La progression ultérieure jusqu'au degré supérieur,
le dernier, où l'homme et le Créateur se fondent totalement dans l'harmonie de leurs
attributs et de leurs désirs, se produit par une augmentation progressive, en alternance,
de la ligne droite puis de la ligne gauche et par leur équilibre à chacun des degrés de
l'échelle spirituelle.
La ligne droite (kav iamim , katnout , hafets hessed ) correspond pour
l'homme au bonheur sans raison particulière, à la seule pensée que Dieu est présent
dans ce monde. Rien d'autre ne lui est nécessaire pour être heureux. Cet état est
désigné par les termes "heureux de ce que l'on possède". Si rien ne peut
troubler cet état, celui-ci est alors qualifié de parfait.
Si l'homme cherche à vérifier son état spirituel, il voit qu'il ne
s'est pas rapproché du Créateur. Comme il sait déjà d'expérience qu'il n'est pas en
mesure de se réparer lui-même, il demande au Créateur de le faire. La lumière du
Créateur qui aide l'homme à surmonter l'égoïsme du corps est désignée
"âme".
Le moyen de vérifier avec authenticité si nous agissons avec
égoïsme ou bien altruisme est de déterminer si nous sommes prêts à dédaigner le
plaisir, la rémunération malgré l'immense désir de se délecter des fruits de notre
travail. Ce n'est que dans ce cas que l'homme peut affirmer avec plaisir qu'il agit en se
tournant vers le Créateur et non vers lui-même (mekabel al minat leashpia ).
L'ensemble du chemin de la progression spirituelle est un refus
constant d'éprouver de forts plaisirs: au début des plaisirs de ce monde, ensuite des
vrais plaisirs spirituels, percevoir le Créateur.
Pour donner à l'homme la possibilité d'entreprendre ce travail, le
Créateur se dissimule. Cette dissimulation doit par conséquent être considérée comme
une partie de notre réparation, et il faut Lui demander de s'ouvrir à nous car ce n'est
qu'ainsi qu'on peut Le percevoir sans que nous en subissions de dommages, Il se révèle
alors à nous.
Si le plaisir de percevoir le Créateur était ressenti par l'homme
alors qu'il n'est qu'à un degré initial d'égoïsme, il n'aurait jamais la force de se
séparer de Lui, de demander au Créateur de lui donner la force de ne pas se délecter.
Comme les papillons de nuit qui sont attirés par la lumière et en meurent, l'homme
brûlerait au feu du plaisir mais il ne pourrait pas s'en séparer. Chacun de nous a
éprouver au moins une fois dans sa vie son impuissance à résister à un grand plaisir,
et tout en ayant honte de nous, nous savons que nous ne pouvons pas nous retenir si le
plaisir est plus grand que la volonté, que la conscience du mal.
Le Créateur nous étant dissimulé, nous pouvons agir sans "nous
vendre" au plaisir, par la force de la foi que c'est Sa volonté, pour notre bien.
Mais si nous voulons réaliser quelque chose, notre corps exige aussitôt un calcul
préalable pour définir le gain à tirer de l'action à entreprendre, car sans but sous
la forme d'une rémunération par le plaisir, le corps n'est pas en mesure de travailler
et cherche toutes sortes de défauts (avonot ) à nos aspirations spirituelles et noircit
nos (mekatreg ) nos buts.
Notre corps demande au début pourquoi nous entreprenons telle ou telle
chose, il s'agit dans ce cas d'un désir de mal (etser ra ). Ensuite il nous empêche de
réaliser ce que nous avions prévu, il s'agit dans ce cas de satan car il désire nous
détourner du chemin ("satan", du verbe "listiot"). Ensuite il
détruit l'homme dans sa spiritualité en extirpant de ses études de la cabale toute
sensation de plaisir et il lui donne des désirs prenant leur source dans la matérialité
de notre monde, il s'agit dans ce cas de l'ange de la mort (malakh mavet).
