.Lever les bras vers le ciel 57.Notre foi en les livres et en ceux qui les ont écrits 58.Le Créateur l'a ainsi fait pour inspirer de la crainte 62.Se poser des questions sur le travail 65.Le "moi" et son contraire ("ani" ve "ein") 72."Eloigne-toi du mal et fais le bien" 85. Les actions des grands sages 87.La guerre au commencement primordial 91."C'est malgré toi que tu vis " 102.Le bris et la réparation des désirs 165."A propos du désir altruiste" 182.Que demander au Créateur pour Le servir ? 189."Qu'elles sont belles tes tentes, ô Jacob ! " 218.La fidélité 227.Deux sortes de retour à la foi 230.Votre mère a été chassée en raison de ses transgressions 268.Le retour 314.L'homme construit une maison dans ce monde 454.L'égoïsme et l"amour du Créateur 457.Les ouvrages du judaïsme traditionnel et ceux du Baal Shem Tov 556.La droite correspond à la perfection 563.Le mouvement induit par la honte 573.La nourriture 592.Le désir d'élévation spirituelle 640.Pourquoi a-t-il attendu le combat avec Amalek ? 700.Les quatre attributs du désir 770.L'essence de la restriction 822.L'union des composantes du corps 823.L'âme et le corps (neshama et gouf) 834.Le plaisir réduit l'intellect à néant 903.L'authenticité de la toute-puissance
1. Atsilout : se conduire de manière autonome Dans l'ouvrage "Talmud eser ha sefirot", il est dit que la Lumière divine brille directement dans le monde Atsilout, contrairement au monde Briya où elle est qualifiée de "engendrée", "secondaire". Le Monde Atsilout correspond à une conduite personnelle autonome, là, "le Créateur dirige tout, et tout ce qui se produit en ce monde concerne directement Son action". C'est pourquoi le monde Atsilout est l'attribut de la lumière, sans participation aucune des créations. Les attributs des mondes Briya Ietsirah, Assia sont séparés du monde Atsilout, dans ces mondes, le bien et le mal, la rétribution et le châtiment sont distincts. C'est pourquoi la lumière y brille du fait des actions conjointes entre le Créateur et les créations, c'est en cela que réside leur participation mutuelle. C'est la raison pour laquelle cette lumière est qualifiée de "engendrée", deux causes étant à la base de son engendrement. Dans le monde Atsilout, il n'y existe aucun travail conjoint, autrement dit, tout se produit sans l'aide des créations, ce principe est appelé "le mal ne séjournera pas dans Tes tentes", tout étant clair et évident, d'où la dénomination "conduite autonome". Ceci explique également le sens évoqué par l'écran qui crée une séparation entre les mondes Atsilout et Briya, autrement dit le fait que les mondes de BE"A sont sous l'action de l'écran, alors que dans le monde Atsilout, l'écran qui sépare du Créateur, n'agit pas totalement. Ces écrans agissent uniquement par rapport aux mondes de BE"A. Tout ceci est évoqué par rapport aux âmes qui se trouvent dans les mondes de BE"A, régies par le principe de la rétribution et du châtiment : les âmes ressentent l'existence des écrans -. Quand les mondes de BE"A s'élèvent dans l'Atsilout et parviennent à la conduite autonome divine, alors ils voient que tout est uni en un seul et même tout, et qu'il n'y a là aucun écran aux propriétés de séparation. 2. Repousser les pensées parasites "La lumière qui se heurte à l'écran de séparation, engendre des étincelles de lumière qui traversent l'écran". (Talmud Eser ha Sefirot, p. 115, Paragraphe 6, de l'édition en hébreu). "Qui se heurte" signifie les pensées qui viennent à l'homme comme des coups, qui essaient de l'arracher au travail spirituel et qui l'obligent à faire des efforts pour demeurer fidèle à une pensée juste, à une intention authentique, et le font hésiter d'un côté ou de l'autre. Ce processus se produit alors que l'homme s'est déjà doté d'un "écran", d'une force d'opposition à son égoïsme. Si l'homme se soucie en permanence de l'existence de cet "écran" en lui, s'il est d'accord pour progresser dans la voie donnée par le Créateur, c'est alors uniquement à partir de cela qu'il élaborera tous ses calculs. L'homme prend conscience qu'il est meilleur pour lui de placer sa foi au-dessus de sa raison car cette foi lui permet de dévoiler la lumière du degré au-dessus. Ce processus de découverte est une source de joie pour l'homme. Pour illustrer cela, prenons l'exemple de deux amis qui s'apprécient. L'un d'entre eux a un autre ami qui souhaite se rapprocher de l'autre également, le premier ne le souhaite pas et il observe : qui celui-ci va-t-il choisir comme fidèle ami ? Alors cet ami soupèse le "pour" et le "contre" de l'un par rapport à l'autre. Une évaluation de ce qui peut être obtenu de l'un et de l'autre commence. Ces pensées du profit personnel l'envahissent, font éclater dans son fondement l'intention première, la finalité de sa pensée, l'ami. C'est à cela que correspond la phrase "la connaissance de l'homme est soumise aux coups des désirs égoïstes". En fin de compte, cet homme décide de rester proche du premier ami. Pour prendre cette décision, il a dû se placer au-dessus de sa faculté de compréhension, du calcul de ses intérêts. L'homme ne ressent pas de manière manifeste l'importance du degré qui suit celui auquel il se situe, il construit donc ses interprétations et ses calculs en prenant pour base "l'écran" qui constitue son expérience de travail dans le processus de dévoilement. Quand l'homme parvient à se surmonter, en renforçant sans cesse en lui la présence de "l'écran", en luttant en permanence contre son égoïsme, cela lui permet de dévoiler les joies que lui réserve le degré supérieur suivant. C'est alors que la joie descend de l'en-haut sur l'homme. Nonobstant les conclusions de son intellect, c'est proportionnellement à l'importance qu'il aura attachée au degré supérieur suivant que l'homme prendra conscience de la grandeur de ce degré en se laissant pénétrer par la signification même de ce degré supérieur. Il est dit "C'est la voie de la Torah, une vie de souffrances " . La raison en est que le corps (le désir d'éprouver du plaisir à des fins personnelles) qui travaille sur lui-même pour faire plaisir au Créateur ne se voit procurer aucun plaisir, il ne reçoit rien. Quand on apprend au "corps" à travailler sur lui-même pour faire plaisir au Créateur cela permet d'acquérir l'attribut correspondant à "éprouver du plaisir pour faire plaisir au Créateur". Autrement dit, en travaillant sur soi-même pour faire plaisir au Créateur, nous éprouvons du plaisir, c'est ce qui est appelé "la voie de la Torah, voie du plaisir" 9. Le silence : rempart de la Sagesse "Le silence : rempart de la Sagesse". Pour parvenir à la lumière de la hokhma, nous devons auparavant réparer nos désirs afin qu'ils acquièrent les attributs de l'altruisme. La réparation réside par conséquent dans le silence, la répression des désirs égoïstes. C'est alors que la lumière de la hokhma, la lumière de la sagesse apparaît en l'homme. 10. Le Créateur convainc celui qu'Il aime "Le Créateur convainc celui qu'Il aime", autrement dit le Créateur envoie des souffrances à celui qu'Il aime pour qu'il ressente de la souffrance quand il se détourne des voies divines. Les souffrances obligent l'homme à accepter en lui les qualités divines. Celui qui ne ressent aucune souffrance du fait qu'il ne chemine pas selon la voie divine, ne se voit donner aucun conseil pour son âme pour se redresser et progresser spirituellement. "Vous inspirerez la crainte et la peur à tout animal sur la terre " RACHI commente : " Tant qu'un nouveau-né d'un jour est vivant, il n'y a pas besoin de le protéger contre les rats. Cependant, si Og, roi de Bassan, est mort, il faut le protéger". (Talmud - Sanhedrin 98). L'opposition des forces impures consiste à montrer à l'homme la nécessité vitale du matériel dans ce monde, et qu'il ne faut pas le négliger pour progresser spirituellement. Quand l'homme est néanmoins parvenu à s'élever spirituellement, le matériel perd son emprise sur lui car toute existence matérielle n'est basée que sur le désir de recevoir à des fins personnelles. Quand l'homme progresse spirituellement, ces valeurs se transforment en néant. "Le désir de recevoir pour soi-même" est une qualité qui mène à la "mort", "le désir de donner sans réserve" est appelé "vie" car ce désir mène l'homme à l'union avec la Source de vie, le Créateur. C'est pourquoi si l'homme réussit à cheminer selon la voie du donner sans réserve bien qu'il soit encore au degré de "nouveau-né", tout est considéré comme vivant pour lui. C'est alors que les "animaux de la terre", tous ses désirs animaux s'inclinent devant lui, car l'existence du mal, autrement dit la force de vie de la matière, ne dépend que du désir de recevoir pour soi-même. 19. A propos du vêtement des âmes C'est en