"L'Arbre de
Vie"
"Ets haim" - Rabi Issac Louria, - le ARI -
Sache qu'avant la création, seule existait la lumière
supérieure qui, simple et infinie, emplissait l'univers dans son moindre espace. Il n'y
avait ni premier ni dernier, ni commencement ni fin, |
Tout était douce lumière harmonieusement et uniformément
équilibrée |
En une apparence et une affinité parfaites, |
Quand, par Sa volonté furent créés le monde et Ses créatures, |
Dévoilant ainsi Sa perfection, |
- source de la création du monde -, |
Voici qu'Il se contracta en Son point central, |
Il y eut alors restriction et retrait de la lumière, |
Laissant autour du point central entouré de lumière |
Un espace vide formé de cercles. |
Après cette restriction, d'En-Haut vers En-bas |
Un rayon s'est étiré de la lumière infinie |
Puis est descendu graduellement par évolution dans l'espace
vide. |
Epousant le rayon, la lumière infinie dans l'espace vide est
alors descendue, |
Et tous les mondes parfaits furent émanés. |
Avant les mondes, il n'y avait que Lui, |
Dans une Unité d'une telle perfection, |
Que les créatures ne peuvent en saisir la beauté, |
Car aucune intelligence ne peut Le concevoir, |
Car en aucun lieu Il ne réside, Il est infini, Il a été, Il
est et Il sera. |
Et le rayon de lumière est descendu |
Dans les mondes, dans la noire vacuité, |
Chacun de ces mondes étant d'autant plus important |
Qu'il est proche de la lumière, |
Jusqu'à notre monde de matière, au centre situé, A
l'intérieur de tous les cercles, au centre de la vacuité scintillante, Bien loin de
Celui qui est Un, bien plus loin que tous les autres mondes, |
Alourdi à l'extrême par sa matière, |
Car à l'intérieur des cercles il est, |
Au centre même de la vacuité scintillante ........... |
|
Table des matières
Introduction
- Qu'est ce
que la Cabale ?
- Qu'est ce
qu'un cabaliste ?
- De
l'importance d'étudier la Cabale
- Histoire de
la Cabale
- Quels sont
les cabalistes les plus importants pour nous ?
- Qui peut
étudier la Cabale ?
- Spiritualité
et Cabale
- Langage
universel et Cabale
- Religion et
Cabale
- Science et
Cabale
- Migration
des âmes et évolution des générations
- Evolution
des techniques et Cabale
- La langue
de la Cabale : la langue des branches
- La musique
cabalistique
- Extrait de
"L'introduction à l'étude des dix séfirot"
- Extrait de
"L'Introduction au livre du Zohar"
Introduction
De tout temps, l'homme a cherché des réponses
aux questions essentielles de la vie, qui suis-je, quel est le but de mon existence, pour
quelle raison ce monde, que devient l'homme après sa mort, etc.
Chacun à sa manière essaie de trouver des
réponses à ces questions dans les sources d'information à sa disposition. Chacun de
nous se forge sa propre vision du monde à partir de qu'il considère comme l'approche la
plus fidèle.
La réalité et la vie quotidienne mettent à
l'épreuve à chaque instant le bien-fondé de notre perception des choses, nous obligent
à la rectifier et à la modifier. Pour certains, ce processus se produit au niveau du
conscient, pour d'autres, il est inconscient.
Le besoin impératif à opérer des changements et
à trouver des réponses provient de la volonté d'éprouver du plaisir et d'éviter la
souffrance. Sous cet aspect, nous sommes identiques à tout être vivant. Une vache, une
grenouille ou un poisson recherchent, eux aussi à leur manière, le maximum de plaisir et
le minimum de souffrance.
Les lois de la nature, l'expérience, le
comportement des êtres vivants nous enseignent qu'il n'existe pas de moyen logique pour
éviter de souffrir. La souffrance peut, tout au plus, être acceptée comme un mal
nécessaire.
La question essentielle relative à l'existence
humaine ajoute une autre dimension aux souffrances de l'homme dans leur globalité, quelle
est leur raison d'être ? Cette question du sens de l'existence ne nous laisse pas de
répit, même quand tel ou tel de nos désirs quotidiens a été temporairement satisfait.
Une fois l'objectif recherché atteint, l'homme
commence rapidement à sentir qu'il lui faut assouvir un autre désir. Ce processus
l'empêche de s'attacher à ce à quoi il est parvenu, et les souffrances reprennent.
RÉtrospectivement, il peut se rendre compte qu'il a passé le plus clair de son temps à
faire de pénibles efforts pour poursuivre ses objectifs et à tirer très peu de plaisir
du succès en lui-même.
Ceci étant, en l'absence de réponses à toutes
ces questions, périodiquement des mouvements de recherches orientées vers les croyances
antiques s'amorcent. La jeunesse se rue vers l'Inde, l'Extrême-Orient à la recherche de
la vérité. Certains trouvent une satisfaction temporaire dans la pratique de techniques
"spirituelles".
Les méditations, les systèmes d'alimentation,
tels ou tels exercices physiques ou intellectuels éveillent en l'homme des instincts
naturels qui lui permettent d'éprouver plus de bien-être physique. Il a l'impression
qu'il maîtrise ses réactions et que sa conscience de soi se développe, il apprend à
écouter les besoins de son corps, à les limiter et à rationaliser leur satisfaction.
Ces techniques lui enseignent à diminuer ses besoins et se substituent à
l'assouvissement de ses véritables désirs en les limitant.
Cependant les désirs demeurent. Au lieu d'une
réponse au sens de l'existence, l'homme re?oit une sorte d'anesthésie contre ses besoins
et ses désirs, ce qui apaise ses souffrances.
Cependant, l'homme est inévitablement très vite
confronté à la réalité. Le fait d'amoindrir le désir d'éprouver du plaisir ne lui
permet pas de se débarrasser de celui-ci. Ceux qui ont emprunté cette voie et ont
procédé à un auto-examen tout à fait sincère ont réalisé qu'ils n'étaient pas
parvenus à atteindre l'objectif souhaité : se débarrasser des souffrances et éprouver
un plaisir sans limites.
Certains sont à la recherche d'une explication
logique à l'univers par le biais de l'approche scientifique. Les lois de la nature et le
comportement humain sont étudiés depuis de nombreux millénaires. La science a recours
à des axiomes, des outils de recherche qui vont dans le sens de notre logique. Tout ce
qui ne peut pas être mesuré au moyen d'appareils scientifiques demeure au-delà des
frontières de la science. L'âme, le comportement de l'homme et ses motivations se
situent au-delà des limites de ce qui peut faire l'objet d'une authentique étude
scientifique.
Les savants de notre époque remarquent que plus
ils progressent dans leurs recherches, plus ils font le constat d'un monde
incompréhensible et équivoque. Les ouvrages scientifiques à la pointe du progrès
ressemblent de plus en plus à de la littérature mystique, ou du moins à de la science
fiction, laissant sans réponse le lecteur à la recherche d'un chemin de vérité.
La Cabale offre un moyen d'étudier le monde par
le développement en l'homme de capacités lui permettant d'élargir sa perception. Le
terme "Cabale" (de l'hébreu "lecabel", recevoir) exprime l'aspiration
à acquérir une supra conscience, à percevoir le monde dans son authenticité.
Les cabalistes nous décrivent des procédés
techniques basés sur leur expérience personnelle. Dans leurs ouvrages, ils présentent
et enseignent leur fa?on de percevoir le monde, de recevoir une réponse sur le sens de
l'existence. Ils ont désigné ce procédé par l'expression "la sagesse
transmise" , ["hokhmat haCabala"].
Le présent ouvrage a été rédigé en prenant
pour base les cours d'introduction à la Cabale dispensés par le rav Laitman à des
étudiants débutant en Cabale.
Le rav Michael Laitman a étudié la Cabale et ses
méthodes d'enseignement auprès de son Maître, le rabbin Baroukh Shalom Ashlag,
lui-même continuateur de son père, le rabbin cabaliste Yehouda Leib Ashlag, auteur de
commentaires sur toutes les oeuvres du ARI et sur le livre du Zohar.
1. Qu'est ce que la Cabale
La Cabale est la science la plus proche de
l'homme car elle lui parle de sa raison d'être, de sa naissance, de sa vie, du sens de sa
vie, de son origine, de son devenir après avoir parcouru son chemin dans ce monde.
Le cabaliste obtient les réponses à ces
questions tout en vivant dans ce monde. La Cabale est un procédé qui permet de
comprendre les mondes spirituels et notre monde qui en émane. La Cabale nous enseigne les
mondes spirituels, et nous permet de développer en nous un autre organe des sens
constitué d'un écran qui réfléchit la lumière.
C'est avec l'aide de ce nouvel organe des sens que
nous acquérons la possibilité d'appréhender les mondes supérieurs.
Loin d'être abstraite, la Cabale est une étude
pratique : l'homme apprend à connaître à partir de son propre moi qui il est, quelle
est sa véritable nature, ce qu'il doit faire, ce qu'il doit modifier en lui, pas à pas.
Rien n'est plus proche de lui car il s'agit d'une recherche intérieure de connaissance de
soi, du monde et de sa destinée.
Cette étude de soi-même et du monde, l'étudiant
la mène dans son for intérieur, c'est la raison pour laquelle la Cabale est appelée
"la sagesse non révélée". La personne qui s'y livre est le siège de
changements internes qu'elle est seule à connaître et à ressentir. Ce processus se
produit à l'intérieur de la personne, est adapté à elle, lui est unique, et elle est
la seule à le comprendre.
La Cabale décrit les motivations des actes
humains comme étant le résultat du désir de recevoir. Tout homme veut éprouver du
plaisir, quelle qu'en soit l'origine et pour ce faire, il est prêt à faire des efforts
intenses. Se pose alors la question : comment atteindre le maximum de plaisir au moindre
prix ? Chacun de nous essaie de répondre à cette question, chacun à sa propre manière.
Il existe un certain ordre dans la manière dont
le désir se développe et grandit. Tout d'abord, l'homme recherche le plaisir physique,
c'est le moindre en intensité. Ensuite il s'oriente vers le plaisir procuré par l'argent
et les honneurs. Un désir encore plus fort le fait vouloir le pouvoir. Après cela, il
cherche à accumuler des connaissances. A mesure que le désir grandit, l'homme n'aspire
plus qu'à atteindre le pic de la pyramide, et c'est à ce pic que se trouve le désir de
spiritualité.
La personne est inconditionnellement soumise aux
impératifs de ses désirs, à tous les stades, et entreprend de rechercher les moyens
pour les satisfaire.
Nous ne connaissons pas l'origine de nos
sensations, le mécanisme de nos réactions au sucré, à l'amer, à l'agréable, au
grossier. Nous ne sommes pas en mesure de créer des outils scientifiques pour mesurer et
examiner nos sensations.
La Cabale est une sorte de mathématiques des
sensations, elle prend les sensations et nos désirs dans leur ensemble, les analyse et
donne une formule mathématique précise pour chacun des phénomènes, à chaque niveau,
pour chaque type de sensation et de vécu.
L'étudiant débutant pense que la Cabale a
recours à la guématrie, à des matrices et à des schémas, mais ceux qui progressent
véritablement trouvent, au-delà du premier abord, une science d'une grande précision
permettant d'analyser la perception des mondes supérieurs.
