Qui suis-je?

Traduction: Nelly Baron

 

 

Qui suis-je et quel est le sens de mon existence ? Comment sommes-nous apparus dans ce monde et vers quoi nous dirigeons-nous ? Ce peut-il que nous ayons déjà existé dans ce monde ? Pouvons-nous nous connaître nous-mêmes et l’univers ? Pourquoi l’homme souffre-t-il et est-il possible d’éviter les souffrances ? Comment trouver la paix, être comblé, réussir dans la vie ? Comment atteindre à la sérénité, à la plénitude et au bonheur ?

A chaque génération, bien des gens tentent de trouver des réponses à ces questions obsédantes, et le fait que chaque génération se les pose montre que nous n’avons toujours pas trouvé de réponses satisfaisantes. En étudiant la nature, le cosmos , nous nous apercevons que notre environnement existe et fonctionne conformément à des lois rigoureuses et bien déterminées. Si nous nous considérons comme le summum de la création, nous avons l’impression que l’humanité est comme à l’extérieur de ce système. Par exemple, quand nous prenons conscience de la sagesse et de la logique avec lesquelles toutes les parties de notre organisme ont été créées, quand nous constatons la précision du fonctionnement de chacune des cellules de notre corps, nous sommes incapables de répondre à la question : quel est le sens de cet organisme vivant ?

Tout ce qui nous entoure est empreint de relation de cause à effet : rien n’est créé sans un but précis, dans ce monde des corps physiques, il existe des lois bien définies relatives au mouvement, à la dynamique, à la rotation. Une logique analogue s’applique au monde animal et végétal. Cependant la question primordiale, autrement dit quel est le sens de tout ceci, - " tout ceci " signifiant non seulement nous-mêmes mais également tout ce qui nous entoure -, demeure sans réponse. Y a-t-il une personne dans ce monde qui n’ait jamais été, au moins une fois dans sa vie, concernée par cette question ? Les théories scientifiques actuelles affirment que le monde est gouverné par des lois physiques immuables sur lesquelles nous n’avons pas d’emprise. Notre seul but consiste à utiliser avec sagesse ces lois pour vivre quelques 70 à 120 ans en préparant le chemin, au sens littéral et figuré, pour les futures générations. Au nom de quoi ? " Est-ce que l’humanité s’est développée par évolution des formes les plus simples ? ", ou "la vie provient-elle d’autres planètes ? " ou encore …. Mais à quoi bon poursuivre ?

Deux dates nous marquent, la naissance et la mort et ce qui se passe entre elles est unique, et, par conséquent précieux. Ou vice versa : la vie n’est rien si après elle il n’y a que finitude, obscurité, néant. Où est la Nature visionnaire avec sa logique, sa sagesse, celle qui ne crée rien en vain ? Ou bien existe-t-il des lois et des objectifs encore inconnus ? Notre étude du monde ne correspond, dans son essence, qu’à l’étude de la réaction du monde à notre action, et que nous ne le percevons qu’à l’aide de nos cinq sens : le toucher, l’odorat, la vue, l’ouïe et le goût ou bien au moyen d’instruments qui permettent d’élargir le diapason de perception de ceux-ci. Tout ce qui dépasse nos études n’est en aucune manière perçu par nous et n’existe pas pour autant que cela ne nous concerne pas. En outre, nous ne sommes pas capables de ressentir le manque des sens dont nous sommes dépourvus, tout comme nous ne ressentons pas le manque d’un sixième doigt, tout comme il est impossible d’expliquer ce qu’est la vision à un aveugle de naissance. C’est pour cette raison que l’homme ne découvrira jamais les formes cachées de la nature au moyen des méthodes dont il dispose.

Selon la Cabale, le monde spirituel existe mais n’est pas perçu par nos organes des sens ; notre Univers est une infime partie de notre monde situé en son centre. Ce monde d’information, de pensées et de sentiments qui nous concerne par le biais des lois physiques de la nature (perceptible) et du hasard et nous place dans certaines conditions qui déterminent notre comportement. Nous n’avons aucune emprise sur la date, sur le lieu de notre naissance, non plus que sur notre devenir, sur nos rencontres, sur les conséquences de nos actes.

Selon la Cabale, il y a, à la disposition de l’être humain quatre types de Connaissance qu’il doit comprendre.

La création : Etude de la création et du développement des mondes : comment le Créateur l’a créée, comment les mondes spirituels et matériels interagissent, quel est le sens de la création de l’être humain.

Le fonctionnement : Etude de la nature humaine, de sa relation avec le monde spirituel ; cela correspond à la Cabale pratique.

Le cycle des âmes : Etude de la nature de l’âme et de ses cycles. Comment l’homme agit au cours de cette vie et au cours des suivantes, quel est le but de la descente d’une âme dans un corps et pour quelle raison à tel corps telle âme. L’histoire du genre humain, résultat d’un certain ordre et du transfert des âmes.

La règle : Etude de notre monde, des objets inanimés, des végétaux et des animaux, leur nature et leur rôle ; comment sont-ils gouvernés par le monde spirituel ? La règle suprême et notre perception de la Nature, du Temps et de l’Espace. L’étude des pouvoirs suprêmes qui font se mouvoir les corps physiques à certaines fins. Est-il possible de percer l’essentiel du mystère de l’existence humaine sans poser de question sur sa source ? Chacun être humain y songe.

La question primordiale de la vie spirituelle de l’homme est une quête du sens et l’objet de la vie de l’individu tout comme de l’humanité en général. Depuis le milieu du XX-me siècle, nous sommes les témoins d’une renaissance des aspirations religieuses. Le progrès technologique et les cataclysmes ont donné lieu au développement de toutes sortes de théories philosophiques qui n’ont apporté aucune satisfaction spirituelle à l’homme. Comme la Cabale l’explique, parmi tous les plaisirs qui existent, notre monde n’en a reçu qu’une toute petite partie. En d’autres termes, toutes les sensations agréables dont l’homme fait l’expérience dans diverses situations et qui proviennent de différentes sources, sont, en fait, dues à la présence de ces petites parties. Par ailleurs, à mesure que le temps passe, l’homme cherche de nouveaux objets de plaisir dans l’espoir d’expérimenter des satisfactions de plus en plus grandes, ne sachant pas vraiment que tous ces objets ne sont que des coques externes et que l’essence du Ner dakik demeure le même. Il y a deux façons d’amener l’homme à la satisfaction absolue par l’assouvissement de son besoin d’élévation spirituelle vis à vis de la matière : (1) La voie de la Cabale, et, (2) La voie de la souffrance.

La première voie consiste à étudier la Cabale qui amène l’homme à se libérer progressivement de son égoïsme. La seconde voie est habituelle : soudain une sensation de faim spirituelle et la recherche d’une source de satisfaction. Pourquoi ne pas choisir la voie de la Cabale et ainsi ne pas laisser s’ouvrir la voie des souffrances ?

 

 

Traduction: Nelly Baron ©