proportion des efforts faits par l'homme pour comprendre la Torah et les Commandements, autrement dit de sa force pour mépriser ses désirs égoïstes et pour se doter de qualités spirituelles, altruistes, qu'un "vêtement" est créé pour l'homme dans les Mondes spirituels, vêtement qui représente la "lumière réfléchie", l'intention altruiste dont il peut se "vêtir", "vêtir" ses désirs égoïstes "nus", les habiller de l'intention de faire plaisir au Créateur. C'est à mesure que ses attributs deviennent similaires à ceux de la lumière, que l'homme comprend, commence à être sensible aux Mondes spirituels. Le spirituel se caractérise par la "similitude des attributs", autrement dit, pour progresser dans l'ascension spirituelle, sur les degrés, il faut acquérir une similitude avec les attributs spirituels en fonction des degrés, mériter (qu'ils soient semblables) que la lumière divine se dévoile en proportion de la similitude acquise. Si l'homme a fait un effort, quel qu'il soit, à l'encontre de ses désirs égoïstes, l'effort lui-même crée en l'homme un désir authentique et un besoin de se remplir de lumière. Se remplir de lumière signifie se délecter des attributs de la lumière, se délecter du donner sans réserve. Dans l'univers, il n'y a pas plus grande délectation que celle de donner sans réserve au Créateur. Tout ce qui est donné à l'homme de l'en-haut n'est donné qu'en proportion de sa capacité à recevoir. Autrement dit, les efforts, la réparation, les désirs réparés se transforment eux-mêmes sous l'action de la lumière. Les efforts de l'homme font naître en lui le désir, le besoin que le Créateur lui vienne en aide pour sortir de l'égoïsme dans lequel il a été créé et d'où il essaie de s'extraire au prix de colossaux efforts. Toutefois, si ce n'étaient ces efforts, le besoin de recevoir l'aide divine ne se ferait pas sentir. C'est précisément le travail effectué qui donne à l'homme "le vêtement", la similitude des attributs de l'homme aux attributs spirituels, le "vêtement" dans lequel le Créateur pourra Se dévoiler. 20. Le lien avec le Créateur : un commencement Le niveau de nos représentations mentales correspond à notre élévation spirituelle. De la même façon, le lien avec le Créateur et les créations a ses racines dans Son désir de faire plaisir aux créations. C'est la caractéristique du Monde de l'Infini. Se poser des questions sur la raison du souhait du Créateur de faire plaisir aux Créations, sur ce qui est à l'origine de ce processus, n'a pas de sens car notre perception du Créateur commence à partir du niveau correspondant à Son désir de faire plaisir (et non au-dessus), C'est Son désir qui est le degré le plus élevé auquel nous puissions accéder. Ce qui a précédé ce désir, nous ne pouvons pas le savoir. Si nous cherchons à savoir sur quoi repose Son attribut, ce Désir manifesté de faire plaisir, ce qu'est la raison antérieure au désir du Créateur, nous cherchons en fait à connaître ce qui existait avant que le lien entre le Créateur et les créations n'existe, et c'est au-delà des limites de notre entendement. Son attribut consistant à "faire plaisir" n'est compris de nous qu'en référence aux actions "manifestées" du Créateur à notre égard, autrement dit, nous saisissons que tout est pour le bien uniquement lorsqu'il nous arrive quelque chose représentant un mieux pour nous. 25. L'essentiel dont nous manquons L'essentiel dont nous manquons, c'est la faculté de ressentir l'importance du but, l'importance de réaliser le but divin. C'est pourquoi nous n'avons pas de force pour travailler à notre progression spirituelle. Nous ne savons pas de quelle manière apprécier cette possibilité qui nous a été donnée de servir le Créateur, qui nous permet de Le connaître, qui nous indique à qui nous pouvons dédier nos désirs, vers qui orienter nos aspirations. Nous manquons de la conscience, de la sensation de la Grandeur divine. Nous devons par conséquent réussir à comprendre à quel point nous avons de la chance que le privilège de servir le Créateur suprême nous ait été donné. Sans Son aide, nous ne sommes pas en mesure de comprendre Sa Magnificence. Dans la langue du Zohar, ce degré est désigné "la Shekhinah dans la cendre " (Shekhinah be afar), la possibilité de faire plaisir au Créateur étant ressentie par nous comme de la cendre, comme rien, du fait de l'absence totale en nous de la capacité de percevoir Sa grandeur, Sa force, Sa toute-puissance. Cet état annihile tout zèle pour le travail, tout effort à produire pour accéder à la connaissance du Créateur car cela est considéré comme tout à fait inutile en nous. Nous savons que nous sommes incapables d'effectuer un travail si celui-ci ne nous procure pas de plaisir. Si l'éventualité de faire plaisir à notre égoïsme nous apparaît, notre corps s'anime aussitôt pour aspirer à la rétribution. Si l'homme travaille à donner sans réserve, fait des efforts pour ressentir la grandeur divine, pour se doter des forces lui permettant de Lui donner avec altruisme, son corps égoïste n'a pas la capacité de ressentir le moindre goût pour ce plaisir. L'homme se trouve alors obligatoirement sous l'emprise de son fardeau, l'égoïsme. Il n'en va pas de même quand l'homme sent qu'il sert, lui-même, le Tout-puissant même. La prise de conscience de l'importance, de la valeur du Tout-puissant conditionne proportionnellement le plaisir et la délectation qu'éprouve l'homme en servant le Créateur. L'homme s'enflamme alors pour son travail, il souhaite que de plus en plus de force lui soit donnée pour progresser. La force apparaît uniquement par la sensation de la Grandeur divine. Ce processus n'est dû qu'à la perception de l'importance de Celui que l'homme sert. Quand l'homme prend conscience avec acuité qu'il sait à qui il fait plaisir, alors, tout comme il avait la force de travailler pour sa propre délectation, de la même façon, il a la force lui permettant de faire plaisir au Créateur. Quand une personne donne à quelqu'un de très important, c'est considéré comme s'il recevait de cette personne. Le corps ayant toujours des forces pour recevoir, il est sans cesse en état de travailler si l'homme reçoit en échange ; il en est de même dans le travail de progression vers le Créateur, la prise de conscience de Sa grandeur procure au corps le plaisir de Lui donner sans retour. 33. "Eloigne-toi du mal et fais le bien" Il est dit dans la Torah "éloigne-toi du mal et fais le bien". Le travail spirituel de l'homme commence par l'observation de la prescription de " faire le bien". Après cela l'homme est en mesure d'observer le Commandement de " s'éloigner du mal ". Toutefois, l'éducation, ne permet pas à l'homme de déterminer ce qu'est le mal, au contraire, elle l'incite à satisfaire ses aspirations égoïstes en raison du plaisir immense qu'il en tire. L'homme ne comprend pas quand il s'entend dire que la satisfaction de cet égoïsme est un mal, et qu'il faut s'en défaire. A cette image, quand l'homme observe le commandement impératif "tu feras", par exemple dans le commandement de se faire des tsitsit, il n'en ressent aucun bien car il n'en tire aucun plaisir qui pourrait lui faire penser que c'est bien, que le Créateur lui a envoyé une rétribution. En fait, il doit croire, "en plaçant sa foi au-dessus de sa raison", que c'est bien. Plus tard, quand l'homme avance sur le chemin, avec sa foi placée au-dessus de sa raison, en évoluant alternativement soit du côté du "bien", soit du côté du "mal", il lui est donné de l'en-haut un certain goût du "faire le bien". C'est proportionnellement à la sensation de bien éprouvée en observant un commandement impératif qu'il commence à percevoir le mal dans ce qu'est le mal. Cela signifie qu'il a déjà la capacité de ressentir le bien dans ce qu'est le "fais le bien", et le mal dans ce qu'est "éloigne toi du mal". Cela signifie que rétribution et châtiment existent déjà pour lui dans notre monde. Si l'homme travaille pour recevoir une rétribution, en s'appuyant sur sa foi en la rétribution et le châtiment, il observe le Commandement "éloigne-toi du mal". Bien qu'il se délecte de ce qui fait l'objet de son engouement, il s'éloigne néanmoins du plaisir pour ne pas souffrir de châtiments dans le monde futur. De la même manière, l'observation de "fais le bien", lui permet d'observer de ce commandement impératif bien qu'il n'en tire pas de plaisir, car il pense que cela lui permettra de recevoir une rétribution, et c'est alors que naîssent en lui les forces pour agir. Dès qu'il essaie d'observer sans espérer recevoir une récompense, il se pose aussitôt la question : "pourquoi est ce que j'observe ce commandement "éloigne-toi du mal et fais le bien "" ? ll peut alors se dire que c'est un commandement divin. Mais en quoi cela est-ce nécessaire au Créateur qui ne manque de rien Est-ce que vraiment le Créateur a besoin que les créations observent les commandements et les prescriptions de la Torah ? Il est sûr que tout cela est fait pour notre bien, pour que nous procédions à notre réparation. Et l'homme se met à analyser les bienfaits qu'il peut tirer de tout cela. C'est la raison pour laquelle, l'homme doit entreprendre son travail en plaçant tout d'abord sa "foi au-dessus de sa raison". C'est ainsi qu'il progressera jusqu'à ce qu'il atteigne les 5 niveaux NaRaNHa"I de son âme dans leur totalité. 