L'étude de la sagesse de la Cabale est un
procédé ancien et éprouvé au moyen duquel l'homme peut acquérir une conscience accrue
des mondes supérieurs et accéder à un haut degré de connaissance de la création, de
la raison d'être de celle-ci, du sens de l'existence et du passage des hommes dans ce
monde.
Si une personne ressent en elle un désir de
spiritualité, si ce désir ne la laisse pas en paix, elle peut, au moyen de la Cabale,
développer son désir au point qu'elle commencera à percevoir le spirituel.
2. Qu'est ce qu'un cabaliste ?
Un cabaliste est une personne ordinaire qui ne
se distingue en rien extérieurement des autres. Il n'est pas obligatoirement intelligent
ou érudit. Son aspect n'indique aucune sainteté. Tout simplement, à un moment de sa
vie, cette personne ordinaire a trouvé une réponse authentique aux questions concernant
le sens de son existence.
En étudiant la Cabale, cette personne a acquis un
"sixième" sens, le sens du spirituel, qui lui permet de percevoir les mondes
spirituels comme une réalité tangible, de la même façon que nous percevons notre
réalité quotidienne, notre monde.
Le cabaliste perçoit les mondes spirituels, il en
a la compréhension spontanée. Ces mondes sont appelés "spirituels" car ils se
situent au-delà des frontières de notre perception habituelle. Le cabaliste voit dans
les mondes spirituels la racine de ce qui se produit dans notre monde, il a cette
capacité d'être à la fois dans ce monde et dans les mondes spirituels.
Les cabalistes ont connaissance des messages de
vérité qui nous environnent, mais que nous ne percevons pas pleinement. L'être
humain ne perçoit ordinairement qu'un petit fragment du monde qui l'environne et il
désigne ce fragment par l'expression "notre monde". Le cabaliste perçoit la
création dans sa globalité.
Les cabalistes ont la capacité d'étudier,
d'analyser et de nous transmettre des informations sur la création, sur l'origine de
notre existence, sur le devenir en général. Le procédé permettant d'appréhender le
spirituel, ainsi que leurs connaissances, les cabalistes nous les transmettent dans des
ouvrages qu'ils rédigent en ayant recours à un langage particulier. C'est pourquoi
l'étude de ces ouvrages qui ouvrent à la vraie connaissance de la réalité doit se
faire sous la direction d'un cabaliste, selon une méthode spéciale.
3. De
l'importance d'étudier la Cabale
Les cabalistes ne transmettent pas sans raison
leurs connaissances sur l'organisation des mondes spirituels. Chacun de nous a la
capacité de développer son sixième sens et, en lisant les ouvrages des cabalistes en
relation avec les mondes spirituels au moment où ils écrivent, nous pouvons, sans avoir
l'intelligence du texte mais en faisant des efforts pour le comprendre, attirer sur nous
la "lumière environnante".
Les ouvrages écrits dans la langue de la Cabale
ont la particularité de faire rayonner une intense lumière environnante sur le lecteur.
En étudiant l'organisation des mondes spirituels, leur authentique nature, l'homme attire
sur lui la lumière qui procède à sa réparation, lui dévoile progressivement la
vérité.
Ce sens du spirituel, cette capacité de percevoir
la création dans sa globalité existe à l'état latent dans chaque homme. Il est
désigné par l'expression "le point dans le cur". La lumière
environnante a pour objet de "remplir" les besoins de ce sens une fois celui-ci
suffisamment développé. Cette lumière est qualifiée "d'environnante" car
elle entoure le récipient [keli] qui ne peut pas encore la recevoir en lui.
Ce "sixième sens" continue d'exister en
dehors de toute matérialité, après la mort du corps. A mesure que l'homme étudie la
Cabale, la lumière irradie vers "son point dans le cur" et l'agrandit.
Peu à peu, ce point " se dilate ",
acquiert un volume suffisant pour que la lumière environnante puisse y pénétrer. La
pénétration de la lumière dans le "point dans le cur" fait naître en
l'homme sa première sensation du spirituel. Avec la pénétration de la lumière dans le
"point", la perception des mondes spirituels, du passé, du futur se développe
et se fait plus vive.
Rien n'est possible sans l'aide de l'En-Haut, sans
la lumière environnante qui émane de l'En-Haut et purifie l'homme peu à peu. Même si
cette lumière nous est étrangère, elle est directement en relation avec le point dans
le cur qu'elle doit remplir comme cela est prévu dans le programme de la création.
En lisant les ouvrages de Cabale, nous nous
relions à la source de lumière et, de manière inconsciente, nous créons en nous le
désir du spirituel. Rabbi Yehuda Ashlag écrit à ce sujet dans son "Introduction à
l'Etude des Dix sefirot" :
" Pourquoi les cabalistes invitent-ils toute
personne à étudier la Cabale ? C'est qu'il y a quelque chose d'extraordinaire dans cette
étude, méritant qu'elle soit connue car celui qui étudie la Cabale, même s'il ne
comprend pas le sujet dans l'immédiat, par son désir de comprendre, attire sur lui la
lumière qui entoure son âme. Chaque homme a alors la possibilité d'atteindre l'objectif
que le Créateur a placé en lui en créant ce monde, celui de délecter toutes les
créatures. Celui qui ne parvient pas à cet objectif au cours d'une incarnation y
parviendra au cours d'une autre jusqu'à ce qu'il réponde à l'intention du Créateur.
Tant que la personne n'est pas parvenue à la
perfection, cette lumière dont il bénéficiera dans le futur est "lumière
environnante". Cette lumière est réservée à chaque homme, elle attend le
moment où celui-ci éprouvera le désir de la percevoir. C'est alors qu'elle épousera la
forme des désirs de l'homme.
C'est la raison pour laquelle, même si les outils
appropriés, autrement dit les récipients-désirs, ne sont pas encore développés en
l'homme, l'étude de la Cabale, l'étude des attributs des mondes et des récipients,
attributs qui sont en relation avec l'âme humaine, permet à la lumière environnante de
se refléter en l'homme sans toutefois pénétrer dans les profondeurs de son âme, car il
est dépourvu des récipients pour l'accueillir. Cette lumière qui éclaire l'homme quand
il étudie le purifie pour lui permettre de recevoir la lumière à l'intérieur de lui.
L'étude de la Cabale éveille en l'homme le
désir de percevoir les mondes de vérité, crée en lui le moyen - le récipient - qui
lui ouvre les yeux à la vraie connaissance, et c'est seulement ce désir qui lui en donne
la capacité. Parler de ces mondes est toujours possible, mais sans en avoir la
connaissance, cela se limite à des mots vides de sens concret.
A notre époque, les ouvrages sur la Cabale sont
largement diffusés. Les cabalistes invitent tout un chacun à prendre part à l'étude de
la Cabale.
En étudiant ces ouvrages, le désir de
spiritualité grandit, la lumière environnante, autrement dit cet univers d'authenticité
qui nous est masqué commence à rayonner et à se dévoiler peu à peu à nous.
4. Histoire de la Cabale
Les cabalistes se sont transmis la Cabale
oralement et par écrit. Le premier cabaliste que nous connaissions est le patriarche
Abraham. La Torah nous parle des questions qu'il s'est posées sur le sens de l'existence
et de la manière dont il est parvenu à accéder au niveau auquel le Créateur, les
mondes spirituels se sont révélés à lui. Les connaissances qu'il a acquises, la
méthode qu'il a utilisée pour les acquérir, il les a transmises aux générations
suivantes oralement et dans le livre "Sefer Yetsira", [Le Livre de la
Création].
Chaque cabaliste a laissé son empreinte
personnelle à l'expérience acquise. Moïse a transmis ses connaissances dans le détail
et par écrit dans un livre nommé par lui "Torah" du nom "or" ,
lumière, et "oraa", instruction (connaissance de la lumière).
La Cabale a continué à se développer après la
rédaction du Pentateuque de Moïse. La Cabale a commencé à être étudiée en groupes
de cabalistes au cours de la période comprise entre le Premier et le Deuxième Temples. A
la suite de la destruction du Deuxième Temple et jusqu'à notre génération, la Cabale a
connu trois périodes de développement particulièrement importantes.
La première période se situe au III-me
siècle de notre ère et correspond à l'écriture du Zohar par Rabbi Shimon Bar Yohaï,
le Rachbi, élève de Rabbi Akiva. Rabbi Shimon bar Yohaï, érudit parmi ses
contemporains dans la connaissance des degrés révélés et secrets de la Torah a été
désigné par Rabbi Akiva pour transmettre la Cabale aux générations suivantes. Après
la capture et l'emprisonnement de Rabbi Akiva, Rabbi Shimon Bar Yohaï s'enfuit avec son
fils Eliézer, à PÉki, au Nord du pays où il vécut dans une grotte avec son fils
pendant treize ans.
Rabbi Shimon Bar Yohaï est sorti de cette grotte
avec le 'Livre du Zohar", [Le Livre de la Splendeur] dans lequel est exposé un
système d'enseignement de la Cabale. Rabbi Shimon avait franchi les 125 degrés
spirituels que l'homme peut franchir durant sa vie dans ce monde.
Le Zohar est rédigé de manière très
particulière, sous la forme d'allégories et en araméen. L'araméen est la face cachée
de l'hébreu. Rabbi Shimon Bar Yohaï dictait, et son élève, Rabbi Aba, qui avait le don
d'exprimer les textes de manière voilée pour que seules certaines âmes les comprennent,
se chargeait de la rédaction.
La légende raconte que les manuscrits du Zohar
ont été cachés dans une grotte près de Safed. Ils ont été trouvés quelques siècles
plus tard par des Arabes vivant à proximité. Les Arabes s'étaient réjouis d'avoir
trouvé du papier qui à l'époque était une matière rare, et l'ont utilisé à de
multiples fins. Un sage de Safed, un jour qu'il avait acheté du poisson au marché, fut
étonné de découvrir le parchemin d'une inestimable valeur dans lequel le poisson avait
été enveloppé. Il se mit en quête d'acheter les autres morceaux de parchemin aux
Arabes pour les collationner et en constituer un livre. Il s'agit du Livre du Zohar qui
nous est parvenu. Le Zohar a été étudié secrètement pendant des siècles, en petits
groupes de cabalistes. La première publication de cet ouvrage a été réalisée par
Rabbi Moïse de Léon, au XIII° siècle.
La deuxième période correspond à
l'époque de Rabbi Isaac Louria, dit le ARI (XVI° siècle). La Cabale était étudiée en
secret en petits groupes. Le ARI a appelé à l'étude généralisée de la Cabale.
Le ARI est né à Jérusalem en 1734. Il perdit
son père très jeune et fut emmené avec sa mère en Egypte où il grandit chez son
oncle. Il a étudié la Torah auprès du célèbre Rav David ben Shlomo ibn Zamra et le
Rav Bethsalel Ashkenazi. Il devint un érudit en Torah. C'est en 1570 qu'il arriva à
Safed. Malgré son jeune âge, il commença immédiatement à enseigner la Cabale. Ses
compétences furent tout de suite reconnues par les sages de Safed qui venaient étudier
chez lui. Durant un an et demi, son élève Haïm Vital a mis par écrit l'enseignement du
ARI.
Le ARI nous a légué un système de base pour
l'étude de la Cabale, adaptable à tous. En employant ce procédé, chaque homme qui
étudie la Cabale peut réaliser le but de la création.