Il ne peut y avoir qu'un seul comportement en réponse aux
réclamations du corps, avancer malgré lui, par la force de la volonté, parce que c'est
ce que veut le Créateur. Le fait de placer le Créateur comme condition s'appelle la
"loi de la Torah, "houkat Torah".
L'homme n'est pas en mesure de résister au plaisir en utilisant son
égoïsme s'il ne se convainc pas que c'est un mal pour lui, autrement dit s'il n'oppose
pas sa raison à son cur. Dans ce cas, il ne s'agira que d'un simple calcul servant
à déterminer ce qui lui est le plus utile: le plaisir immédiat ou les souffrances
futures, ou refuser le plaisir et demeurer au degré où il se trouve. En choisissant de
refuser du plaisir, l'homme doit toujours donner au corps une réponse précise, indiquer
la raison de ne pas se délecter de ce qui lui est présenté.
C'est la raison pour laquelle l'homme peut répondre au corps dans la
langue que le corps comprend, soit la langue du plaisir: mieux vaut refuser du plaisir ne
menant à rien dans l'immédiat pour du plaisir paradisiaque, soit la langue des
souffrances: ce n'est pas la peine d'éprouver du plaisir dans l'immédiat pour ensuite
endurer des affres. C'est ainsi que tout à chacun se défend contre son corps. Cependant
la soif du plaisir peut tromper le calcul sain et dresser un tableau erroné de la
proportion de plaisirs et de souffrances.
La seule solution est d'opposer au corps un travail assidu pour
progresser spirituellement sans en tirer un bienfait personnel, dans ce cas le lien entre
les actes et le corps est coupé, et le corps ne peut plus intervenir par ses calculs sur
l'utilité de tel ou tel travail. Cette réponse correspond au travail dans le cur
car c'est celui-ci qui recherche le plaisir.
A la raison le raisonnement suivant peut être opposé: le Créateur
entend toutes les prières de l'homme, ses demandes d'aide, donc s'il insiste pour avoir
des réponses, le Créateur se révèle, et l'homme ne voit et ne perçoit que le
Créateur.
L'homme est constitué de 70 désirs essentiels, les 70 peuples du
monde car dans la représentation spirituelle de l'homme, un élément spirituel (partsouf
Zeïr Ampin ) dans le monde de l'atsilout est composé de 70 sefirot.
Dès que l'homme cherche à se rapprocher du Créateur, à recevoir la
lumière de la Torah, il commence aussitôt à ressentir des désirs qu'il ne soupçonnait
pas auparavant.
Il s'agit de 70 désirs qui ont deux racines car l'homme avance en
alliant deux lignes, la droite et la gauche. Une force (une écorce - une "klipa "
) impure (égoïste) fait front aux actes de l'homme qui suit la ligne droite, elle
s'oppose au travail du cur et correspond à "Ishmael". A l'encontre des
actes de l'homme qui suit la ligne gauche fait front une force impure qui s'oppose, elle,
au travail de la raison, elle correspond à la klipa "Esaü ".Quand l'homme
progresse dans son travail, il voit que pour pénétrer dans les mondes spirituels, il
doit se débarrasser de ces deux klipot , car elles ne souhaitent pas recevoir
l'enseignement de la Torah. Comme il est dit dans la Torah, avant de donner la Torah à
Israël, le Créateur l'a proposée à "Esaü" et "Ishmael", mais ils
l'ont refusée.
Une fois que l'homme voit que ce n'est de ni l'une ni l'autre de ces
forces qu'il recevra la Torah, la lumière du Créateur, il suit la ligne médiane,
autrement dit " Israël ", selon le principe "nous avons fait et nous avons
entendu" (naasse ve nishma ) signifiant recevoir pour faire la délectation du
Créateur.
L'homme n'est pas en mesure de penser en toute indépendance,
objectivement, non égoïstement et par conséquent de se contrôler car toutes ses
pensées, ses intentions et ses désirs sont complètement imprégnées de son égoïsme.