38. "Taamim, nekudot, taguin, otiot" Celui qui veut goûter la Vraie Vie doit se tourner vers le point dans son cur. Le point dans le cur est présent en chaque homme, seulement, il n'est pas révélé, il ne brille pas, il est noirceur. Il correspond cependant au fragment de spirituel en l'homme, au fragment de son âme c'est pourquoi celle-ci est, de par sa nature, attirée vers le Créateur. Toutefois, cette particularité n'est pas ressentie par l'homme comme quelque chose d'important pour lui, c'est pourquoi il n'accorde nulle place à cette petite présence du Créateur en lui, assimilant ce point noir, sans attrait, à de la poussière sous ses talons. Un seul conseil pour faire grandir ce point : l'homme devrait en faire croître à ses yeux l'importance, en faisant de ce petit fragment spirituel une couronne pour ses pensées, pour le but de son existence. C'est alors que le spirituel se manifeste dans les désirs de l'homme, en devient l'essence. C'est cela qui constitue son corps spirituel. La capacité de ressentir le Créateur devient alors réalité. 39. Trouver grâce et compréhension La Michnah nous dit : "Tu trouveras grâce et compréhension aux yeux du Créateur et de l'homme". Que signifie "trouver grâce aux yeux du Créateur" ? Que faire pour que cela amène le Créateur à considérer les actions de l'homme comme adéquates ? Comment l'homme, qui n'est que défauts, qu'intentions égoïstes, peut-il arriver à agir avec perfection ? C'est pour cette raison que nous demandons à trouver grâce, car nous ne sommes pas en mesure d'accomplir quoi que ce soit de parfait. Après avoir pris conscience de cela, l'homme demande au Créateur à trouver grâce à Ses yeux. 42. Les poissons : essence de l'inquiétude Le concept "daguim" (poissons) désigne les "dargot", l'inquiétude à propos du spirituel, plus particulièrement la sensation que celui-ci nous fait défaut. Le samedi, moment où tout se répare, ce qui était une inquiétude devient une nourriture. En Egypte, cependant, les inquiétudes étaient vaines, autrement dit, elles ne s'accompagnaient pas de l'observation des commandements. Si tout l'objet de nos préoccupations ne concerne que le fait de recevoir pour nous-mêmes, le corps s'y intéresse, nous n'avons pas besoin de faire un travail supplémentaire. Si nous prenons à cur un sujet parce que le commandement le préconise, alors notre corps s'y oppose. 47. Lever les bras vers le ciel Il est dit "Levez les bras vers les cieux et louer le Créateur". Il en est de même avec la prière : elle doit être dite avec les bras levés vers l'en-haut, tout comme il est écrit à propos de Moché que "lorsqu'il levait les bras, Israël devenait plus fort". "Lever les bras" signifie obéir, se soumettre : quand l'homme voit qu'il ne peut plus obtenir ce qu'il désire, alors il lève les bras montrant ainsi son incapacité à parvenir à quoi que ce soit par ses propres forces. En levant les bras dans sa prière vers le Créateur, l'homme exprime qu'il a pris conscience de son insignifiance et de son impuissance à modifier quoi que ce soit dans ce monde et qu'il a compris que seul le Créateur peut l'aider, et personne d'autre. En louant le Créateur pour tout ce qu'Il donne, nous levons les bras comme pour dire que nous avons bien conscience que nous sommes incapables d'être autonomes, que tout ce que nous possédons, c'est le Créateur qui nous l'a donné. L'homme devrait louer le Créateur pour tout ce qui lui est donné. 57. Notre foi en les livres et en ceux qui les ont écrits "Les habitants d'une ville avaient acheté un diamant, tous étaient très contents d'avoir fait cet achat à très bas prix. L'un d'eux s'est posé pourtant la question : ce diamant était-il vraiment authentique ? Aucun des habitants de cette ville ne s'y connaissait en diamants, ils sont donc allés voir un marchand, un spécialiste, pour qu'il leur dise si ce diamant était authentique. Comme ils se sont réjouis quand le spécialiste leur a déclaré que le diamant était authentique ! "Pourquoi vous fiez-vous à ce marchand qui est peut-être un filou ? " leur demanda l'un d'eux qui entreprit alors d'apprendre cette profession pour en devenir spécialiste. Il étudie, étudie et réussit " Cette allégorie confirme que l'observation de la Torah et des Commandements repose sur le fait que nous nous basons sur la foi transmise par les livres et les érudits en matière d'Ecritures. 58. Le Créateur a ainsi fait pour inspirer de la crainte "Le Créateur a ainsi fait pour inspirer de la crainte" car, autrement, il n'est pas nécessaire que le monde continue d'exister. C'est semblable à une porte qu'il faudrait fermer (que l'homme devrait fermer à son égoïsme) pour que n'entrent pas des hôtes non désirés (des désirs égoïstes). Se construire une telle porte est extrêmement difficile, mais c'est possible avec l'aide du Créateur. 62. Se poser des questions sur le travail Pourquoi l'homme ne se pose-t-il pas de questions sur son travail au plan matériel après avoir travaillé toute l'année, par exemple, pourquoi ne fait-il pas de bilan annuel sur son travail physique ? Dans le domaine spirituel, cette question se pose constamment, et l'homme se demande ce qu'il a gagné de plus par rapport au moment passé. D'où cette question tire-t-elle son origine ? De l'altruisme ? Ou bien de l'égoïsme ? Notre monde est "illusoire" parce que tout ce que l'homme reçoit au moyen de ses désirs égoïstes disparaît et laisse place à une impression de vide qui induit le besoin d'une nouvelle satisfaction. C'est pourquoi on ne cherche pas à connaître ce qu'ont permis de gagner les efforts physiques faits car il n'y a pas de gain réel. Au plan spirituel, le travail et le gain concordent authentiquement, et il se pose la question de définir ce qui a été gagné pour faire naître en l'homme le désir de savoir ce qu'il percevra comme bénéfice pour avoir avancé dans sa réparation. Si l'homme accomplit une action dans l'intention de percevoir un bénéfice, il fait au préalable un calcul de ce qu'il va ainsi gagner. Si son action n'est pas bénéficiaire, il passe à autre chose qui lui rapportera davantage. La rémunération désirée est toujours présente à son esprit. C'est la raison pour laquelle il ne se leurre pas sur le bénéfice qu'il veut en tirer. En ce qui concerne la vie matérielle, avec ses superfluités, où les plaisirs sont artificiels, pourquoi se poser des questions sur le gain à tirer : de l'argent ou la gloire ? Tout est donné depuis le commencement pour devenir un leurre, mais un leurre qui est une force motrice. Avant que n'apparaisse en l'homme la capacité de progresser sur le chemin spirituel, comment ressentir ce qu'est la vie ? C'est la raison pour laquelle nous est envoyé de l'en-haut un concept appelé "leurre". 65. Le "Moi" et son contraire ("ani" ve "ein") Le "Moi" désigne notre désir, "ein" désigne l'annulation de notre désir. "Notre désir" désigne la capacité d'éprouver du plaisir à des fins personnelles. Le désir du Créateur, c'est de nous procurer du plaisir, de nous donner sans réserve. Il s'ensuit par conséquent que lorsque l'homme annule son "moi", le "moi" et le "ein" s'unissent. Nous pouvons en inférer que notre travail consiste à transformer notre "moi" en "ein", autrement dit, que c'est du désir de recevoir que doit provenir le désir de donner sans réserve. Toutefois, sans le désir égoïste initial rien n'est possible. 72. "Eloigne-toi du mal et fais le bien" Si l'homme veut éliminer de lui le mal, ses desseins égoïstes, ses désirs, il ne doit rien faire pour s'en écarter, car il existe une loi dans la nature, dans la création, selon laquelle l'homme, en raison de son égoïsme, ne peut pas supporter ce qu'il ressent comme un mal pour lui. Au moment où il prend conscience que son égoïsme est un mal qui lui cause des dommages irréparables qui peuvent lui faire perdre sa vie spirituelle, éternelle, l'homme s'éloigne automatiquement de cet égoïsme, comme la flèche fuse de l'arc. S'écarter de quelque chose de mal ne représente pas beaucoup de difficultés. Le véritable travail de l'homme consiste à ressentir les dommages causés par ses désirs égoïstes au point qu'ils rendent impossible sa vie. Pour parvenir à le comprendre, il lui faut ressentir le spirituel comme un "Bien". En étudiant la Torah et les Commandements pour se perfectionner spirituellement, l'homme commence à ressentir son égoïsme comme un mal pour lui. Quand l'homme prend conscience du mal dans sa pleine mesure, il s'en écarte aussitôt. C'est ce que signifie "fais le bien". 