Le ARI mourut le cinq Av 1572, à l'âge de 38
ans. Ses travaux ont été cachés, conformément à ses derniers vux, afin qu'ils
soient révélés à la génération qui en aurait besoin. Avec le ARI, nous sommes les
témoins d'un événement intéressant qui se caractérise par l'émergence d'enseignants
de la Cabale d'un nouveau type. Ils marquent le début d'une nouvelle période et
décrivent les moyens les plus adaptés à la génération contemporaine mais, par
ailleurs, ils font en sorte que leurs travaux soient découverts par ceux à qui il
appartiendra de les rechercher dans le futur.
En fait, le processus d'évolution est subordonné
à deux conditions : la pertinence dans le temps et la maturité des âmes faisant que le
besoin d'un nouveau système d'enseignement provienne d'elles-mêmes.
Les cabalistes révèlent un nouveau système
d'enseignement, le transmettent à leurs contemporains tout en sachant que ceux-ci n'ont
pas la capacité de mesurer dans toute son ampleur l'évolution qu'ils y ont apportée.
C'est pourquoi, ils préfèrent souvent dissimuler ou même brûler leurs écrits. Le Baal
HaSulam a brûlé et détruit la plupart de ses écrits. Toutefois, la révélation à
notre monde de connaissances sur les mondes spirituels sous une forme écrite a une
signification toute particulière malgré la destruction des textes. Ce qui a été
dévoilé sur un support matériel a une influence dans le temps et facilite une seconde
révélation.
L'ouvrage "Shaar HaGuilgoulim" fait
mention des dernières paroles du ARI avant sa mort selon lesquelles le rabbi demande à
ce qu'un seul de ses élèves, Haïm Vital, étudie la Cabale, qu'il l'étudie
secrètement et seul. Après la mort du ARI, Haïm Vital a consigné par écrit
l'enseignement oral qu'il avait reçu, sans systématisation. Il a caché une partie de
ses écrits, 600 pages, a demandé qu'une partie soit enterrée avec lui et a légué une
dernière partie à son fils. Au cours de la génération suivante, son élève, Rabbi
Tsemah a compilé "L'Arbre de vie" et d'autres ouvrages à partir des 600 pages
cachées ; puis il a extrait de la tombe les autres écrits de Haïm Vital et a écrit une
série de livres "Les huit portiques".
A l'époque du ARI, l'étude du Zohar en groupes
ne faisait que commencer et elle s'est poursuivie activement pendant deux siècles. C'est
au cours de cette période qu'est apparu un grand nombre de cabalistes notamment en
Pologne, en Russie, au Maroc, en Irak, au Yémen.
Depuis le milieu du XIX° siècle, l'intérêt
pour la Cabale s'est émoussé jusqu'à disparaître pour ainsi dire totalement. Dans son
"Introduction au Zohar", Rabbi Yehouda Ashlag y voit l'origine des épreuves que
nous connaissons depuis plus d'un siècle.
La troisième période correspond à une nouvelle méthode d'étude révélée par
Rabbi Yehouda Ashlag, le Baal HaSoulam, auteur des commentaires "Soulam"
[L'échelle] sur le livre du Zohar. Cette méthode est adaptée plus particulièrement aux
âmes de notre génération. Rabbi Yehouda Ashlag est né en 1885 à Lodz en Pologne.
Très jeune il devint érudit en Torah révélée et exerça les fonctions de Dayan (juge)
à Varsovie. C'est en 1921 qu'il a émigré avec sa famille en Israël et est devenu
rabbin du district de Guivat Shaul à Jérusalem. Il était alors déjà très occupé à
rédiger sa méthode, mais il n'entreprit son interprétation du Zohar qu'en 1943, au
moment de la Shoah. Le Baal HaSoulam a ressenti à ce moment la nécessité d'enseigner et
de diffuser la Cabale à notre génération pour que chaque homme ait la possibilité de
l'étudier. Dans son "Introduction au Zohar", il écrit " il ne reste que
des fragments de la grandeur passée, chacun de nous, de ceux qui ont survécu se devrait,
de toutes ses forces, de toute son âme d'étudier le sens profond de la Torah". Le
Baal HaSoulam a achevé d'écrire son interprétation du Zohar en 1953, il est mort en
1954 et a été enterré au cimetière Ar HaMenouhot, à Jérusalem.
Le fils aîné du Baal HaSoulam, Rabbi Baruch
Ashlag, le Rabach, a continué les travaux de son père. Ses ouvrages sont rigoureusement
structurés de la manière dont son père la lui a enseignée, ce qui facilite la
compréhension des commentaires que nous a laissés le Baal HaSoulam.
Baruch Ashlag est né à Varsovie, en 1907, il a
émigré en Israël avec son père. Après son mariage, son père l'inclut dans ses
groupes d'étude puis il le chargea de l'enseignement aux débutants. Après la mort de
son père, Baruch Ashlag entreprit de poursuivre sa tâche de diffusion de la Cabale.
Malgré ses qualités exceptionnelles, Baruch
Ashlag a mené une vie modeste, il a travaillé comme cordonnier, maçon et employé.
Extérieurement, il ne se distinguait en rien d'une autre personne, mais il dédiait
chaque minute de sa vie à l'étude et à l'enseignement de la Cabale. La Rabach est mort
en 1991.
Le "Soulam" veut dire :"
l'échelle". La méthode du Baal HaSoulam est adaptée à chacun de nous, pour
appréhender progressivement les mondes spirituels qu'il a construits dans ses écrits.
Elle permet à chacun d'étudier et d'accéder à la connaissance en 3 à 5 ans. Le
principe de cet enseignement est d'éveiller en l'homme le désir de comprendre les mondes
spirituels. En étudiant de cette manière, l'homme prend conscience que toutes ses
racines proviennent d'un seul et même tout, et qu'il en est l'aboutissement. Cela
accroît son désir de les connaître et d'être en relation avec elles aux fins de
s'améliorer.
Nous savons que trois éminents cabalistes sont
issus d'une seule et même âme, il s'agit de Rabbi Shimon Bar Yohaï, le ARI et Rabbi
Yehouda Ashlag. A chacune des périodes leur correspondant, les temps étaient propices
pour une révélation plus poussée car la génération contemporaine était prête, cette
âme est par conséquent descendue pour transmettre un nouveau système d'enseignement
adapté à cette génération.
Rabbi Shimon Bar Yohaï fut l'un des plus grands
de sa génération. Il a écrit et expliqué plus de 3000 thèmes du Talmud. Ces
explications ont été publiées et nous sont parvenues, mais le livre du
"Zohar" a disparu après sa rédaction. En fait, la partie secrète de la Torah
ne peut être révélée qu'au moment où les âmes qui descendent dans ce monde sont
aptes à la recevoir. C'est ainsi que le Livre du Zohar se révèle à nous
progressivement dans le temps. A chaque génération, il est de mieux en mieux compris. Ce
qui avait été écrit puis caché à l'époque de Rabbi Shimon Bar Yohaï fut découvert
par la génération de Moïse de Léon, puis par celle du ARI qui fut le premier à
entreprendre l'interprétation du Zohar dans la langue de la Cabale.
Les ouvrages du ARI ont été également cachés
puis partiellement découverts au moment propice. Notre génération, quant à elle, a le
privilège d'étudier le "Soulam" qui donne la possibilité d'étudier la Cabale
pour procéder à sa réparation dès à présent.
Le Zohar s'ouvre un peu plus à chaque
génération, il se révèle davantage et est de mieux en mieux compris au fil des
années, chacun de nous le comprenant de la manière la plus adaptée aux racines de son
âme.
5. Quels sont les cabalistes les plus importants pour
nous?
Les âmes qui descendent à chaque
génération ont besoin d'un système particulier d'enseignement. Jusqu'aux alentours des
années vingt, il y avait un grand nombre de cabalistes, pratiquement chaque grand rabbin
était cabaliste et par conséquent capable d'appréhender les mondes spirituels, les
racines, les sources de notre monde.
La situation a changé depuis les années vingt,
les âmes qui descendent dans notre monde recherchent la luxure, le pouvoir et les
richesses. Certaines d'entre elles aspirent à acquérir des connaissances, et un très
petit nombre souhaite comprendre les mondes spirituels.
Les âmes qui descendent aspirent aux biens
matériels et aux connaissances spirituelles. L'homme de notre génération a à sa
disposition pour développer ses désirs une large gamme de possibilités et, de la même
manière, il lui est actuellement possible d'accéder au degré spirituel le plus élevé.
Le procédé permettant aux âmes de notre
génération d'étudier la Cabale a été élaboré par le Rav Yehuda Ashlag, le Baal
HaSoulam. Il est l'auteur du commentaire exhaustif du Zohar et des travaux du ARI. Ses
ouvrages ainsi que ceux de son fils aîné, le rabbin cabaliste Baruch Ashlag, le Rabach,
sont une source authentique de connaissances cabalistiques exhaustives.
Ces deux cabalistes sont la seule source d'aide
dont notre génération dispose. Mais avec l'évolution des âmes et la descente de
nouvelles âmes dans ce monde, un nouveau système d'enseignement sera nécessaire.
L'enseignement demeure inchangé, c'est le système d'apprentissage qui diffère selon les
générations.
6. Qui peut étudier la Cabale ?
"Peut étudier la Cabale celui qui le
veut" affirme le Rav Kook. Il parle de ceux qui ressentent réellement la nécessité
de chercher à se connaître, à connaître leur âme, leur passé, leur origine, leur
devenir dans ce monde et après l'achèvement de leur existence.
Cette nécessité d'étudier la Cabale, seule
l'âme peut la ressentir car c'est elle qui a besoin de la réparation. Le désir
d'étudier est aussi l'unique moyen de vérifier si l'homme peut étudier la Cabale, si la
nécessité d'une recherche telle qu'évoquée ci-dessus le trouble, alors, oui, il peut
étudier.
L'homme vient à la Cabale quand l'aspect
matériel des choses ne l'intéresse plus. Il espère que la Cabale apportera une réponse
aux questions essentielles auxquelles il a cherché en vain une réponse dans ce monde,
qu'elle lui ouvrira de nouveaux horizons.
L'espoir de trouver au moyen de la Cabale une
solution aux questions posées est le plus souvent du domaine de l'inconscient, la
personne pensera que le sujet est intéressant, elle ressentira le besoin d'étudier la
Cabale pour sa progression ou par curiosité
Qui suis-je? Quelles sont les raisons de ma
naissance ? Quelles sont mes origines ? Quel sera mon devenir? Pourquoi cette existence ?
Est-ce que j'ai déjà vécu ? Reviendrai-je ? Pourquoi tant de souffrances dans ce monde
? Comment parvenir à la délectation, à la plénitude, à la sérénité ?
Inconsciemment, l'homme sent que les réponses à ces questions se trouvent au-delà des
limites de ce monde.
C'est dans la connaissance et la perception des
mondes spirituels que se trouve la réponse à ces questions, le cheminement permettant
d'y parvenir est l'étude de la Cabale.
Par la sagesse de la "Cabale",
l'homme pénètre les mondes spirituels, les mondes d'où émane tout processus survenant
dans ce monde. En prenant conscience de l'essence originelle des événements qui se
produisent dans sa vie, l'homme devient maître de sa voie et atteint l'objectif de son
existence dans ce monde, c'est-à-dire la sérénité, la délectation et la plénitude.
Encore très peu de personnes éprouvent le
désir d'étudier la Cabale à notre époque. D'une manière générale, beaucoup sont
attirées par l'étude de la magie, la méditation tout en les associant parfois à la
Cabale. La connaissance des mondes spirituels, la progression intérieure pour s'élever
sur les degrés de la spiritualité présentent encore peu d'intérêt.