En principe, il n'est pas nécessaire de se contrôler, en sachant d'avance que tout ce
que l'homme pense et fait a pour fondement ses désirs égoïstes. Toutefois, en
travaillant sur lui-même, en faisant des efforts pour développer ses aspirations
spirituelles, l'homme a besoin de vérifier son degré spirituel, de se vérifier pour
lui-même, et non pour le Créateur qui connaît très bien son degré.
La méthode la plus fiable pour vérifier le véritable degré
spirituel auquel se trouve l'homme consiste à mettre en évidence la joie éprouvée en
travaillant pour faire plaisir au Créateur. Autrement dit, cette mise en évidence
sous-entend non pas des travaux physiques difficiles mais des efforts moraux tout aussi
bien quand l'homme ne reçoit pas le nécessaire, comme il lui semble, tout comme
lorsqu'il reçoit du Créateur.
La Cabale parle de l'homme comme du monde pris dans son ensemble. A
l'intérieur de l'homme se trouve tout ce qui l'entoure: l'univers, les peuples
correspondant aux désirs humains, les goïm , les justes des peuples, Isra?l, le temple
et même le Créateur, le point spirituel dans notre cur.
La Torah nous parle avant tout de ces qualités intérieures et ensuite
de leurs conséquences, des éléments extérieurs désignés par des noms. Des qualités
intérieures dépend en outre directement le degré spirituel des éléments et leur
influence sur nous. Le degré spirituel originel de l'homme est désigné par le
terme"goï". Si l'homme commence à aspirer à se rapprocher du Créateur, il
est désigné par l'expression "juste des nations ". Comment pouvons-nous
vérifier que nous nous situons déjà àce degré?
Le "goï" ne connaissant que des désirs égoïstes, tout ce
qu'il lui manque pour combler son égoïsme est ressenti par lui comme quelque chose qui
lui aurait été arraché, comme s'il possédait ce qu'il voulait, et qui lui aurait été
ensuite enlevé.
Ce sentiment provient de notre "passé" spirituel: au degré
spirituel supérieur, notre âme possède tout, et après sa chute spirituelle dans notre
monde, elle perd tout. C'est pourquoi dès que l'homme éprouve le désir de posséder
quelque chose, c'est comme si à ce moment il présentait des doléances au Créateur pour
l'avoir privé ou bien pour ne pas lui avoir donné ce qu'il désire.
Par conséquent, si l'homme est en mesure de déclarer en son cur
que tout ce que fait le Créateur a pour seul but le bien de l'homme, s'il peut être
heureux et ressentir de l'amour pour le Créateur comme s'il avait reçu de Lui tout ce
qu'il souhaite, et s'il approuve l'organisation divine du monde, en cela il réussit
l'épreuve de son intention - kavana et il est désigné par le terme "juste des
peuples du monde".
Si l'homme continue à travailler à la réparation de son égoïsme
avec l'aide du Créateur, ce sont non plus ses pensées mais ses actes qui sont testés:
le Créateur lui donne tout ce qu'il désire, et l'homme doit être prêt à le rendre
tout en en gardant une partie, celle qu'il est en mesure de recevoir pour faire plaisir le
Créateur.
Ces épreuves sont souvent ressenties comme un choix entre deux
possibilités: l'homme a l'impression que la moitié de ses désirs l'attire vers un
côté, et l'autre partie, vers l'autre côté. (Habituellement, l'homme ne ressent en lui
aucune lutte de forces opposées du bien et du mal car seules les forces du mal dominent
en lui, la tâche consiste à décider laquelle utiliser en gagnant le plus).
Si les forces sont équilibrées, l'homme n'a pas la possibilité de
choisir, de préférer l'une à l'autre, l'homme se sent comme entre deux forces qui
agissent sur lui, la seule solution consiste à s'adresser au Créateur pour demander de
l'aide, pour qu'Il le fasse aller du bon côté.
Tout ce qui se produit dans la vie, l'homme doit le ressentir comme une
épreuve envoyée d'En-Haut, c'est alors qu'il s'élève vers le but de la création.