85. Les actions des grands sages Le Baal haSoulam a eu une influence par ses actions de telle sorte que même si un homme ordinaire progresse vers le Créateur, il a la possibilité de parvenir à s'unir au Créateur, comme s'il était un éminent érudit en Torah. Avant le Baal haSoulam, seuls de grands érudits en Torah parvenaient à l'union avec le Créateur. Avant le Baal Shem Tov, seul un homme qui était un des Grands du Monde pouvait établir ce lien. 87. La guerre au commencement primordial La guerre au commencement primordial est semblable, intérieurement et extérieurement, à la lutte que se livreraient des boxeurs et qui consiste à ce que chacun des combattants soumette l'autre sans se tuer. Cette lutte à nu est la lutte des forces : celui qui a le plus de forces est celui qui soumet le rival. Il en est de même pour le commencement primordial : nul n'est besoin de le tuer. Les sages nous disent : "L'homme n'a pas besoin de prier pour que meurent les pêcheurs, mais pour qu'ils se repentent", autrement dit, qu'ils se soumettent au pouvoir du bon commencement. 91. "C'est malgré toi que tu vis " "C'est malgré toi que tu vis", si l'homme ne souhaite pas recevoir la lumière pour en bénéficier à des fins personnelles, mais uniquement pour s'unir au Créateur, il est qualifié de "spirituellement vivant". "C'est malgré toi que tu meurs", si l'homme ne souhaite pas la mort spirituelle dans l'exil de ses désirs égoïstes, la "mort des pêcheurs (des égoïstes) est appelée mort (spirituelle)" alors, proportionnellement à son désir de ne pas être un pêcheur, autrement dit de ne pas recevoir les plaisirs de l'en-haut à des fins personnelles, l'homme est "mort", il se sent comme "mort", il a ressenti son égoïsme comme un mal. C'est pourquoi son désir de "recevoir pour soi-même" est qualifié de "mort". Autrement la vie de l'homme serait semblable à la vie des pêcheurs. Il est dit : "Servez le Créateur dans la joie et la crainte" L'homme qui demande au Créateur de lui donner le désir de progresser spirituellement, doit éprouver de la joie, car il lui a été donné de pouvoir comprendre et prendre conscience que le Spirituel lui est nécessaire. Auparavant, il était comme malade, il n'avait pas encore pris conscience de son véritable état. Une fois qu'il sait que demander au Créateur, il y a de la crainte en lui. Quand vient la délivrance, quand le spirituel se révèle, nous comprenons que l'exil était empli d'amertume. Tant que nous ne sommes pas délivrés de l'exil, tant que nous nous trouvons sous l'emprise de nos désirs égoïstes, il n'est pas possible de prendre conscience que notre condition d'esclave n'est qu'amertume. C'est en ceci que réside la prédominance de la lumière sur les ténèbres : ce n'est qu'en voyant la lumière que nous pouvons voir les ténèbres. Si nous ne comprenons pas que notre raison est captive de notre égoïsme, il n'est pas possible de séparer l'un de l'autre. 102. Le bris et la réparation des désirs Les anciens désirs deviennent aux yeux de l'homme impropres à sa progression spirituelle. Si l'homme prend conscience que ces désirs sont brisés en raison de ses aspirations égoïstes de "les éprouver pour soi-même", après s'être engagé sur le chemin de la réparation, il saura comment se préserver s'il unit ses désirs non réparés à son chemin de réparation en fonction de son intention de travailler "pour faire plaisir au Créateur". 165. "A propos du désir altruiste" Si le désir du Créateur est de faire plaisir à Ses créations, si les créations reçoivent Ses bienfaits, par cela même, est-Il heureux de faire plaisir ? Le Créateur donne tout sans réserve et il ne reçoit strictementl rien en retour ! Comment ces deux concepts antinomiques cohabitent-ils ? Cette question doit être posée en référence à l'homme : comment l'homme, l'attribut du recevoir pour soi, peut-il transformer son désir égoïste de recevoir pour soi-même en son contraire, le désir de donner sans réserve ? Même s'il donne, il est obligé d'éprouver ainsi un plaisir personnel sinon il ne serait pas en mesure de donner quoi que ce soit sans réserve, ne voyant pas les bienfaits qu'il peut en tirer. Sans avantage à tirer au plan personnel, l'homme n'est pas en mesure de faire le moindre geste. Celui qui a déjà pris quelque peu conscience de cela ne peut rien faire sans recevoir au préalable quelque chose en échange, sans poser comme condition que le Créateur l'aide à faire ce geste de manière désintéressée. Cette façon d'agir échappe à la raison humaine, c'est le Créateur qui la donne à l'homme en cadeau. Pour ce qui concerne le Créateur, notre raison ne nous donne pas la capacité de comprendre ce qu'est le pur attribut du donner sans le moindre désir de recevoir pour soi-même, d'en tirer un avantage personnel, cela se situe au-delà de notre entendement car nous sommes, à l'origine, créés exclusivement avec le désir de recevoir à des fins personnelles. Toute personne religieuse a connu une période ou un instant dans sa vie où un déclic lui a été envoyé de l'en-haut pour qu'elle éprouve le ressenti vivifiant de l'union avec le Créateur. L'homme se situe à un niveau tel qu'il n'aspire habituellement pas au spirituel, il lui arrive même d'oublier totalement que la sainteté peut exister dans le monde, s'il s'en souvient, c'est uniquement du fait de son éducation, devenue une habitude. Par exemple, il lui arrive de lire la bénédiction après le repas sans ressentir à qui il s'adresse ni ce qu'il dit. Prononcer une bénédiction n'est alors qu'une affaire d'habitude. Toutefois, il arrive aussi que l'homme ressente réellement la manifestation de la sainteté, même l'espace d'un instant, et il goûte au spirituel, il ressent ce qu'est le déclic de l'en-haut. Après cela, il a déjà la possibilité d'éveiller son souvenir à partir de son ressenti de l'ascension spirituelle. Tout homme possède cette capacité intrinsèque à s'empreindre, et le souvenir ainsi laissé lui vivifie le cur. Ce sont ces souvenirs qui permettent à l'homme de faire un pas vers .... le déclic de l'en-bas. Je regarde le tout petit point qui s'appelle l'amour du prochain et je pense : qu'est-ce que je pourrais faire pour faire plaisir aux autres ? Quand je les regarde, je vois les affres, les maladies, les douleurs, les souffrances de chaque membre de la société. Mais, à part la prière, je n'ai rien à donner. Cet état s'appelle "la souffrance de ressentir les malheurs de la société". 182. Que demander au Créateur pour Le servir Quand l'homme aperçoit les parasites qui le gênent dans sa progression spirituelle, et qu'il veut prier le Créateur pour qu'Il lui donne des forces pour travailler sur lui-même, que doit-il demander ? Il y a deux possibilités : Demander au Créateur d'écarter les parasites, l'homme n'aura alors pas besoin de faire beaucoup d'efforts pour cheminer dans la voie du Créateur. Demander au Créateur de ressentir davantage le goût de la Torah, de la prière et des bonnes actions qui font que plus aucun obstacle ne peut plus le retenir. Quand la Torah et les Commandements sont d'une importance vitale pour un homme, il n'y a plus de place pour les parasites qui n'ont plus d'emprise sur lui. Ainsi, par exemple, l'homme ne peut pas dire que la quantité d'obstacles l'empêche de faire quelque chose pour avoir la vie sauve. Tout comme il n'est pas justifié d'affirmer que les parasites créés par la famille ou l'environnement empêchent l'homme de pouvoir avoir la vie sauve. Sans aucun doute, quand il le faudra, un tel homme donnera tout ce qu'il a pour sauver sa vie, et tout obstacle perdra alors sa force et son importance. C'est pourquoi l'homme demande au Créateur qu'Il lui donne la possibilité de ressentir le goût du vital dans la Torah et les Commandements. Lorsqu'il s'agit d'avoir la vie sauve, l'homme ne peut alors plus dire que des parasites le gênent, car elle lui est si chère que plus aucun obstacle le ne gêne. 189. "Qu'elles sont belles tes tentes, ô Jacob ! " "Qu'elles sont belles tes tentes, Jacob ! ". Jacob, du mot "akvaim", les talons, la fin de quelque chose. Autrement dit, le degré d'abattement le plus bas dans les sensations de l'homme, quand a disparu tout espoir qu'il puisse y avoir dans le monde quelque chose dont il pourrait tirer du plaisir, et que l'homme se demande si le but de la Création est vraiment que les créations s'en réjouissent. Les sages nous ont dit que le