La contrainte est absente du domaine spirituel,
tout est déterminé par le point dans le cur, par son degré de maturité pour la
réparation dont a besoin l'âme et la progression spirituelle. Quand la maturité se fait
réellement ressentir, l'homme se met à la recherche d'un endroit où il pourra étudier
et il ne trouvera pas la paix tant qu'il ne l'aura pas découvert. Le désir authentique
de connaître les mondes spirituels conduit l'homme vers le vrai chemin de la Cabale.
7. Spiritualité et Cabale
L'homme ne pourrait faire le moindre mouvement
s'il ne devait en tirer quelque avantage. Il puise l'énergie intérieure qui met son
corps et son intellect en mouvement dans l'intérêt immédiat ou futur qu'il perçoit
dans telle ou telle de ses actions.
Si l'attrait du profit résultant d'une action
disparaît, l'homme met aussit?t fin à celle-ci. L'homme ne peut pas exister sans la
perspective d'avoir quelque chose à gagner. La raison en est que nous sommes faits de
matière, autrement dit du désir d'éprouver du plaisir, et c'est ce qui nous incite à
faire des efforts.
La Cabale nous parle du principe de la création,
de la manière de recevoir avec plaisir. Le Créateur a créé l'homme et lui a transmis
des instructions pour vivre, et pour nous, vivre signifie éprouver du plaisir.
La Cabale expose les instructions transmises à
l'homme pour qu'il vive, elle lui enseigne comment recevoir avec plaisir selon un
processus précis, le Créateur souhaitant amener l'homme à la délectation parfaite,
sans limites.
Ces instructions permettent à l'homme de vivre en
éprouvant du plaisir et non en ressentant des souffrances.
Les souffrances sont le résultat d'une sensation
vive d'absence de plaisir. Elles n'existent que pour inciter l'homme à réfléchir sur
leur raison et pour trouver le chemin vers le plaisir authentique. Ce chemin, l'humanité
est à sa recherche en permanence, depuis des siècles.
La capacité de l'homme à rechercher le plaisir
est infiniment petite dans notre monde. Pour appréhender le monde spirituel, l'homme doit
faire croître son désir de recevoir, et non le fuir, le faire croître jusqu'à désirer
avaler tout, tous les mondes, y compris notre monde.
Ce processus doit être mené correctement,
l'homme a été créé dans ce but. Vivre en ermite, fuir la vie n'est pas ce que
préconise la Cabale qui, au contraire, invite l'homme à avoir une famille, à travailler
et à vivre pleinement sa vie. L'ensemble du monde a été créé pour amener l'homme à
procéder correctement à sa réparation.
Apprendre à recevoir, apprendre à utiliser
correctement les désirs donnés à l'homme de façon à ne pas les limiter, ne pas
s'imposer de refus, ne pas s'éloigner de la vie, c'est ce que notamment enseigne la
Cabale.
La Cabale n'est pas compatible avec la coercition
sous quelque forme que ce soit, la coercition est exclue de la spiritualité. Au début de
son étude, l'homme n'a pas encore le sentiment du spirituel, c'est pourquoi, au stade
initial, l'enseignement est basé sur l'intellect : en utilisant son intellect, l'homme
développe les capacités de perception de son cur.
A mesure que le point dans le cur se
développe, nous percevons ce qui est vrai de ce qui ne l'est pas et, nous sommes
naturellement attirés par les décisions et les actions justes.
En progressant sur son chemin spirituel, l'homme
prend ses distances par rapport à certaines choses qui ne présentent plus d'attrait pour
lui. C'est le même processus qui fait que les jeux d'enfants n'intéressent plus les
adultes.
La connaissance des mondes spirituels s'acquiert
au moyen de:
- L'étude d'ouvrages de cabalistes authentiques. Tous les livres de
la Torah sont des livres de Cabale écrits par des cabalistes l'un pour l'autre, pour
échanger leurs idées et s'entraider. La personne qui a déjà avancé sur le chemin
spirituel a conscience combien ces ouvrages sont une aide précieuse pour poursuivre sa
progression, ce sont des sortes de guides sur un pays étranger. A l'aide de ces ouvrages,
l'homme apprend à connaître le pays et à évoluer dans un contexte nouveau pour lui.
Nous avons besoin de livres appropriés à nos âmes,
c'est à dire de livres écrits par des cabalistes de notre génération ou tout au moins,
de la génération précédente, car les âmes qui descendent dans ce monde diffèrent
selon la génération, ce qui implique la nécessité d'enseigner au moyen de méthodes
adaptées.
- La structure d'un groupe d'étude adéquate au sein de laquelle il
est possible d'étudier les ouvrages de Cabale sous la direction d'un maître. Le groupe
transmet de la force. L'aspiration à l'élévation spirituelle est extrêmement faible en
chacun de nous, elle peut être développée en utilisant le désir collectif. Quelques
étudiants dotés chacun d'une faible aspiration stimulent une lumière environnante d'une
grande force.
Les cabalistes ont toujours
étudié en groupe. Le groupe est une condition indispensable pour progresser.
- La direction d'un maître qui lui-même a acquis ses connaissances
d'après des ouvrages authentiques, auprès d'un cabaliste. Se réunir en groupe ne
signifie pas que la présence d'un maître n'est pas nécessaire, c'est sous sa direction
que se fait l'étude.
Ce sont les livres et le maître qui aident
l'étudiant à progresser dans la bonne direction. L'élève travaille sur lui-même, sur
son propre moi sans que personne d'autre ne connaisse sa place dans le groupe, ni son
niveau spirituel. Les livres, le groupe, le maître sont tout simplement une aide qui
permet à l'étudiant d'accroître son aspiration à s'élever spirituellement au lieu de
suivre d'autres désirs ou des objectifs vains.
Le cabaliste entreprend son chemin dans
l'ascension spirituelle très progressivement. Plus ses aspirations grandissent, plus il
reçoit de lumière. Plus son désir de progresser augmente, plus sa compréhension des
mondes spirituels se fait vive. En fait, son récipient spirituel - son âme - grandit
pour se remplir totalement de lumière. C'est ce qui est désigné par les termes
"achèvement de la réparation" (gmar tikoun). C'est à ce moment que l'homme
atteint le degré de spiritualité le plus élevé, la racine de son âme, l'origine de sa
naissance dans le Créateur. Ce niveau est celui à atteindre par l'homme durant sa vie,
dans ce monde, dans son corps.
8. Langage universel et Cabale
Les cabalistes ont écrit un très grand
nombre d'ouvrages au cours des générations en employant divers modes de formulation.
Tous parlent d'une seule et même chose : ils nous
décrivent le processus permettant de pénétrer les mondes spirituels, d'en connaître la
structure.
La Torah ainsi que tous les ouvrages de Cabale
sont écrits dans une seule et même intention: nous enseigner la manière d'ajouter à la
perception du monde dans lequel nous vivons celle des mondes spirituels.
Le moyen le plus fiable pour nous permettre
d'éviter les erreurs et comprendre la spiritualité est le langage de la Cabale.
Ce langage a été diffusé pour la première fois
par le ARI. Les cabalistes ont rédigé leurs écrits pour les âmes de leur génération.
Le Livre du Zohar, qui utilise la langue des légendes, a été écrit au III° siècle de
notre ère. Le commentaire du Baal HaSulam nous donne la possibilité de comprendre ce
livre à notre époque, il nous l'explique sous la forme du langage des
"sefirot". Sans cette interprétation, nous ne serions pas en mesure aujourd'hui
de comprendre ce dont nous parle le Zohar.
L'évolution des âmes se faisant progressivement,
les cabalistes ont employé différents langages au fil des siècles. De génération en
génération, l'âme revient dans ce monde de plus en plus alourdie, chargée de
l'expérience des vies antérieures, de souffrances, mais aussi de bagage spirituel et,
bien que ce processus soit voilé à l'homme, il existe à l'état latent dans son
"point dans le cur". C'est la raison pour laquelle chaque génération a
besoin, pour comprendre la Cabale, de son propre langage qui convient au type d'âmes qui
la composent. Le Livre du Zohar nous dit que l'évolution de l'humanité représente la
migration dans notre monde de 600 000 âmes pendant 6000 ans. Au cours d'une même
génération, ce sont ces 600 000 âmes qui, en migrant dans notre monde sous une nouvelle
forme corporelle à chaque fois, évoluent, prennent conscience de la nécessité de
progresser spirituellement, y réussissent, parviennent à une réalisation universelle,
à la délectation.
Les âmes descendues dans ce monde au cours des
deux premiers millénaires ne connaissaient pratiquement pas l'égoïsme, elles n'avaient
pas besoin de directive, de Torah, elles faisaient croître leur point dans le cur
de manière inconsciente.
De cette période, deux ouvrages seulement nous
sont parvenus "L'Ange Raziel" (du mot "raz" : secret), et le
"Sefer Yetsira" [Le Livre de la Création]. Le premier a été rédigé par
Adam, le second par le patriarche Abraham. Ils sont tous deux couramment édités.
Au cours des deux millénaires suivants, les âmes
ont eu besoin pour leur développement d'obéir physiquement à des lois spirituelles, de
sentir une mise en application physique de celles-ci. Le cabaliste Moïse a donc décrit
le degré qu'il avait atteint dans un livre qu'il a appelé "Torah" que nous
connaissons sous la forme du Pentateuque. Moïse nous décrit les mondes spirituels dans
un style narratif, nous en donne une image en employant le langage des branches. Les
mondes spirituels y sont dépeints au moyen d'attributs de notre monde, il s'agit en
quelque sorte d'un code qui n'est compris que de ceux qui perçoivent les mondes
spirituels.
Nous avons l'impression que la Torah est une
compilation de récits historiques. Ce qui est conté dans la Torah a eu lieu dans notre
monde. Cependant, l'essentiel même du message de la Torah porte sur les processus
spirituels qui se sont déroulés antérieurement aux événements survenus dans notre
monde qui n'en sont que la conséquence.
Les processus dont les mondes spirituels font
l'objet ont lieu ensuite dans notre monde. Les livres de la Torah ont été écrits pour
nous aider à comprendre les mondes spirituels, non pas pour nous relater des événements
historiques. La Torah a été donnée pour appréhender les mondes spirituels et nous
permettre d'être maîtres des événements qui sont l'émanation des processus qui s'y
déroulent.
Dans notre monde, les forces spirituelles se
matérialisent sous la forme des relations de l'homme avec ses semblables, avec les
objets, avec les forces de la nature. C'est pourquoi, à première vue, le Talmud semble
parler des préjudices causés, des relations entre les personnes, entre les personnes et
le monde environnant, comme s'il s'agissait du monde dans lequel nous vivons. En réalité
ce sont les mondes spirituels qui y sont décrits.
Nous savons que la Torah n'aide absolument
personne à vivre dans ce monde, tous les peuples de la Terre vivent très bien sans la
connaître. La Torah a été donnée pour comprendre les mondes spirituels et en être
maître.
Celui qui étudie la Cabale perçoit
progressivement les mondes spirituels au moyen du langage de la Torah. Il ôte la
signification extérieure, "notre signification" des mots, et voit le sens
profond, ce à quoi se rapporte précisément le mot dans les mondes spirituels. Il peut
alors comprendre sans ambiguïté de quoi il s'agit. Les cabalistes comprennent la racine
spirituelle, l'ensemble du tableau des mondes spirituels leur est dévoilé.