Il n'est possible de comprendre la création dans son ensemble et les
événements qui nous arrivent qu'en ayant compris son but final. Ce n'est qu'alors que
nous comprenons les actes du Créateur car ils sont tous définis par le but final. Dans
notre monde, sans connaître le résultat d'un acte, il n'est pas possible de comprendre
son sens, il ne faut pas montrer ce qui est inachevé à un sot.
Le Créateur représente toute la création, la lumière. Son but est
de faire plaisir à l'homme en lui donnant cette lumière. La seule chose créée par le
Créateur est par conséquent le désir de se délecter. Tout ce qui existe est lumière
et désir de se délecter. Tout ce qui est créé, à part l'homme, est créé uniquement
pour lui venir en aide dans sa poursuite du but de la création.
Nous nous trouvons dans le Créateur Lui-même, dans un océan de
lumière qui emplit tout, mais nous ne pouvons percevoir le Créateur que si nous avons
des attribut semblables au siens; ce n'est que dans ces désirs qui sont semblables à
ceux du Créateur que peut pénétrer la lumière.
Si nos attributs et nos désirs diffèrent de ceux du Créateur, nous
ne Le percevons pas car Sa lumière ne pénètre pas en nous. Si toutes nos qualités sont
opposées à Ses qualités nous ne Le percevons pas du tout et nous pensons être uniques
au monde.
Le Créateur souhaite nous faire plaisir, cela correspond à Son
attribut "le désir de donner". C'est pourquoi il a créé tous les mondes et
leurs habitants dotés de l'attribut "le désir de recevoir".Tous nos attributs
correspondant à l'égoïsme ont été créés par le Créateur, nous ne sommes pas
coupables de la bassesse de notre nature, le Créateur souhaite que nous effectuions notre
réparation et que ce faisant nous nous remplissions de Lui, que nous devenions semblables
à Lui.
La lumière anime toute la création dans la matière non animée,
végétale, animale et humaine. Dans notre monde, c'est une lumière furtive, non perçue
par nous. Nous nageons dans l'océan de lumière divine. Si une partie de cette lumière
pénètre en nous, elle est désignée par le terme "âme".
Comme la lumière du Créateur donne la vie, la force animatrice et le
plaisir, celui qui ne reçoit pas la lumière mais reçoit sûrement une petite lueur pour
maintenir son existence physique, est désigné par l'expression "spirituellement
mort", qui n'a pas d'âme.
Seules quelques unités dans notre monde, les cabalistes (cabale du
verbe "lecabel ", recevoir, ce qui signifie recevoir l'enseignement porteur de
la lumière) possèdent les moyens pour recevoir la lumière.
Chaque homme doit, à partir de son degré originel de totale ignorance
de l'océan de lumière dans lequel il "baigne", parvenir s'emplir totalement de
la lumière qui l'environne. Ce degré est désigné par l'expression "but de la
création ou l'achèvement de la réparation (gmar tikoun ). L'homme doit atteindre
ce degré au cours de sa vie dans ce monde, dans l'un de ses cycles de vie.
Les phases du pénétration progressive de l'homme par la lumière
divine sont désignées par l'expression "degrés spirituels ou mondes".
Ce sont les souffrances qui obligent l'homme à progresser vers le but
de la création: si l'égoïsme éprouve une grande souffrance au lieu d'un plaisir, il
est prêt, pour la faire cesser, à refuser le désir de "recevoir", car mieux
vaut ne rien recevoir que de souffrir. Toutes sortes de souffrances nous persécutent tant
que nous ne refusons pas de "recevoir" et que nous ne voulions
"donner" sans retour. La différence entre les hommes ne réside que dans le
type de plaisir qu'ils désirent éprouver: animaux (de la chair, comme chez les animaux),
humains (la célébrité, les honneurs, le pouvoir), des connaissances (les découvertes,
la réussite). Les aspirations à ces types de plaisir sont alliées dans une proportion
propre à chaque homme.
La raison de l'homme n'est qu'un instrument auxiliaire pour obtenir ce
qui est désiré. Les désirs de l'homme se transforment, et sa raison l'aide à
rechercher les moyens d'obtenir ce qu'il désire.