Bien et la Délectation suprêmes étaient inclus dans la Torah et les Commandements. Mais l'homme en état d'abattement ne trouve aucun goût pour Ceux-ci, aucun plaisir, bien qu'il soit écrit "Ils sont ta Vie et la prolongation de tes jours". L'homme ne le voit pas. Il est dit que dans le monde matériel, les plaisirs existent parce que le Spirituel s'y dévoile mais il le fait par son attribut le plus ténu qui est appelé "Son scintillement le plus subtil". Même si l'homme ne sent pas sur le moment ces plaisirs les plus infimes dans les biens matériels, il ressent dans l'état induit une répulsion vis à vis de la vie parce qu'elle n'a plus aucun goût. Alors l'homme doit croire que c'est dans un but bien précis qu'il lui a été donné de l'en-haut d'éprouver cet abattement pour qu'il ressente un manque dans sa vie spirituelle, pour qu'apparaisse en lui le désir de prier le Créateur afin qu'Il lui permette de ressentir la pénétration de la lumière divine dans les endroits à l'égard desquels la sensation de manque s'est révélée. Ce désir dans lequel la lumière divine se dévoile est appelé "la maison d'Israël'. Le fait de ressentir alors le désir de travailler sur soi-même en orientant son intention vers le Créateur correspond au désir appelé "Israël" et, sans ce désir, l'homme ne pourrait pas s'emplir de lumière divine. Quand l'homme étudie la Torah, il se sent au-dessous de tous, il a le sentiment qu'il est seul le seul sujet de ses préoccupations, qu'il ne comprend absolument pas ce qu'est l'union avec le Créateur. Toutefois, la Torah qu'il étudie a été transmise par ceux qui étaient en union avec le Créateur. Selon un principe religieux, l'homme appartenant aux masses devrait rester fidèle au travail sur lui-même accompli dans une intention orientée vers le Créateur et, s'il est obligé de commettre un pêché, son 'intention l'incite à s'écarter de la foi, la Loi divine ordonne alors : "Tue-la, celle qui t'incite à une telle chose, mais ne transgresse pas". Les masses, ce sont tous les désirs de l'homme réunis. S'il s'agit de désirs égoïstes, orientés vers le recevoir pour soi-même, ils sont désignés par l'expression "les masses d'idolâtres", les goïm, les peuples du monde, l'homme se doit alors de ne pas céder à son égoïsme, même dans la plus infime mesure, il ne doit pas se laisser mener par ses désirs égoïstes, car ceux-ci poussent l'homme à aller à l'encontre de ses désirs altruistes, à l'encontre de son Israël intérieur, à refuser de travailler sur lui-même dans une intention orientée vers le Créateur. 227. Deux sortes de retour à la foi Le retour par l'action : l'homme s'efforce d'accomplir tous les gestes prescrits dans leur rituel habituel, en étudiant la Torah et en observant les commandements comme l'exige la loi. Cela le fait revenir à la foi, en d'autres termes, avant d'en arriver là, il n'observait pas encore les commandements, mais après être revenu à la foi, il a entrepris de les observer, comme cela se doit, tous les commandements de la Torah. Ce processus se déroule néanmoins au niveau de l'action, l'intention à placer dans l'étude de la Torah et dans l'observation des commandements n'étant pas encore réparée. Le retour par l'intention : avant que l'homme ne se repente au plan de son intention, celle-ci est orientée uniquement vers son profit personnel. A partir du moment où il se repent de ses intentions passées, toutes ses actions sont accomplies dans une intention, non pas orientée vers soi, mais vers le Créateur. Il s'avère par conséquent qu'il y a un travail visible, c'est à dire un travail par l'action appliquée à l'observation de la Torah et des commandements, toutes les actions étant manifestes. Puis il y a un travail accompli dans le domaine de l'intention, ce travail est caché à tous car l'intention de l'homme est cachée à autrui. 230. "Votre mère a été chassée en raison de vos transgressions" "Votre mère a été chassée en raison de vos transgressions" signifie repentir et retour vers le Créateur dans les deux sens. La partie intrinsèque de la Torah et des Commandements est désignée par le terme "mère". C'est d'elle que nous recevons l'abondance et la délectation, tout comme dans la nature, c'est à la mère qu'il revient de pourvoir ses fils de tout ce dont ils ont besoin. Se pose alors la question, pourquoi ne ressentons-nous pas cette partie intrinsèque dans la Torah et les Commandements ? Cela s'explique par le fait que, avant que l'homme ne devienne capable de recevoir dans une intention orientée vers le Créateur, il lui est interdit de recevoir la lumière de la Torah. Cette interdiction est appelée "restriction" (tsimtsoum alef), et le désir non réparé demeure vide, comme le lieu vide, non empli de la Lumière divine, formé après la restriction. Cependant, au moyen du repentir (du retour, "Techouva"), l'homme acquiert le désir altruiste d'agir dans une intention orientée vers le Créateur, il devient alors capable de recevoir la délectation procurée par le Créateur. La partie intrinsèque qui était voilée dans la Torah et les Commandements se dévoile alors à lui. C'est par conséquent à cause des "pécheurs", autrement dit des désirs égoïstes de l'homme, que la partie voilée de la Torah et des Commandements est obligée de se retirer et d'être chassée au point que c'est comme si elle n'existait plus. C'est ce que signifie "Votre mère a été chassée en raison de vos transgressions .". Quand ces pécheurs se repentent et reviennent vers le Créateur, ce retour s'effectue dans les deux sens : de l'en-bas vers l'en-haut de l'en-haut vers l'en-bas. En d'autres termes, l'homme se rapproche du Créateur et ne désire plus que Lui donner sans réserve, et le Créateur, Lui, Se dévoile à l'homme. C'est ce que signifie l'homme revient au point de départ -. Sans la participation du corps, l'homme ne pourrait pas accomplir un seul geste. Dans le cas contraire, l'homme resterait assis dans un coin, il ne ferait rien d'interdit, et on pourrait considérer qu'il observe les Commandements. L'homme ne peut, bien entendu, pas dire dans ce cas qu'il observe quotidiennement une multitude de commandements négatifs, qu'il n'a pas tué, n'a pas volé, etc. Si l'homme ne réfléchit pas au fait qu'il observe un commandement négatif, cela ne suscite aucun geste de la part de son corps. C'est seulement quand l'homme réfléchit à son geste, autrement dit quand il a la possibilité de transgresser l'interdiction, mais qu'il ne le fait pas parce que c'est l'ordre du Créateur, c'est seulement dans ce cas, que l'homme peut dire qu'il a accompli un commandement négatif. Sans le geste du corps dans la pensée, dans le discours ou dans le mouvement, il n'est pas possible de dire que l'homme a accompli un commandement négatif consciemment. Tout ce que nous pouvons décrire, c'est la réaction sensitive de l'homme à son environnement et à son ressenti. Quand l'homme ne ressent pas quelque chose, c'est comme si ce quelque chose n'existait pas pour lui. Le principe de base du travail de l'homme consiste donc habituellement à soumettre son égoïsme au moyen des commandements gestuels ou négatifs. C'est ce que sous-entendent les sages quand ils disent "Il ne faut pas manger ce qui est impur parce que le Créateur l'interdit" (uniquement parce que le Créateur l'interdit, et non parce que nous n'en avons pas envie, car si l'effort n'est pas orienté vers la lutte contre le désir, il ne concerne pas l'observation d'un commandement, mais celle d'un désir personnel et non pas divin). Cela permet de définir 4 stades correspondant à : A la difficulté pour l'homme de surmonter sa passion, et donc à la transgression, A la non-transgression par crainte du jugement de l'entourage. A la victoire sur l'égoïsme parce que la Torah interdit d'utiliser celui-ci, mais une victoire sans gaieté et donc dans la souffrance, A la joie d'observer un commandement divin. Le nouveau-né commence à vivre à partir de sa naissance, moment où il est dit qu'il existe. Par ailleurs, nous voyons que sa vie dépend de son alimentation, s'il est privé de nourriture, il meurt. On peut en conclure que le maintien de l'existence dépend de la présence d'une aide, comme il est dit à propos du Créateur que " dans Sa grande bonté Il renouvelle chaque jour les uvres de la création ". L'âme et le corps agissent mutuellement l'un sur l'autre. L'âme est désignée par l'expression "principe de bonté", altruisme, et le corps, "principe du mal", égoïsme. Ces deux principes sont antinomiques : l'un correspond au désir altruiste, l'autre au désir égoïste. C'est la raison pour laquelle le libre arbitre est donné à l'homme, pour qu'il oblige son "principe du mal" qui constitue son essence même à agir dans une intention altruiste. Sans l'aide du Créateur, l'homme n'est pas en mesure d'unir ces deux principes, comme il est dit dans la Torah : "Si le Créateur ne m'aide pas, je ne le pourrai pas moi-même". Si le Créateur a déjà créé le monde, cela signifie qu'il n'existe aucun renouvellement, uniquement une aide pour exister ? Ou bien est ce que de nouveaux mondes sont créés ? Par le Créateur ou par les justes ? Ainsi qu'il est dit : "les justes créent de nouveaux mondes chaque jour", le Créateur ne crée-t-il rien de nouveau ? Le Créateur renouvelle toujours les oeuvres de la création, crée de nouveaux mondes et de nouvelles âmes. Toutefois, ce renouvellement dépend de nous parce que le libre arbitre nous est donné pour unir à notre égoïsme nos intentions altruistes orientées vers le Créateur. Tout comme la joie réside dans l'En-haut du fait qu'Il donne à l'en-bas, la joie doit également être présente dans l'en-bas du fait qu'il donne à l'En-haut. Cela correspond à l'harmonie entre les attributs. Par conséquent, si l'en-bas ne reçoit de l'En-haut que lorsque sa source de délectation est de donner sans réserve, cela correspond à la similitude des attributs : le plaisir réside dans le fait de donner. C'est ce qui correspond à "Il est miséricordieux à la mesure de ta miséricorde". 