De quelle nécessité est la Torah ? Il est dit
" J'ai placé devant toi le mal, - l'égoïsme-, choisis la vie - la Torah - qui a
été donnée pour sa réparation". Plus l'homme aura conscience de son égoïsme,
plus il sera apte à utiliser la Torah pour sa réparation.
C'est uniquement à cette fin que la Torah a été
donnée. C'est pourquoi à mesure qu'il procède à sa réparation, l'homme accède à un
monde sans limites et à la plénitude, à une existence autre, tout en vivant dans ce
monde.
Dans l' "Introduction à l'étude des dix
sefirot", il est dit que celui qui étudie correctement accède à la compréhension
de la spiritualité en trois à cinq ans. Cela signifie que si la personne étudie dans
une juste intention, elle franchit la barrière entre ce monde et les mondes spirituels,
elle accède à la lumière.
Si elle n'y est pas parvenue, cela signifie
qu'elle n'a pas fait suffisamment d'efforts en qualité ou en quantité. Il est bien
entendu qu'il ne s'agit pas de la quantité de connaissances apprises, mais de
l'importance prise par son activité, de l'intensité de son aspiration.
9. Religion et Cabale
L'homme ne peut pas procéder à sa réparation
par autopunition, par mortification. Ce processus ne peut être que le résultat d'une
recherche dans l'intention de connaître, de percevoir le Créateur.
Quand l'homme réussit à progresser
spirituellement, la lumière parvient à lui pour procéder à sa réparation, les désirs
qu'éprouve l'homme se modifient alors. C'est uniquement de cette manière que l'homme
peut changer, sinon il s'agit d'un leurre ou d'une contrainte imposée à soi-même, une
mortification de la chair.
Ce serait une erreur de penser qu'en se vêtant
d'une certaine manière la nature profonde de l'être en sera modifiée, que cela
permettra de progresser spirituellement. Seule la lumière peut améliorer l'homme.
L'étude a pour but d'attirer sur l'homme la
lumière qui le répare et entoure son âme. Ce doit être le seul but de l'étude, la
lumière permet ensuite l'élévation spirituelle.
Le cheminement intérieur d'un être par
l'étude de la Cabale dans le but de procéder à sa réparation exclut totalement toute
forme de contrainte, il donne à l'homme la sensation de la lumière, du Créateur, la
connaissance de la spiritualité. C'est ce cheminement qui permet à l'homme de préférer
le spirituel au matériel, en proportion de sa progression spirituelle.
C'est en ceci que réside essentiellement la
différence entre la Cabale et la religion. Toute religion est fondée sur des dogmes, des
traditions, des contraintes, sur l'observation sans questionnement critique dans
l'impossibilité de vérifier l'intangible.
La Cabale ouvre à l'homme les mondes spirituels
ce qui lui permet de percevoir l'ensemble de l'humanité et de voir les limites
antérieures de sa perception et de ses connaissances. Par le terme foi, la Cabale
désigne la perception claire de la création.
10. Science et Cabale
Les recherches menées par l'homme sont la
source de toutes nos connaissances sur le monde, et chaque génération se les transmet.
Il en est de même pour les mondes spirituels. A chaque génération, à commencer par le
patriarche Abraham, les cabalistes ont étudié et acquis des connaissances sur les mondes
spirituels, et ils se les sont transmises de génération en génération.
Le Baal HaSulam écrit que "tous les mondes
supérieurs et inférieurs sont présents en l'homme" Cette phrase est essentielle.
Les cabalistes nous disent qu'en dehors de nos sens, en dehors de nous, il n'existe que la
lumière supérieure portant le nom de "Créateur".
Cette lumière est une abstraction, elle n'a pas
de forme, aucune caractéristique propre. Tout ce qui est perçu par nous en tant que
monde environnant n'est rien d'autre que la réaction de nos organes des sens à cette
simple lumière environnante.
Nous vivons dans un océan de lumière et, selon
la capacité de réception de nos organes des sens, nous éprouvons diverses sensations
que nous pouvons lui attribuer bien qu'elles soient induites par nos organes. Ce que nous
percevons comme un son provient de la réponse de nos tympans à des stimuli extérieurs.
Nous savons que notre tympan réagit à l'intérieur de nous à une pression exercée de
l'extérieur. Cette réaction, nous la mesurons en nous-mêmes, dans notre cerveau et nous
la percevons comme un événement survenant à l'extérieur de nous. Cela ne nous fournit
pas nécessairement d'indication sur ce qui se produit à l'extérieur de nous car nous ne
percevons en nous que la réaction de nos organes des sens.
Il en est de même avec nos autres sens tout comme
avec l'exemple du son: la vue, le goût, le toucher, l'odorat, ce qui signifie que nous ne
pouvons jamais sortir de notre "boîte". Tout ce que nous pouvons dire de ce qui
se produit en dehors de nous se réfère à une représentation que nous nous en faisons
à l'intérieur de nous à des fins personnelles.
L'étude de la Cabale peut nous aider à étendre
le domaine de perception de nos organes des sens et à acquérir un autre sens, un
sixième sens, au moyen duquel nous pouvons connaître la réalité qui est à
l'extérieur et à l'intérieur de nous. Il ne s'agit pas d'un autre organe des sens mais
de la perception de sollicitations extérieures.
Le processus est le même dans un poste récepteur
dont le circuit oscillant peut être réglé à diverses fréquences. Si la fréquence de
l'onde créée par le récepteur correspond à la fréquence lui parvenant de
l'extérieur, il la capte et y répond. Cet exemple s'applique aussi à notre cas : en
nous dotant d'attributs des mondes spirituels extérieurs, nous les ressentons à
l'intérieur de nous également.
Au cours de sa progression, le cabaliste se dote
sans cesse de nouveaux attributs spirituels et il se lie progressivement à des degrés
spirituels de plus en plus élevés.
Les chercheurs n'utilisent que les cinq sens dont
ils disposent. Tout appareillage précis et sophistiqué, électronique, mécanique ou
autre que nous pensons "objectif" ne fait que repousser les limites de notre
perception pour que nous puissions voir, entendre, sentir, goûter et toucher avec une
sensibilité plus affinée. En fin de compte, seul l'homme contrôle, mesure et évalue
les résultats de ses investigations au moyen de ses cinq sens.
En progressant dans l'étude de la Cabale, l'homme
commence à comprendre, à percevoir, à évaluer les réalités spirituelle et
matérielle indistinctement. Le cabaliste appréhende les mondes spirituels tout en vivant
dans ce monde, il ressent l'un et l'autre sans différence aucune.
Seule une personne pénétrée de la réalité
spirituelle authentique voit les raisons des événements qui lui arrivent dans ce monde,
et c'est ainsi qu'elle comprend les conséquences de ses actes. Elle prend conscience de
la réalité : elle la vit, la perçoit, sait ce qu'elle doit faire d'elle-même et de sa
vie. Jusqu'à ce moment, elle est comme aveugle, elle n'a pas la capacité de connaître
les raisons de sont existence, qui elle est, non plus que d'évaluer les conséquences de
ses actes ni son évolution, tout est comme emprisonné dans les limites du monde
matériel dans lequel elle est entrée tout comme elle en sortira.
A l'origine, nous nous situons tous au niveau de
connaissance désigné par l'expression "ce monde". Notre domaine de perception
est limité, nous avons donc tous une idée identique du monde. L'étude nous permet de
découvrir d'autres formes, d'autres liens, nous commençons à voir ce qui était
imperceptible auparavant.
Notre génération se situe au niveau le plus bas
qui ait existé car nous nous trouvons sur le degré opposé au Créateur. L'essence même
du Créateur se caractérise par le total don de soi, tandis que notre véritable nature
est de recevoir exclusivement pour nous-mêmes.
Notre progression spirituelle nous permet de
découvrir une autre réalité autour de nous bien qu'en fait aucun changement ne se
produise dans notre environnement car c'est nous qui changeons dans la profondeur de
notre être et grâce à ce changement, nous commençons à prendre conscience de
l'existence d'autres éléments qui avaient toujours été présents près de nous. Ces
éléments que nous découvrons sont désignés par le terme "mondes". Les
tableaux plus étendus qui se dévoilent, y compris notre propre être, la maîtrise et le
cours de nos vies constituent les mondes spirituels. Le cabaliste appréhende ces mondes
spirituels de manière concrète, méthodiquement tout comme nous appréhendons le monde
matériel.
Cinq mondes composent les mondes spirituels, ils
se situent entre nous et le Créateur, ils font écran entre Lui et nous, ils filtrent en
quelque sorte la lumière divine, l'atténuent jusqu'à ce que son intensité puisse être
perçue par nous sans dommage. Le terme "olam" (monde) en hébreu provient du
terme "alama" (secret). Seule une partie de la lumière est transmise, l'autre
partie est voilée.
La lumière supérieure émane du Créateur, elle
est une. En passant par les degrés des mondes, elle se disperse pour être perçue par
chacun de nous selon le degré spirituel où il se situe. Plus nous progressons, moins la
lumière est voilée
Ce processus est semblable à un courant
électrique qui refroidit, réchauffe, crée le vide ou une pression en fonction de
l'appareil connecté. La force en elle-même est du domaine de l'abstraction, elle n'a pas
de forme propre, c'est l'appareil qui utilise le potentiel contenu à l'état latent dans
l'électricité.
Il en est de même de la lumière divine, du
Créateur, nous pouvons dire qu'Il n'a pas de forme concrète mais chacun de nous ressent
le Créateur selon le degré de sa réparation. Au stade initial de l'étude, la personne
pense qu'il n'existe que la réalité qu'elle connaît. A un stade plus avancé de sa
réparation, elle découvre une réalité plus étendue. Ensuite, la barrière qui sépare
la personne de la lumière disparaît, plus rien ne la sépare du Créateur.
Il y a dans notre monde, en nous-mêmes, un désir
commun à tous, le désir de "recevoir" qui est doté de cinq récepteurs, nos
cinq organes des sens. Le sixième sens fonctionne également au moyen de ces cinq organes
des sens, autrement dit il se divise en cinq parties.
11. Migration des âmes et progression des générations
Les âmes descendent dans ce monde dans un
ordre particulier, par cycles, s'incarnant à chaque fois dans de nouveaux corps
physiques. Les corps sont plus ou moins les mêmes, mais la nature des âmes qui
descendent est différente, c'est ce que nous désignons par l'expression
"progression des générations".
Physiquement chaque génération ressemble à la
précédente, elle est cependant différente en ceci que les âmes qui la composent sont
chargées de l'expérience acquise dans leurs vies précédentes, et qu'elles arrivent
dans ce monde avec une force renouvelée durant leur séjour dans "l'En-Haut".
C'est la raison pour laquelle chaque génération
se caractérise par un certain ensemble de désirs et poursuit des buts qui diffèrent de
ceux de la génération précédente. Ceci induit une évolution qui est particulière à
chaque génération. Les âmes de chaque génération descendent avec un nouveau potentiel
de désirs, et ce sont précisément ces désirs qui dictent l'évolution des sciences, de
la culture, des arts, des relations au cours de telle ou telle époque.
Tout est déterminé dans l'En-Haut avant même
que les âmes descendent dans ce monde et évoluent dans le contexte de la génération.