Sous l'action des souffrances l'égoïsme repousse le désir de
ressentir du plaisir et acquiert le désir de "donner sans retour". La période
nécessaire pour la suppression totale de l'égoïsme est désignée par l'expression
"6 000 ans ", mais cela n'a aucun rapport avec la notion de temps.
L'égoïsme est désigné par le terme "corps", et l'état
correspondant au moment où l'homme ne l'utilise pas s'appelle la "mort" du
corps. Cet état est atteint en 5 étapes de renoncement progressif à l'égoïsme, ces
étapes portent les noms de nefesh , rouah , neshama , haya , iakhida .
Les étapes de la progression spirituelle de l'homme sont les
suivantes:
- La poursuite des plaisirs égoïstes de ce monde. L'homme peut en rester à ce stade
jusqu'à la fin de sa vie, jusqu'à son retour dans ce monde s'il n'étudie pas la cabale
qui lui permet de passer à l'étape suivante;La prise de conscience de l'égoïsme qui
est un mal pour lui et le renoncement à l'utiliser.
Au centre même des désirs égoïstes de l'homme se trouve l'embryon
d'un désir spirituel. A un moment précis de sa vie, l'homme commence à ressentir une
aspiration pour la connaissance, l'assimilation, l'étude du spirituel.
Si l'homme agit en se conformant à ce désir, s'il le développe et ne
l'étouffe pas, ce désir commence à grandir, et si ses intentions sont bien orientées,
sous la direction d'un professeur, la lumière spirituelle, imperceptible auparavant,
commence à être perçue par lui dans ses désirs spirituels naissants et elle l'aide à
ressentir de l'assurance et des forces pour la réparation de son égoïsme. L'accession
au degré de désir absolu et désintéressé de faire plaisir au Créateur par ses actes.
La réparation du désir de "donner sans retour "transformé en désir de
"recevoir pour faire plaisir au Créateur". A cette fin, l'homme implique dans
son travail ses désirs de se délecter mais en y plaçant une autre intention, celle de
"faire plaisir au Créateur". Le début de ce travail s'appelle la
"résurrection des morts ", autrement dit des désirs égoïstes précédemment
extirpés. En réparant progressivement ses désirs égoïstes, en les transformant en
leur contraire, l'homme est deux fois gagnant: il se délecte du Créateur et de sa
ressemblance avec Lui. La transformation de l'égoïsme en altruisme s'appelle
"l'achèvement de la réparation" (gmar tikoun ).Après avoir réparé une
partie de ses désirs, l'homme, à chaque fois, reçoit pour cette partie réparée, une
partie de son âme, et cette lumière permet de continuer sur le chemin de la réparation
des désirs jusqu'à ce que l'homme accomplisse totalement sa réparation et qu'il
reçoive l'intégralité de son âme, cette lumière, cette partie du Créateur qui
correspond à son égoïsme originel tel que l'a créé le Créateur. Après avoir
transformé entièrement son égoïsme en altruisme, l'homme élimine complètement alors
l'obstacle qui empêche de recevoir la lumière divine, de s'emplir du Créateur,
autrement dit il se fond complètement dans le Créateur et perçoit autour de lui un
océan de lumière qui fait sa délectation. Nos capacités à connaître ce monde sont
limitées, à notre degré nous ne pouvons même pas nous connaître nous-mêmes, de la
même manière nous ne pouvons pas connaître le Créateur, toutes nos connaissances sont
la conséquence de sensations subjectives, plus précisément de réactions de notre corps
à des effets externes qu'il peut ressentir. En d'autres termes, nous ne recevons et ne
comprenons que les informations qui nous sont envoyées sélectivement compte tenu de la
qualité et de l'ampleur des capacités de notre perception. Sans avoir d'informations
fiables sur l'organisation et le fonctionnement des mondes spirituels que nous ne
percevons pas, nous nous permettons de tenir des discours et d'argumenter sur leur
organisation et leur relation à notre monde. Les philosophies religieuses, scientifiques
et pseudo-scientifiques tentent d'expliquer ce que sont l'âme et le corps.