268. Le retour Au commencement, Adam (Adam haRichon, l'âme universelle) était en union avec le Créateur, puis il s'est détaché du fait de la chute. Etant un fragment de l'âme universelle, chacun doit maintenant revenir à l'état originel en se rapprochant du Créateur. C'est ce qui est appelé "Retour". 314. L'homme construit une maison dans ce monde "Dans ce monde, l'homme se construit une maison, et un autre la salit, mais dans le futur, une maison ne sera pas construite pour que s'y installe un autre" "Ce monde" signifie les intentions égoïstes de l'homme, et le "monde futur" signifie l'intention de faire plaisir au Créateur. C'est uniquement à partir de l'intention égoïste "orientée vers soi-même", de "ce monde", que l'on en vient, au moyen de la réparation, à l'intention d'agir pour faire plaisir au Créateur, au "monde futur". L'état correspondant à "l'intention orientée vers l'égo" est appelé "ce monde", et c'est là que se situe l'homme actuellement. Le "monde futur" désigne l'état suivant, il correspond aux actions orientées vers le Créateur. "Construire" désigne l'homme qui étudie la Torah pour autrui et non pour le Créateur. L'homme construit une maison pour autrui parce qu'il n'oriente pas son intention vers lui-même, parce qu'il n'aspire pas encore à faire à plaisir au Créateur au moyen de la Torah et des commandements, à faire en sorte que ses actions l'aident à se rapprocher du Créateur ; il agit pour les autres. Dans le futur, autrement dit, quand il travaillera dans une intention orientée vers le Créateur, l'homme construira pour lui-même, il pourra alors jouir des fruits de son travail. Et encore : quand, dans ce monde, l'homme étudie la Torah et les commandements dans une intention orientée vers lui-même, autrement dit pour recevoir pour lui-même, il ne peut pas se réjouir de la maison qu'il construit. Alors que chaque heure passée dans la Torah et dans la réparation de soi-même, il voit les briques à l'aide desquelles la maison se construit, maison grande à la mesure de la force de son travail à la Torah et aux commandements. Les désirs à satisfaire ainsi ne pourront l'être que par la lumière, encore inaccessible, qui est voilée à la création tant qu'elle n'est pas réparée. Comme il est dit : " en tout lieu (c'est-à-dire en tout désir) où Mon nom sera invoqué (c'est-à-dire quand le Créateur aura assuré que dans aucun des désirs de l'homme Il ne le fera plus revenir à son égoïsme ) Je viendrai vers toi et Je te bénirai" (c'est-à-dire Je remplirai ces désirs ). (Exode, XX, 21). Cela signifie que dans tous les désirs que l'homme avait préparés au moyen de son intention, c'est la bénédiction du Créateur qui régnera. C'est ce que désigne la "construction du temple". Cette construction n'est possible que si l'homme travaille dans une intention orientée vers le Créateur, c'est uniquement dans ce cas qu'il pourra se délecter de Sa bénédiction. Il vivra alors dans la maison qu'il a lui-même construite. Ce degré est désigné par l'expression "le monde futur", celui qui a atteint ce degré ne travaille que dans l'intention de "faire plaisir au Créateur". "Ce monde" désigne l'attribut extérieur de l'homme, autrement dit tel ou tel état dans lequel il se trouve à un moment précis. Il est dit de cet homme qu'il doit toujours étudier la Torah et les commandements, même à des "fins personnelles". L'attribut suivant est désigné le monde "futur" ou "à venir", le Zohar le définit comme le passage à une intention "orientée vers le Créateur". C'est alors que cet homme ne construira plus une maison pour les autres, autrement dit, il n'étudiera pas la Torah et les commandements pour autrui, mais dans une intention orientée vers le Créateur. En attendant, cet homme est au milieu de ses désirs égoïstes, il est dit de lui que "seulement à un sur mille se révélera la lumière", c'est à lui que sera attribué le moyen qui lui permettra d'accéder à la lumière. Par conséquent, l'homme fait des efforts pour étudier la Torah et les commandements et d'autres s'en délectent, ceux à qui se révèle la lumière divine, comme il est dit : "Il a mérité, il a apporté sa part et la part d'autrui au Jardin d'Eden". Avant de commencer à parler de quelque chose, il faut savoir qui parle et qui écoute. Il ne fait aucun doute que nous sommes les créations et que nous visons dans ce monde "créé ex-nihilo". Le Baal Soulam écrit que la seule création créée ex-nihilo est le désir d'éprouver du plaisir qui se trouve en nous. Ce désir, tout au cours de son existence dans notre monde, aspire à acquérir uniquement ce dont il peut tirer du plaisir. Nous voyons bien qu'il n'y a aucune différence entre les hommes quand il s'agit d'éprouver du plaisir, chacun aspirant à se délecter de telle ou telle chose. Du jour de la naissance jusqu'au dernier jour de sa vie, l'homme désire éprouver du plaisir. Toute la différence ne réside que dans le vêtement que revêt la lumière de la délectation. Le plaisir est d'essence spirituelle c'est pourquoi il n'est pas possible de le ressentir et de le comprendre s'il ne revêt pas un vêtement extérieur, ce qui est défini dans les livres de Cabale par l'expression (le principe) : "il n'y a pas de lumière sans désir de recevoir cette lumière". Il s'ensuit que ce n'est qu'à l'aide des différents désirs que l'on peut distinguer un plaisir d'un autre. Il y a des hommes qui ne peuvent éprouver du plaisir que lorsque celui-ci revêt des formes illusoires car ils ne sont pas encore prêts à éprouver le plaisir sous son authentique forme. Prenons l'exemple d'une fillette qui joue avec une poupée qui représente un enfant non authentique, artificiel. Ce jeu lui plaît et lui fait plaisir. Il en serait tout autrement avec un enfant vrai. Si, dans la maison, il y a un tout petit enfant qui se met à pleurer, la maman demandera à la fillette de s'en occuper et de l'embrasser au lieu de jouer et câliner une poupée : "tous trois, nous ne nous en sentirons que mieux : moi, la maman que les pleurs du bébé ennuient, le bébé qui aimera que tu joues avec lui et cessera de pleurer, et toi tu seras contente de jouer comme avec la poupée". La fillette pourtant rétorquera que malgré tout, elle n'éprouve aucun plaisir à jouer avec un véritable enfant. Si la maman disait : "Tu ne vois donc pas que quand j'ai le temps, je joue avec un véritable enfant, non pas avec une poupée?". La fillette répondrait : "Je vois que tu ne désires pas éprouver le plaisir de ce monde, c'est pourquoi tu joues avec un véritable enfant. Je ne veux pas éprouver ce plaisir, c'est pourquoi je joue avec une poupée". Cela signifie qu'elles ne se comprennent pas parce que la fillette n'a pas encore la capacité de se délecter de la Vérité, elle se contente de ce qui se vêt de leurre. C'est la seule différence entre l'une et l'autre, la distinction entre les formes extérieures que revêt le plaisir, tout homme recherchant ce plaisir. L'homme ne peut pas se délecter si le plaisir est absent. L'homme peut effectuer un travail déplaisant, inintéressant uniquement s'il sait d'avance qu'en échange des efforts qu'il fera, il recevra une récompense sous la forme d'un plaisir, quel qu'il soit. De quoi est-ce que cela provient, qu'est-ce qui fait que nous sommes obligés d'éprouver du plaisir sans quoi nous n'existons plus ? La raison à cela est incluse dans le but de la création-désir du Créateur de délecter Ses créations par les délices qu'Il leur prépare. Pour que nous puissions recevoir ces délices, le désir