Les qualités des âmes qui descendent permettent de prévoir les événements dont fera
l'objet la génération jusque dans le moindre détail car les âmes sont dépositaires de
l'ensemble des informations y ayant trait. Si une génération n'éprouve pas le désir
d'accéder à la vraie connaissance et demeure insensible à la perception du Créateur,
elle accomplit néanmoins sa tâche par les souffrances qu'elle endure. La relation de
cette génération vis à vis de l'égoïsme - à l'origine des souffrances ressenties -
se construit ainsi, c'est aussi une façon de progresser vers la vraie connaissance, même
si le processus reste du domaine de l'inconscient.
Les souffrances supportées de génération en
génération finissent par faire prendre conscience à l'être humain que de l'En-Haut
n'émane que le bien absolu mais que du fait que celui-ci est perçu à travers le prisme
de désirs égoïstes, ce bien absolu est ressenti comme un mal absolu. L'accès à la
vraie connaissance se fait au fil de la progression des générations.
Tout au long de la longue histoire de notre
présence dans ce monde, les âmes qui sont descendues et continuent de descendre sont de
natures différentes, elles ont donc besoin de directives qui leur sont appropriées, qui
conviennent aux caractéristiques de leur époque. C'est la raison pour laquelle il y a,
à chaque génération, des personnes qui nous guident dans notre progression spirituelle,
qui écrivent des ouvrages et mettent en place des groupes d'étude pour transmettre le
procédé le plus approprié à cette génération pour accéder à la vraie connaissance.
Dans son "Introduction au Livre du
Zohar", le Baal HaSulam écrit que pendant six millénaires les âmes descendues dans
ce monde sont devenues de moins en moins pures, de moins en moins délicates.
Chaque génération a besoin d'une réparation
particulière. Au cours des deux premiers millénaires, les âmes étaient si pures que la
simple existence dans ce monde était suffisante pour leur progression, aucune aide ne
leur était nécessaire pour s'élever spirituellement. C'était une époque d'acquisition
d'expérience et de persévérance dans ce monde, vivre était suffisant pour procéder à
sa réparation. Les souffrances endurées par les âmes les incitaient à tout faire pour
y mettre fin, le désir de se délivrer des souffrances étant la force motrice de la
progression de l'humanité.
Au cours des deux millénaires suivants, le don de
la Torah révélée et l'observation des commandements étaient suffisants. Les
commandements étaient acceptés comme de simples actes ayant un rapport avec ce monde,
sans qu'un lien soit établi entre eux et la progression des âmes. L'observation des
commandements permettait de se purifier et de progresser sur le chemin de la réparation.
Toutefois l'accomplissement des commandements ne constituait pas l'intégralité de la
tâche à accomplir par les âmes. Le nombre des âmes n'étant pas infini, ce sont les
mêmes âmes qui descendent pour poursuivre leur progression vers la réparation. Quand
nous décrivons les âmes qui descendent en évoquant leur degré de pureté plus ou moins
prononcé, il s'agit d'attributs proportionnels au besoin de ces âmes de se réparer. Les
âmes qui nécessitent une réparation importante sont qualifiées de "plus ou moins
raffinées".
La deuxième époque s'est poursuivie jusqu'au
XVI° siècle, époque où a vécu le ARI qui a annoncé qu'à partir de sa génération,
les femmes, les hommes, les enfants, les adultes, tout être dans ce monde pouvaient et
devaient entreprendre l'étude de la Cabale. Les temps étaient venus pour la progression
des générations au cours desquelles les âmes descendant dans ce monde seraient capables
d'accéder à la vraie connaissance et d'achever leur réparation au moyen du procédé
spécifique rédigé par le ARI. Chaque âme pouvait ainsi parvenir désormais à ce qui
était exigé d'elle, à répondre à la raison de sa migration ans ce monde.
L'accès à la vraie connaissance était
désormais rendu possible à l'ensemble de l'humanité grâce à ce procédé d'étude.
Cet accès sera définitif quand l'humanité entière comprendra les lois de la création
du monde, ce qui aura pour corollaire la fin de toute souffrance.
Si nous comprenions véritablement la façon dont
nous sommes impliqués dans la réalité et l'impact de celle-ci sur nous, nous cesserions
de nuire, nous ne laisserions pas échapper la possibilité d'agir avec rectitude, nous
concentrerions nos actes sur les choses vraies. L'harmonie entre nous et le monde de
vérité se dévoilant serait alors totale.
En attendant toutefois, nous causons du tort, et
ce n'est qu'ultérieurement que nous nous rendons compte que nous avons nui. Impossible
d'y échapper, c'est la raison pour laquelle l'humanité se trouve de plus en plus en
prise aux difficultés et aux problèmes. L'idéal serait de comprendre que la
connaissance des mondes spirituels dont nous sommes une partie peut être la solution. En
prendre conscience en profondeur peut nous ouvrir des perspectives, nous faire agir en
toute conscience, en ayant à l'esprit la finalité de notre existence, l'unité de
l'humanité.
C'est l'âme et non le corps qui est désignée
par le terme "homme". Le corps peut changer. Aujourd'hui il est possible de
transplanter des organes et on pourrait s'imaginer un homme à qui on aurait peu à peu
transplanté tous les organes. Que resterait-il ? La partie spirituelle portant le nom
d'homme. Le corps n'est utile que parce qu'il permet à l'âme incluse en lui de
travailler. En descendant dans ce monde, les âmes emmagasinent de l'expérience en
éprouvant des souffrances, c'est ce qui est désigné par l'expression "le chemin
de souffrances". Ce chemin sert à la progression des âmes. Au cours de la
migration suivante, l'aspiration inconsciente des âmes les incite à s'élever encore
davantage spirituellement.
L'âme a un empressement de plus en plus vif à
avoir des réponses à ses questions sur la réalité dans laquelle elle vit, sur son
origine, sur le sens de son existence, de sa présence dans ce monde, sur sa nature et sa
finalité. Le niveau de progression étant plus ou moins avancé, chez certaines âmes
l'aspiration à la vraie connaissance est si forte qu'elles ne peuvent se contenter des
limites de ce monde. Si les outils, les ouvrages adéquats leurs sont donnés, elles
accèdent à la connaissance des mondes spirituels, ce sont les âmes des cabalistes.
L'univers est organisé ainsi : les âmes
descendent dans des enveloppes corporelles, prennent conscience que leur égoïsme est un
mal et procèdent à sa réparation. Quand elles s'incarnent dans un corps, les âmes
progressent de 620 degrés par rapport au niveau où elles étaient avant de descendre.
Toutes les âmes proviennent d'une seule et même
âme désignée par les termes "l'âme du premier homme". Il s'agit d'un
concept, d'une réalité spirituelle, et non d'une référence faite à Adam. L'âme du
premier homme comprend plusieurs éléments, plusieurs désirs, plus ou moins égoïstes.
Viennent tout d'abord dans notre monde les éléments les fins, les plus denses ensuite,
c'est ce qui détermine la différence entre les besoins en réparation. Pour les âmes
des premières générations, le fait même d'exister dans un corps physique était
suffisant. Au stade suivant, l'observation des commandements fut nécessaire.
Actuellement, c'est l'étude de la sagesse
intrinsèque de la Torah qui est nécessaire pour procéder à une authentique réparation
de l'essence profonde de nos désirs.
La réparation du monde et de l'homme commence par
les éléments les plus ténus pour évoluer vers les plus en plus denses. La réparation
des désirs ténus étant accomplie, s'opère celle des désirs forts présentant plus de
difficultés.
Les âmes n'ont qu'un seul désir : retourner à
la leur racine alors qu'elles sont incarnées dans des corps physiques. Par contre, les
corps physiques, autrement dit le désir de recevoir, tirent les âmes vers ce monde.
L'homme, quant à lui, a consciemment le désir de s'élever spirituellement comme l'âme.
L'important effort fait pour maîtriser ce processus est ce qui offre à l'homme la
possibilité de s'élever de 620 degrés par rapport au niveau où il se situait avant sa
naissance. Une âme qui n'a pas achevé sa tâche revient "avec plus de bonheur"
dans ce monde, avec pour mission de procéder à une réparation plus importante.
C'est au sommet de ses expériences et de ses
souffrances que l'âme progresse le mieux, qu'elle évolue avec "plus de
bonheur". Dans un corps physique, elle est dotée du désir implacable et égoïste
de recevoir pour elle-même. Ce désir s'accroît jusqu'à finir par devenir un besoin
impérieux de faire sienne toute réalité.
On pourrait supposer que réprimer ses désirs et
ses passions pour se limiter au strict minimum de nourriture permettra dans l'incarnation
suivante de revenir avec "plus de bonheur". C'est toutefois le contraire qui se
produit car au cours de l'incarnation suivante nous serons implacables, exigeants,
agressifs, et le désir de trouver une voie pour découvrir notre véritable nature nous
talonnera, ce qui nous rapprochera du but final.
C'est la volonté divine que nous éprouvions le
désir de progresser spirituellement, que nous parvenions à la plénitude, et ceci n'est
possible que si nos désirs sont forts.
Seul un désir fort dont nous avons fait la
réparation donne à l'homme la possibilité de progresser spirituellement et de devenir
véritablement fort et actif. Le potentiel de réparation de l'homme est d'autant plus
restreint que ses désirs sont faibles.
Un désir est qualifié de "réparé"
uniquement quand sa force motrice est régie par la capacité de donner avec
désintéressement. Cette capacité n'existe pas spontanément en nous, elle s'acquiert
par l'étude appropriée de la Cabale.
Les âmes sont constituées en une sorte de
pyramide dont le principe est l'accroissement du désir de recevoir : à la base de cette
pyramide, il y a beaucoup d'âmes possédant de faibles désirs terrestres, recherchant le
confort tout comme les animaux, autrement dit la nourriture, le sommeil, le sexe. Le
niveau suivant comprend moins d'âmes, ce sont celles qui aspirent à acquérir des
richesses. Il s'agit des personnes qui passent leur vie à amasser de l'argent et à se
sacrifier pour devenir riches. Le niveau suivant correspond aux âmes qui feront tout pour
commander les autres, pour gouverner et accéder à des positions de pouvoir. Ensuite, un
nombre encore moindre d'âmes est doté d'un très grand désir de connaissances, ce sont
les chercheurs, les scientifiques qui consacrent leur vie à une tâche scientifique et
qui n'ont aucun intérêt pour quoi que ce soit d'autre, si ce n'est la découverte. Ils
sont encore moins nombreux que les précédents.
Le désir le plus puissant, que seul un très
infime nombre d'êtres éprouvent, correspond à l'aspiration à connaître les mondes
spirituels. Tout est organisé selon cette pyramide.
L'homme est structuré intérieurement selon le
même principe que cette pyramide qu'il doit inverser de façon à amener la partie la
plus lourde au niveau du désir le plus pur, le désir infini de vérité. Il ne peut y
parvenir que par l'étude en limitant ses soucis matériels à ceux strictement
nécessaires et en dédiant toute son énergie, tous ses efforts à sa progression
spirituelle.
Si la personne souhaite véritablement accroître
ses aspirations pour la spiritualité, la lumière environnante voilée jusqu'alors
commence à se refléter en elle et fait croître avec encore plus de force son désir de
progresser spirituellement.