Schématiquement quatre grandes conceptions s'en dégagent:
- Le croyant
.
Tout ce qu'il y a dans tout élément quel qu'il soit correspond à son âme. Les âmes se
distinguent les unes des autres par leurs attributs, les attributs spirituels de l'homme,
elles existent indépendamment de l'existence de notre corps: avant sa naissance, avant
son incarnation et après sa mort, processus purement biologique de désagrégation de la
matière protéique en ses constituants.
La mort du corps physique ne peut par conséquent pas influer sur
l'âme, elle n'est que la raison de la séparation de l'âme et du corps. L'âme est
quelque chose d'éternel car elle n'est pas constituée de la matière de ce monde. De par
sa nature, l'âme est une et indivisible, elle n'est pas constituée de plusieurs
composantes et par conséquent ne peut ni se diviser, ni se désagréger, ni, par
conséquent, mourir. Le corps est une enveloppe externe, en quelque sorte l'habit de
l'âme qui en agissant au moyen du corps montre les qualités de celle-ci,
intellectuelles, spirituelles, son caractère, comme un homme qui conduirait une voiture,
il manifeste dans tous les mouvements de la voiture ses désirs, son caractère et son
intelligence. De plus, l'âme donne la vie et le mouvement au corps et elle se soucie de
la conservation du corps à tel point que sans âme, le corps est privé de vie, de
mouvement. Le corps lui-même n'est que matière périssable comme nous pouvons l'observer
après que l'âme l'a quitté, c'est pourquoi tous les signes de la mort du corps de
l'homme sont définis par l'âme.
2. Dualiste.
Suite au développement des sciences est apparue une nouvelle conception de l'homme: son
corps peut exister sans aucune substance spirituelle qui serait placée en lui, qui
l'animerait, et il peut exister de manière totalement autonome, indépendamment de
l'âme, ce que nous pouvons démontrer au moyen des expériences biologiques et
médicales, en animant le corps ou l'une de ses parties.
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Sous cette forme, le corps n'est cependant qu'une entité biologique
existant de manière autonome, une forme d'existence de la matière protéique, ce qui lui
donne ses diverses propriétés caractéristiques, c'est l'âme qui est descendue
d'En-Haut tout comme selon la première approche. La différence de cette conception et de
la précédente réside en ceci que si selon la première, il est considéré que l'âme
donne la vie, la raison et les attributs spirituels au corps, selon la deuxième approche,
l'âme donne au corps seulement des attributs spirituels puisque d'après les expériences
il est clair que le corps peut exister par lui-même sans l'aide de forces spirituelles
quelconques. Il ne reste à l'âme que la fonction de présider à la formation de la
raison et des attributs positifs propres au spirituel et non au matériel. De plus,
d'après cette approche, bien que le corps puisse exister en toute autonomie, il est issu
de l'âme. L'âme est première puisqu'elle est la raison de l'apparition, de la naissance
du corps.
3 Le non-croyant.
Il nie l'existence de structures spirituelles et la présence d'une âme dans le corps. Il
ne reconnaît que la matière et ses propriétés. L'âme n'existant pas, la raison et
tous les attributs humains sont l'aboutissement de son corps qui est un mécanisme
commandé par la transmission de signaux électriques au moyen des nerfs servant de
conducteurs (le concept de non-croyant est différent de celui de non-religieux).Toutes
les sensations du corps proviennent de l'interaction des terminaisons nerveuses et des
excitations externes, elles sont transmises par les nerfs au cerveau où elles sont
analysées et perçues comme une douleur ou un plaisir et dictent à l'organe concerné un
certain type de réaction. Autrement dit, tout est construit comme un mécanisme pourvu de
capteurs, d'une transmission des signaux et d'un cerveau pour le traitement et l'émission
du signal vers un dispositif d'exécution et d'un système de contrôle de l'exécution
par relation inverse. Le cerveau agit selon le principe de la fuite de la souffrance et de
la recherche du plaisir, c'est à partir de ces signaux que se construit dans l'homme la
relation à la vie et que sont déterminés ses actes. La raison dont nous sommes dotés
n'est rien d'autre que l'image des processus qui se déroulent dans notre corps, une sorte
de photographie. La seule différence entre l'homme et l'animal réside en ceci que le
cerveau est si développé chez l'homme que les processus dont fait l'objet son organisme
sont rassemblés en une image qui est perçue par nous comme la raison et la logique.