de les recevoir est ancré en nous. 454. L'égoïsme et l'amour du Créateur Il y a l'amour de soi-même et l'amour du Créateur. Mais il y a aussi quelque chose entre ces deux inclinations qui permet d'en venir à l'Amour du Créateur, c'est l'amour du prochain. C'est à ce propos que rabbi Akiva dit : "Aime ton prochain comme toi-même, c'est le principe de base de la Torah". Et Rabbi Hillel l'Ancien dit que toute la Torah est contenue dans le principe "ce qui t'est odieux, ne l'inflige pas aux autres hommes" parce que l'amour du prochain permet d'apprendre à aimer le Créateur, et c'est alors que toute la Torah et toute Sa Sagesse emplissent le cur de l'homme. Il est dit dans l' "Introduction à l'Etude des Dix Sefirot" en référence à l'exemple du midrash : " Le Créateur a dit à Israël : "Toute la Sagesse de la vie et toute la Torah deviennent faciles si l'homme éprouve la crainte de Moi, et si Mes paroles sont une Torah (une directive) pour lui. Alors le cur de l'homme est Sagesse et Torah". Qu'est ce que cette crainte ? C'est la crainte de ne pas pouvoir faire plaisir au Créateur. C'est la raison pour laquelle, celui qui a mérité d'aimer le Créateur, celui-là, ainsi que le Créateur, désire faire plaisir par son union avec Lui, par l'union des attributs ; c'est alors que le Créateur dévoile à l'homme la Torah et la Sagesse. Y parvient celui qui se base sur une seule chose, l'amour du prochain, c'est uniquement dans ce cas que l'homme parvient au degré où le Créateur lui dévoile Son Amour et le fait digne de recevoir la Sagesse de la Torah. Lorsque nous méritons cela, nous méritons de recevoir la Torah directement du Créateur, c'est alors que nous pouvons voir toute Son Unité, Sa Simplicité, Sa Perfection et Son Eternité. * * * * * Le Sinaï correspond à la haine (sinah signifie haine en hébreu) qui est descendue sur les peuples du monde (sur les attributs d'égoïsme de l'homme), autrement dit ce moment correspond au désir de se défaire de ses désirs égoïstes qui est tel que l'homme éprouve de la haine vis à vis d'eux. Et c'est alors que le Créateur se dévoile à lui, et que se produit le don de la Torah.
455. La loi du plus fort L'origine de cette loi repose sur une réalité : quand un pécheur le désir égoïste de l'homme s'en vient déclarer : "Que vous apporte ce travail de progression ?" La réponse ? Le faire taire, car il n'y a pas de réponse à cette question dans les limites du raisonnable, elle n'est possible que si l'on se place "au-dessus de la raison". C'est pourquoi "le plus fort gagne" en alternance : tantôt l'égoïsme tantôt son désir orienté vers le Créateur prennent le dessus en l'homme. Il n'y a cependant pas d'explication rationnelle qui permette de séparer le bien du mal, le désir altruiste du désir égoïste. Cette distinction ne peut se faire qu'au moyen d'une force s'opposant à la raison, une force placée au-dessus d'elle. Cette loi est immuable. Le corps de nos désirs est semblable à un bateau en pleine mer, chacun de nos désirs veut en assurer la direction et avoir tous les droits. C'est ce que signifie la loi du plus fort. 457. Les ouvrages du judaïsme traditionnel et ceux du Baal Shem Tov Quand l'homme veut acquérir quelque chose de précieux et qu'il doit en payer le prix, il faut un intermédiaire entre le vendeur et l'acheteur. L'intermédiaire laisse entendre à l'acheteur que ce qu'il souhaite acheter coûte bien plus cher que le montant qu'il doit payer, que le vendeur n'exige pas un prix trop élevé pour une marchandise qui coûte bien plus. Selon ce même principe, les ouvrages du judaïsme traditionnel laissent entendre que l'homme doit refuser le matériel pour avoir la connaissance du spirituel, parce que tous les plaisirs de ce monde sont insignifiants, éphémères, apparents, dénués de toute valeur tangible. L'homme doit comprendre qu'il lui faut donner quelque chose de peu de valeur pour accéder à la connaissance du spirituel, autrement dit, il ne s'éloigne pas de son égoïsme, au contraire, c'est égoïstement qu'il choisit "le monde futur" au lieu de "ce monde". Les ouvrages du Baal Shem Tov mettent l'accent sur la "marchandise" et font ainsi prendre conscience de la valeur authentique et de la magnificence du spirituel : les plaisirs matériels ont une valeur, ils ne sont pas rien, mais leur valeur, dont il faut se défaire, n'a rien de commun avec celle du Spirituel dont il est dit que "c'est notre Vie " qui est "plus précieuse que l'or et plus douce que le miel" parce qu'elle mène à l'union avec le Créateur Quand l'homme entreprend le travail intérieur spirituel de réparation de ses attributs, tous les processus dont il fait l'objet prennent leur source dans la lumière environnante. Cette lumière brille en permanence pour l'homme, et son intensité est particulièrement forte pour celui qui étudie la Cabale, elle le rapproche du spirituel. Si l'homme désire recevoir cette lumière environnante à l'intérieur de ses désirs, celle-ci cesse de briller comme lumière environnante, et l'homme est plongé dans les ténèbres. Cette lumière environnante continue pourtant à briller, même s'il n'y a pas encore en l'homme de désir de recevoir réparé au moyen de l'intention de "faire plaisir au Créateur". Toutefois, seul un désir altruiste réparé peut s'emplir de lumière intérieure. Si ces désirs réparés n'existent pas encore en l'homme et que celui-ci décide de ne plus permettre à son égoïsme d'agir, il effectue une restriction et il ressent à nouveau toute l'importance du travail spirituel, vecteur de la lumière environnante. 556. La droite correspond à la perfection La droite correspond à la perfection. Même quand l'homme n'éprouve aucun attachement au spirituel et qu'il n'a qu'un faible souvenir que celui-ci existe, bien qu'il y soit insensible, il est heureux d'en avoir ne serait ce que la mémoire. Un grand nombre de personnes dans ce monde, tout comme lui, se savent plus ce que signifie le travail spirituel. Si le souvenir lui en est revenu, il s'en réjouit et remercie le Créateur de le lui avoir envoyé. La gauche correspond à la vérification du travail qui incite à se poser des questions sur l'importance du travail et sur l'absence de volonté pour l'accomplir. L'homme entre alors dans une phase d'abattement parce qu'il n'est pas en mesure de faire des efforts suffisants pour progresser spirituellement. Cet abattement est perçu au niveau de la voie gauche. La voie droite est nécessaire pour acquérir la perfection et faire pénétrer la lumière spirituelle. Pour ce faire, il faut des désirs adéquats. L'homme ne les éprouve que s'il chemine selon la voie gauche qui correspond à l'absence de ressenti spirituel induit par l'auto-analyse et, par conséquent, à son éloignement par rapport au spirituel. De manière analogue au processus du "recevoir uniquement dans une intention orientée vers le Créateur", les désirs nécessaires accomplir un travail spirituel apparaissent au niveau de la voie gauche. 563. Le mouvement induit par la honte Pourquoi nous trouvons-nous sans cesse en mouvement et ne sommes-nous pas pareils au Créateur, à notre Racine, à notre Source ? Le calme procure du plaisir, le fait d'être en mouvement est dû au sentiment de honte. Le fait que la Racine est à l'état de calme, c'est parce que Il n'a rien à ajouter à Sa perfection sans limites. Nous, au contraire, nous sommes dans un état de manque absolu, et si le calme nous procure du plaisir, nous passons pour paresseux. 573. La nourriture Sans nourriture terrestre l'homme meurt de faim, il en est de même de la nourriture spirituelle, si l'homme ne nourrit pas son âme, elle s'éloigne peu à peu de lui jusqu'à ce que la mort les sépare. De la même manière que si le corps est bien nourri matériellement, il devient plus fort, la nourriture spirituelle rend plus forte et plus saine l'âme, tant et si bien que les forces impures ne peuvent pas remporter de victoire sur elle. 592. Le désir d'Elévation spirituelle Il existe un désir, celui d "éprouver" des plaisirs matériels. Si l'homme n'est pas mû par ce désir, quoiqu'il entreprenne, il le fait par force, et il serait même heureux s'il ne lui fallait ni boire ni manger. Il existe un désir, celui d "éprouver" du plaisir spirituel. Tant que ce désir n'est pas présent en l'homme, il ne peut se passer de rien .. 640. Pourquoi a-t-il a attendu le combat avec Amalek ? Pourquoi Moïse (l'attribut représentant la force altruiste en l'homme) a-t-il attendu la guerre avec Amalek (la force égoïste en l'homme) ? Parce qu'il a vu que les désirs altruistes tombent devant l'égoïsme par manque de foi, l'homme doit travailler par lui-même, par le "déclic de l'en-bas". Si nous nous attachons à Moïse, l'attribut de la Torah, alors, à l'aide de la Torah, nous pouvons mériter d'avoir la foi. C'est pourquoi, il faut aller vers Moïse pour apprendre les voies de la foi auprès de lui. 653. La bénédiction de la maison La maison, c'est le cur. Le cur n'est pas en harmonie avec le Créateur, et il y a une différence entre le cur qui "donne" et le cur qui "reçoit". Il faut cependant qu'il y ait paix et harmonie, autrement dit union des attributs de l'homme avec ceux du Créateur, c'est en cela que consiste tout le travail de réparation de notre cur. Un salaire immédiat correspond au fait que