L'évolution majeure qui est apparue dans les
âmes qui descendent à notre époque réside en ceci qu'elles éprouvent de plus en plus
le désir de s'élever spirituellement, elles veulent quelque chose au-delà des limites
de ce monde, cette aspiration est présente chez un grand nombre de personnes. Parfois ce
"désir de s'élever spirituellement" trouve sa réalisation dans toutes sortes
d'orientations relevant parfois du domaine de la magie, mais la recherche de l'authentique
réalité existe. Si le désir de la génération actuelle continue à grandir, le
système d'enseignement de la Cabale évoluera pour s'adapter à la nature des âmes.
Depuis les quinze dernières années, il se
produit une nette progression des âmes, des personnes, leur désir est plus fort, plus
authentique, il est orienté vers la recherche de la vraie connaissance à l'exclusion de
tout autre chose.
Il est difficile à l'heure actuelle d'étudier au
moyen des procédés employés dans le passé. L'homme ne se contente plus
d'interprétations de ce qui "est écrit", il veut connaître sa nature, il veut
des explications directes, sans ambages, il se concentre sur la connaissance de lui-même.
Il est par conséquent tout à fait possible qu'un nouveau procédé plus adapté
d'enseignement de la Cabale soit rapidement révélé.
12. Evolution des techniques et Cabale
Nous étudions le monde en utilisant nos sens,
notre intellect et nos émotions. Notre intellect et l'expérience acquise au cours des
générations nous aident à repousser les limites de notre perception. Tout ce que
nous comprenons et connaissons résulte des recherches que nous menons à l'aide de nos
récepteurs sensitifs, nous n'avons aucune connaissance de quoi que ce soit
au-delà de nos sens. L'évolution de la matérialité de notre monde a été donnée à
l'homme pour développer son point dans le cur, et toute chose dans ce monde est
créée aux fins de rapprocher l'homme de la spiritualité. Le processus d'évolution de
l'humanité, les souffrances individuelles et générales n'ont qu'un seul but :
développer le point dans le cur, rien n'existe en dehors de l'homme et de la force
divine dont l'objectif est de le rapprocher d'elle.
Les souffrances ne sont toutefois pas une
condition sine qua non pour progresser spirituellement. Si d'ailleurs elles étaient
nécessaires, les moyens pour les éviter n'auraient pas été créés, et la Cabale
n'aurait pas été donnée.
L'âme d'aucun de nous n'est nouvelle ; nous avons
tous accumulé des expériences de nos vies antérieures au cours d'incarnations
précédentes. A chaque génération, depuis le début de la création, des âmes
descendent qui s'étaient déjà incarnées, il ne s'agit pas d'âmes nouvelles, mais
d'âmes d'une nature différente, parvenues à une certaine évolution spirituelle. C'est
la raison pour laquelle le monde fait l'objet d'une évolution technologique et
matérielle au cours des générations, déterminée par l'évolution spirituelle des
âmes, par leurs aspirations.
Toute évolution est orientée vers le
parachèvement de la réparation des âmes. Les progrès techniques sont le résultat de
la progression spirituelle des âmes selon leur époque. Les moyens d'action sur l'âme
évoluent en fonction du stade de sa progression vers sa réparation, et toutes les
découvertes sont le résultat de découvertes spirituelles.
Tout ce qui nous avait été voilé autrefois
puis nous a été révélé est désigné par le terme "révélation".
C'est comme si les contours d'un paysage se faisaient de plus en plus précis après avoir
été estompés par le brouillard. Il en va de même avec nos âmes. Après plusieurs
incarnations durant lesquelles elles ont enduré des souffrances, elles parviennent à un
degré où les contours des mondes spirituels se révèlent peu à peu. Dans l'intervalle,
les lois physiques de la matière, de la nature se révèlent à nous, nous découvrons
tout à coup quelque chose que nous ne connaissions pas auparavant.
Le processus de réparation des âmes se fait en
commençant par les plus délicates, les plus pures pour continuer vers les plus
grossières, les plus corrompues par le mal. Les changements rapides qui se produisent
dans la vie quotidienne et les technologies aident l'homme à prendre conscience du mal et
à procéder à sa réparation. C'est l'essence même des âmes incarnées à chaque
époque qui détermine la nature de leur monde environnant. Plus les âmes sont
corrompues, plus la situation environnante créée par l'évolution des technologies
amène l'homme à prendre conscience du mal. C'est la raison pour laquelle le progrès
technique ne peut pas nous aider de l'extérieur pour progresser dans notre cheminement
intérieur. Malgré toutes les technologies les plus sophistiquées, nous sommes
incapables de rendre nos vies meilleures. En fait, l'homme a bien conscience que
l'évolution des techniques, de la société, des Etats, de la culture, etc. est loin de
ne lui apporter que du bien tant pour son cheminement intérieur que pour son évolution
matérielle. Il découvre que la maîtrise du monde matériel et de la connaissance ne lui
évite pas les souffrances et, dans une large mesure, en ajoute même de nouvelles.
La Cabale nous enseigne la manière d'utiliser
notre désir de recevoir. Le ARI a souligné il y a cinq siècles qu'il était impossible
d'effectuer sa réparation, de la parachever pour parvenir à la plénitude finale sans la
Cabale. Le désir de recevoir est pratiquement non existant avant le développement du
point dans le cur. L'homme naît doté du désir d'éprouver du plaisir simplement
en vivant dans ce monde. Ce désir est très peu développé car l'homme ne désire que ce
qui est à sa portée, que ce qu'il peut mentalement se représenter.
Notre désir de recevoir étant très limité,
nous ne pouvons pas concevoir le plaisir authentique car, dans ce monde, nos désirs sont
du niveau de l'animal.
Pour pouvoir parvenir à comprendre les mondes
spirituels ou même saisir ce monde dans sa réalité authentique, nous devons pouvoir
éprouver un désir de recevoir bien plus important que celui dont nous sommes dotés
avant de développer notre point dans le cur.
Si nous suivons nos instincts, nous nous
éloignons de notre but et nous ne trouvons que des souffrances, des problèmes et des
difficultés sur notre chemin jusqu'à ce que nous prenions conscience que la course au
plaisir est inutile.
Notre corps physique s'oppose systématiquement à
cette prise de conscience, il nous oblige à n'aspirer qu'à ce qui est accessible
exclusivement, son principe moteur est de réduire le plus possible les souffrances; quand
c'est nécessaire, le désir de rechercher du plaisir diminue, nous le constatons chez les
vieillards et les malades.
L'expérience apprend à l'homme à réduire ses
souffrances, il s'oblige à "se contenter de peu" après s'être rendu compte
que de toute façon, il ne peut pas satisfaire tous ses désirs. Avec le temps, l'homme
finit par renier et annihiler ses désirs. Le but de la création de l'homme est qu'il
puisse accéder à la connaissance des mondes spirituels pour se hisser jusqu'au niveau du
Créateur. Accéder à cette connaissance signifie agir soi-même, et ceci n'est possible
que si le désir de recevoir est suffisamment fort. La force du désir de recevoir se
développe par l'étude de la Cabale.
L'intérêt grandissant et généralisé pour la
Cabale est directement lié à la réalisation de tout ce qui devait se produire dans ce
monde: les découvertes, les destructions, les principaux changements, la progression de
notre monde dans la spiritualité, l'union des mondes. Ce processus a commencé à prendre
de l'ampleur dans les années vingt, il se développe actuellement avec une énergie
inattendue d'année en année. L'observation de notre site Internet sur une période de
deux à trois ans environ nous permet de constater une croissance rapide de mois en mois
du cercle des lecteurs.
Des gens d'origines et de cultures les plus
diverses, indépendamment de leurs capacités, de leur appartenance, s'intéressent à la
Cabale et comprennent qu'elle n'est pas un objet d' étude comme un autre, qu'elle n'a
rien à voir avec les étoiles, les signes du zodiaque, les esprits ou les anges. Ils
constatent qu'elle leur permet de comprendre les raisons, les forces motrices de notre
monde et les corrélations internes de ses divers éléments. Ils apprennent à connaître
leur nature, le sens de leur existence, la signification des événements qui se
produisent dans leur environnement. Ils commencent à voir, à comprendre avec
perspicacité et à savoir comment réagir; ils perçoivent les conséquences de leurs
actes, la relation de cause à effet des événements.
Celui qui étudie la Cabale a une compréhension
plus approfondie des sujets qu'il manie quel qu'en soit le domaine: psychologie,
médecine, mécanique, informatique, etc.
Le processus d'accumulation des souffrances dans
l'âme s'effectue à l'insu de l'homme, sous une forme inaccessible à son entendement. Le
chemin des souffrances devrait finalement amener l'humanité entière à sa réparation.
Chaque souffrance, chaque effort, chaque action intérieure, chacun de nos désirs quels
qu'ils soient sont emmagasinés en nous, dans les mondes spirituels. Rien ne se perd, tout
ce que nous avons enduré au cours de notre vie reste intact comme dans un coffre fermé,
y compris les pensées, les désirs, les connaissances.
Au commencement de la création, tout était
unité, progressivement l'humanité s'est différenciée jusque dans le moindre détail et
l'homme a fini par prendre conscience que la progression, si elle est basée sur le désir
de recevoir, ne s'accompagne que de souffrances. Cette découverte se fait par l'humanité
de telle manière que la force de maturation l'amène à la négation de sa nature
matérialiste. Le processus se poursuit depuis de nombreuses générations. Une autre voie
existe permettant d'alléger les souffrances et de progresser plus rapidement, c'est
"la voie de la Cabale". Cette expression sous-entend la voie qui permet à
l'homme de vivre et d'éprouver toutes les joies et tous les plaisirs qui lui sont
réservés, sans limites. C'est à cette seule fin que la voie de la Cabale a été
donnée, elle va à l'encontre de la nature humaine mais elle donne à l'homme la
possibilité d'atteindre son objectif bien plus rapidement. En étudiant les ouvrages que
nous ont laissés les cabalistes, l'homme dont l'intention de procéder à sa réparation
et de s'élever au-dessus de sa nature est véritablement sincère, attire sur lui
la lumière environnante qui développe son point dans le cur.
Les ouvrages des cabalistes ont la particularité
de susciter si intensément la lumière environnante qu'elle permet la réparation des
âmes même les plus grossières de notre génération. Chacun de nous peut ainsi
entreprendre sa réparation.
13. La langue de la Cabale : la langue des branches
Les cabalistes se transmettent mutuellement
leurs connaissances en décrivant leurs expériences et ce qu'ils perçoivent des forces
et des mondes spirituels, ce qui leur est dévoilé. Ils écrivent aussi pour tous
ceux qui n'ont pas encore le sens du spirituel, ceux pour lesquels les mondes spirituels
sont encore voilés. L' étude des ouvrages de Cabale permet d'acquérir le sixième sens
au moyen duquel l' étudiant commence à voir et à ressentir les mondes spirituels et ce
qu'il perçoit sous le voile qui se lève lui semble progressivement évident. En fait
toute recherche et développement, quel qu'en soit le domaine, dans ce monde comme dans
les mondes spirituels vont dans un seul et même sens, du voilé vers le révélé.
Les cabalistes ont décrit leurs expériences
spirituelles, leurs impressions, en employant un certain nombre de langues, tout comme
dans notre monde nous avons recours à divers moyens d'expression pour transmettre nos
sentiments et nos connaissances. Il n'est pas possible d'exprimer nos émotions par des
mots, c'est pourquoi lorsque nous souhaitons faire comprendre un sentiment à autrui, nous
devons lui donner une forme de façon à ce que notre interlocuteur soit en mesure d'être
réceptif, d'imaginer et de recréer la même perception dans son fort intérieur, il
perçoit alors la forme créée par nous puis pénètre le sens profond du message.