Toutefois notre raison n'est que la conséquence de nos sensations corporelle et notre
prise de conscience. Il est indéniable que de toutes les approches de cette question,
celle-ci est la plus saine, la plus scientifique et la plus compréhensible car elle
s'appuie sur l'expérience et par conséquent n'étudie que le corps de l'homme et non
quelque chose d'impalpable appelé "âme", elle donc tout à fait authentique
puisqu'elle traite du corps de l'homme.
Le problème de cette approche réside en ceci qu'elle ne satisfait
même pas les non croyants et qu'elle est peu attrayante du fait qu'elle présente l'homme
comme un robot dans les mains de sa nature aveugle (de certains aspects de son
caractère), des lois du développement de la société, des exigences du corps pour le
maintien en vie et la recherche de plaisirs, etc., le privant totalement de la
dénomination d'être doué de raison.
Si l'homme n'est qu'un mécanisme agissant au moyen d'une force
conformément à sa nature et aux règles dictées par la société, le libre arbitre et
le libre choix des actes sont donc reniés ainsi que la pensée objective.
Bien que l'homme ait été créé par la nature, il se considère plus
intelligent qu'elle. Ceux qui ne croient pas en une Raison supérieure ne peuvent par
conséquent pas accepter un tel point de vue. Dans ce cas, ils seraient totalement
dépendants du pouvoir de la nature aveugle d'où la pensée et la raison d'être seraient
absentes, qui se jouerait d'eux, être doués de raison, et il n'y aurait aucune raison à
leur vie ni à leur mort.
Pour apporter quelques modifications à cette approche d'une
authenticité scientifiquement fondée mais inacceptable spirituellement, la société
contemporaine a adopté un point de vue "moderne":
4 Le moderne. Il est devenu de mise récemment (bien que l'homme
accepte totalement l'approche précédente purement matérialiste de la création comme
scientifiquement fiable et compréhensible) de convenir qu'il existe quelque chose
d'éternel, de spirituel en l'homme, qui revêt une enveloppe corporelle matérielle, et
que c'est justement ce spirituel, appelé "âme" qui est l'essence même de
l'homme et notre corps uniquement son vêtement. Les partisans de ce point de vue ne
peuvent pas expliquer de quelle manière l'âme s'incarne dans le corps, quelle relation
les lie, quelle est la source de l'âme, qu'est ce qu'elle est? C'est pourquoi, après
avoir fermé les yeux sur tous ces problèmes, l'humanité revient à un moyen éprouvé
et ancien de tranquillisation de soi-même, elle s'oublie dans le tourbillon des
occupations et des joies insignifiantes, aujourd'hui comme demain.
Qui peut comprendre ce que sont le corps et l'âme, leur relation, la
raison pour laquelle nous nous percevons comme composés de deux parties, l'une
matérielle, l'autre spirituelle, dans laquelle de ces deux composantes nous situons-nous,
se situe notre "moi" éternel, ce qui arrive à notre moi avant notre naissance
et après notre mort, est ce bien ce "moi" qui fait l'objet de sensations
maintenant alors qu'il est à l'intérieur d'un corps et à l'extérieur avant la
naissance et après la mort. L'essentiel étant que toutes ces questions et ces diverses
hypothèses de métamorphoses et de cycles des âmes et des corps naissent, apparaissent
dans notre conscience matérielle, sont explorées par notre raison incarnée. Sont-elles
authentiques ou bien sont-elles le fruit d'inventions de notre cerveau incarné se
forgeant des images des mondes spirituels par analogie avec celles dont il dispose dans ce
monde, car il n'existe pas d'autres informations pour travailler ?