l'homme Le lien entre le spirituel et le corps matériel est désigné par les termes "branche et racine". L'homme ne peut pas en avoir la connaissance tant qu'il n'a pas mérité la Torah "dans une intention orientée vers le Créateur". Avant cela, tout est leurre parce que sans la connaissance des racines, il n'est pas possible de les lier à leurs branches. Nous devons croire que tout ce qui est en ce monde provient du Créateur, qu'Il anime tout, et qu'il n'y a aucune autre force que Lui pouvant animer ce monde matériel. Même les klipot sont animées par Lui, comme il est écrit "Et Ton royaume, dans toutes ses manifestations, Tu l'animes, même ses écorces". 700. Les quatre attributs du désir Le désir est constitué des quatre attributs suivants : Eprouver du plaisir personnel, recevoir pour soi ; Faire plaisir à des fins personnelles, par exemple faire le bien et en tirer un bienfait personnel ou bien observer les commandements dans le but de recevoir une récompense dans le monde futur ; Donner sans réserve, dans le but de donner ; Eprouver du plaisir, parce que le Créateur veut que je me délecte en recevant ce qu'Il donne. Le désir matériel fait aspirer aux biens matériels. Le désir spirituel non réparé fait croire en le monde futur et veut égoïstement s'en délecter. Il y a une différence entre la pensée et le geste, l'homme n'a pas d'emprise sur sa pensée, n'a pas la capacité de la repousser si elle règne sur son esprit. Il en est tout autrement pour le geste: l'homme a la capacité de faire un geste ou de ne pas le faire. Le geste peut être soumis à la contrainte, l'homme pouvant s'opposer totalement à la réalisation de quelque chose. C'est la raison pour laquelle, quand l'homme fait une bonne action, le Créateur le dote de bonnes intentions et de bonnes pensées pour que celles-ci régissent son geste s'il le souhaite. Cela signifie que l'homme aspire à penser dans le sens du bien, mais qu'il ne peut pas s'opposer ni à sa pensée, ni à son intention. Quand il est dit "Je te bénirai dans toutes tes actions" signifie que le Créateur envoie une bénédiction sur le geste (l'action) de telle sorte que cette bénédiction descende sur ce qui échappe au pouvoir de la main de l'homme, et c'est ce que concerne précisément cette bénédiction, et cela est dit à propos de l'intention. 770. L'essence de la restriction La première restriction est désignée par l'expression "action personnelle", et la seconde restriction par "action régie par la récompense et le châtiment" quand, à l'aide de la prière, la lumière de A"B brille du degré suprême de la seconde restriction. Il ne s'agit pas de la pénétration de la lumière, du Créateur, dans aucune des sefirot, mais seulement de la malkhout. Il n'y a pas de lumière sans désir de la recevoir, sans malkhout. Et cela, parce qu'il ne s'agit que de ce qui pénètre dans le désir. 822. L'union des composantes du corps La nature de l'homme correspond aux quatre principes qui composent son corps. Dans le Zohar, il est dit qu'il existe quatre principes, quatre attributs : le feu, l'air, l'eau et la terre (la cendre, la poussière). Aucun d'entre eux n'a un rapport avec l'égoïsme. Par exemple, l'homme peut être lent, nerveux, emporté, etc., cela ne concerne que son caractère, non pas son égoïsme sur lequel il faut travailler, qu'il faut réparer et élever spirituellement. Nous savons bien qu'il n'est pas possible de modifier la nature, les traits de caractère. L'homme peut cependant utiliser la nature comme moyen pouvant apporter la réparation au monde, mettre à profit chacun de ses attributs pour se réparer et réparer le monde, et non utiliser sa nature, ses attributs, pour se détruire soi-même et le monde environnant, tout comme cela se produit dans le monde physique. A l'exemple du feu qui peut être très dévastateur s'il se manifeste sous la forme d'un incendie, il peut brûler le corps, les biens. Mais si le feu est utilisé là où il se doit, il éclaire, il réchauffe, il cuit les aliments, etc. tout en restant feu ! Nous voyons le monde en tire des bienfaits même des propriétés des attributs qui représentent le plus de risque, sils sont utilisés à bon escient, sous une forme réparée. Cette règle vaut pour tout. 823. L'âme et le corps (neshama et gouf) Recevoir dans l'intention de donner est désigné par le terme "âme", "neshama". Recevoir à des fins personnelles est désigné par le terme "corps", "gouf". Le fait que le corps reçoit des mondes spirituels purs, des mondes de la sainteté "kedousha" l'attribut d'altruisme "nefesh", lui permet d'acquérir les forces de transformer le " recevoir à des fins égoïstes ", à des fins personnelles, en " recevoir dans une intention altruiste ", orientée vers le Créateur. C'est seulement alors que l'on peut dire que le corps a reçu l'attribut "neshama". Tout ce qui traite des mondes spirituels et des dénominations des éléments spirituels, tout cela fait uniquement en référence à leur niveau final. 834. Le plaisir réduit l'intellect à néant Le plaisir annihile l'intellect et ne permet pas de réfléchir au sens de l'existence, et cela n'a aucune importance que le plaisir soit éprouvé sur une base spirituelle ou matérielle. Quand l'homme veut vérifier s'il progresse sur le chemin de vérité, il ne doit pas réfléchir au plaisir qu'il éprouve sur le moment. De la même manière, les souffrances privent l'intellect humain de la capacité de travailler au point que l'homme ne se soucie plus que d'une chose, comment se débarrasser d'elles. Seul le sentiment d'insatisfaction induit par son état, par ce qu'il éprouve, amène alors l'homme à commencer à réfléchir sur le sens de son existence, sur les raisons de sa présence dans ce monde et ce vers quoi il doit tendre. 903. L'authenticité de la Toute-puissance Le but de la Création consiste en la délectation des créations. Cela n'est possible que si la création a réalisé sa réparation, s'est mise en harmonie avec ce but, ce qui correspond à l'attribut dénommé "hessed". Après cela, l'homme est digne de ce but, - de cet authentique attribut, et c'est alors que s'ouvre à lui la Toute-puissance divine dans toute Sa perfection, l'authentique Bien et le Désir de faire plaisir. Il est dit que "Qu'est ce que le Créateur demande au peuple ? Qu'il ait la crainte de Lui " Autrement dit, l'homme doit être digne de cet attribut, de "la crainte du Créateur", et uniquement de cela. C'est ce que l'homme doit rechercher en faisant tous ses efforts, c'est ce qui est appelé la foi, car l'homme doit en plus avoir la foi en le Créateur. Comme le disent les sages " Il te voit, et tous tes actes sont inscrits dans le Livre". L'homme peut contrôler lui-même s'il a cette foi. Prenons un exemple : quand l'homme regarde dans une maison par une fenêtre pour voir son ami, l'ami ne fera bien sûr rien de superflu, d'inadéquat, il s'efforcera de faire en sorte que tout ce que voit cet ami soit beau. On peut en conclure que s'il se trouve dans une pièce, tout seul, et qu'il croit qu'effectivement le "Créateur le voit", l'homme ne fera pas quoi que ce soit qui pourrait ne pas Lui plaire. Comme dans cet exemple : l'homme ne fera rien de mal tandis que son ami l'observe. Si l'homme comprend qu'il fait quelque chose de contraire au désir du Créateur, il devra se dire alors qu'il n'a pas foi en "la Pupille du Créateur Qui voit tout". Sinon il n'aurait pas la force d'agir ainsi. S'il en était ainsi que cet ami puisse regarder ses pensées, immédiatement les pensées de cet ami deviendraient réalité pour cet homme, et l'homme n'aurait plus de mauvaises intentions, car il ne voudrait pas voir de mépris dans les yeux de son ami. Cela signifie que si l'homme croit que tous ses desseins sont connus du Créateur, il ne lui sera plus possible d'avoir des pensées contraires au désir du Créateur. Il voit alors qu'il n'a pas une foi authentique, c'est la seule façon authentique pour l'homme de tester sa foi. Quand l'homme constate que sa foi n'est pas authentique, qu'elle est incomplète, qu'il n'y a par conséquent pas assez de crainte vis à vis du Créateur, il doit se tourner vers le Créateur pour qu'Il lui envoie ce sentiment de crainte.
Traduction : Nelly Baron ©
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