Il existe dans notre monde un consensus général
à propos de l'emploi des mots de sorte que si nous avons une impression de douceur, une
autre personne comprendra immédiatement ce que nous ressentons car elle s'imaginera la
même impression.
Les cabalistes ont une perception qui se situe
au-dessus du niveau de ce monde. Toutefois, ils souhaitent nous transmettre leur
émerveillement devant des choses qu'il nous est impossible, dans une certaine mesure, de
nous représenter. Ils le font en employant des moyens d'expression empruntés à notre
monde, souvent des mots, parfois des mélodies musicales, etc. Un cabaliste parvenu à la
vraie connaissance ressent celle-ci mais ne trouve pas de mots pour la décrire car il
n'existe que des sensations dans les mondes spirituels.
Il en va de même dans notre monde, nous ne
pouvons pas décrire notre perception des choses avec précision, nous ne pouvons pas
mesurer ni comparer nos sentiments, ce qui nous conduit à employer les termes les plus
divers en compensation.
Les cabalistes font l'expérience de sensations
spirituelles et, comme il n'existe pas de mots s'appliquant aux mondes spirituels, ils
désignent par le terme de "branche" cette expérience, terme emprunté ànotre
monde. La langue des ouvrages de Cabale est la "langue des branches". Il s'agit
d'une langue qui emprunte ses mots à notre monde et qui les emploie pour décrire des
expériences spirituelles. Comme chaque élément dans les mondes spirituels possède son
équivalent dans le monde physique, chaque racine des mondes spirituels possède son
propre nom et le nom de sa branche. Il est par conséquent tout à fait possible de
désigner les racines par le nom de leurs branches.
Rabbi Yehuda Ashlag écrit dans son livre
"Regard intérieur": les cabalistes choisissent une langue spécifique qui peut
être désignée par les termes "langue des branches". Il n'existe rien dans ce
monde qui ne provienne des racines des mondes spirituels. Au contraire, tout prend son
origine dans les mondes spirituels pour ensuite descendre dans ce monde. Les sages ont
trouvé une langue toute prête au moyen de laquelle ils peuvent facilement se transmettre
mutuellement leurs connaissances oralement et par écrit pour les générations futures.
Ils ont emprunté des noms de branche au monde matériel, chaque nom y ayant son propre
sens qui désigne avec précision sa racine supérieure située dans les mondes
spirituels".
Les cabalistes emploient une langue se rapportant
aux branches que nous percevons dans notre monde pour désigner les racines situées dans
les mondes spirituels. A chaque force et à chaque événement dans ce monde correspond
son analogue dans les mondes spirituels qui est sa racine. Ces éléments correspondent
exactement de telle sorte que chaque force spirituelle contrôle une seule force qui est
sa branche dans ce monde.
A propos de cette corrélation directe, il est
écrit "il n'y a pas un brin d'herbe qui croît dans l'en-bas qui n'ait sa force
spirituelle qui l'incite à pousser et à se développer". Il n'y a aucun objet dans
ce monde auquel ne corresponde une force, sa racine, dans les mondes spirituels.
Grâce à cette corrélation précise, bien qu'il
n'y ait pas de concepts dans les mondes spirituels, mais des sensations et des forces, les
cabalistes emploient des dénominations d'éléments de notre monde pour désigner les
racines spirituelles.
Rabbi Yehuda Ashlag, le Baal HaSulam écrit
encore: "il faut comprendre pourquoi nous rencontrons parfois dans les ouvrages de
Cabale des notions tout à fait contraires à l'esprit humain. Ces dénominations sont
très fréquemment employées dans les principaux ouvrages de Cabale, le Zohar, et les
écrits du ARI, elles laissent perplexe le lecteur sur la raison qui a conduit les
sages à employer des dénominations d'une telle bassesse pour exprimer des notions d'une
telle élévation.
Comme nous l'avons souligné précédemment, il
n'existe pas d'autre moyen pour parler des notions de la Cabale qu'une langue spécifique,
la "langue des branches" dont le principe est la correspondance avec les racines
spirituelles. C'est pourquoi il est clair qu'aucune branche, aucune correspondance de
branche ne peuvent être écartées, éliminées pour exprimer une notion du système
cabalistique, il n'existe tout simplement pas d'autre rameau qui pourrait désigner la
notion à décrire.
Tout comme deux cheveux ont des racines
distinctes, il n'existe pas deux branches ayant la même racine. Il est important
d'exprimer la moindre branche, le moindre élément pour ne pas perdre la notion
spirituelle qui y correspond dans les mondes spirituels. C'est la raison pour laquelle il
n'est pas possible d'employer des dénominations toujours agréables, de remplacer le mal
par le bien et vice versa. L'essentiel est de faire exactement correspondre la branche ou
la ramification à sa racine spirituelle et d'étoffer l'explication tant que celle-ci
n'est pas suffisante pour la compréhension.
Il n'existe aucune relation entre le corps de
l'homme et le récipient spirituel ("keli"). Un organe physique n'est pas un
organe spirituel. Le fait d'accomplir un acte physique, un mouvement n'a aucune
signification spirituelle, ne permet pas d'agir au niveau spirituel.
Il a pu y avoir confusion à ce sujet parce que
les cabalistes écrivent leurs ouvrages dans la langue des branches et emploient des
termes propres à notre monde pour désigner des notions spirituelles. C'est une erreur à
éviter pour étudier correctement. La Torah nous avertit: "tu ne te feras pas de
sculpture ni de représentation". Cela signifie tout simplement qu'il est interdit de
représenter les mondes spirituels et le Créateur sous une forme matérielle. En fait, la
personne qui enfreint ce commandement devient incapable de progresser sur son chemin
spirituel. Les mondes spirituels sont une notion abstraite, on pourrait dire que ce sont
des royaumes virtuels, ils ne comprennent que des forces et des sensations dépourvues de
l'enveloppe corporelle des éléments de nature inanimée, végétale, inanimée ou
humaine. Il est difficile d'assimiler ces notions, c'est pourquoi il est nécessaire d'en
renouveler sans cesse l'approche. L'étudiant doit donc revenir sur les concepts de base
comme "endroit", "temps", "mouvement", "manque",
"corps", "parties du corps" ou "organes",
"correspond", "baiser", "étreinte", jusqu'à ce qu'il ait
le sentiment de saisir correctement chaque notion.
Nous recommandons à quiconque
souhaite étudier la Cabale correctement:
- De lire de préférence les ouvrages suivants: le Livre du Zohar,
les écrits du ARI et de Yehuda Ashlag, le Baal HaSulam et de Baruch Ashlag, le Rabach.
- De ne pas confondre les concepts. Par exemple quand le terme
"corps" est écrit, ne pas penser qu'il s'agit du corps physiologique. On a pu
voir dans la littérature que la main droite correspondait à la sefira "hessed (
charité) et la main gauche à la sefira "guevoura" (le courage). Ceci relève
de l'interdiction du commandement le plus strict de la Torah "tu ne te feras pas de
sculpture".
Beaucoup de personnes sont attirées par la Cabale
dans l'espoir de mieux réussir. Nous sommes tous faits du désir d'éprouver du plaisir,
c'est le fondement même de notre venue au monde. Certains d'entre nous entreprennent un
chemin spirituel, atteignent à l'infini, d'autres vivent dans l'illusion d'avoir
progressé spirituellement. La Torah ne doit pas être interprétée comme un récit
historique. L'ensemble de la Torah correspond aux noms du Créateur, elle est
l'enseignement du monde de l'Atsilout, autrement dit, elle n'est pas le récit de notre
monde non plus que celui de l'homme. Tous les noms de la Torah sont sacrés même Pharaon,
Bilam, Balak ou toute autre figure du mal. Le livre du Zohar nous dit que tous les noms
désignent les degrés spirituels: Paro (Pharaon) correspond à la partie non réparée de
la Malkhout, Laban, à la lumière divine blanche. ("loven elion"). Si
l'étudiant n'élimine pas le vêtement extérieur des noms, il peut s'imaginer toutes
sortes de forces n'ayant rien à voir avec la spiritualité, il vaut mieux ne pas
continuer dans cette voie car elle éloigne de la progression spirituelle. C'est la raison
pour laquelle les cabalistes interdisaient l'étude de la Cabale sans une préparation
préalable, ils craignaient que les étudiants ne s'écartent du bon chemin, ils
choisissaient leurs élèves d'après des critères bien déterminés. Dans la
littérature cabalistique, on peut lire que pour étudier, il fallait avoir quarante ans
au moins, être marié et érudit du Talmud. Le Baal HaSulam écrit dans son
"Introduction à l'étude des dix sefirot": "Si on prend au pied de la
lettre ces exigences, on en déduit rapidement que c'est impossible d'étudier la Cabale,
car personne ne peut se targuer de connaître parfaitement le TALMUD. Mais si elles sont
comprises comme une condition incontournable pour comprendre la Cabale, on s'aperçoit
qu'elles ont pour but d'éviter à l'étudiant de ne pas s'écarter d'un enseignement
authentique pour emprunter un chemin non souhaitable.
"L'âge de quarante ans" symbolise la
"bina", la raison, la maturité. "Marié" désigne celui qui ressent
véritablement un manque dans sa spiritualité, celui qui éprouve véritablement le
désir d'une épouse.
Notre époque connaît un phénomène nouveau,
elle a plus qu'une langue à sa disposition, elle bénéficie de conditions plus propices
et le besoin d'étudier se fait plus pressant. Les âmes ressentent une nécessité aiguë
pour l'étude des mondes spirituels, des cabalistes comme le Baal HaSulam renouvellent
l'écriture des interprétations qui nous permettent d'étudier sans faire d'erreurs.
Le Baal HaSulam écrit à propos des raisons qui
l'ont incité à écrire son propre commentaire: "Il permet de ne pas tomber dans le
matérialisme". Toute personne peut à l'heure actuelle étudier la Cabale au moyen
de ses ouvrages.
Parmi les quatre langues au moyen desquelles il
est possible d'étudier les mondes spirituels, on compte la langue du Tanakh
(Pentateuque), celle du Talmud, celle des haggadot (des légendes), et celle de
la Cabale qui est le moyen d'expression le plus direct, le plus efficace. La langue de la
Cabale permet d'étudier et de comprendre correctement la Cabale. Elle a recours à des
mots empruntés à notre monde mais correspondant avec précision à des notions
spirituelles, elle dispose d'un dictionnaire de termes spécifiques qui désignent
directement les outils, les entités, les forces spirituelles et leurs corrélations. Elle
est par conséquent la langue la plus efficace pour la progression intérieure, pour la
réparation de l'homme. L'enseignement du Baal HaSulam sous la direction d'un authentique
cabaliste permet d'avancer sur le chemin spirituel sans crainte de s'en écarter.
14. La musique cabalistique
Rabbi Yehuda Ashlag, auteur du commentaire du
Zohar a exprimé sa perception des mondes spirituels dans de nombreux ouvrages et aussi
dans les mélodies qu'il a composées.
C'est dans la structure même de la musique
cabalistique que se reflètent les mondes spirituels. La langue musicale ayant la
particularité de pouvoir être comprise par tout être même s'il n'est pas du niveau
spirituel du compositeur cabaliste, l'écoute des mélodies du Baal HaSulam permet donc de
s'imprégner de son émerveillement spirituel.
Dans son expérience des mondes spirituels le
cabaliste éprouve deux sortes de sensations de nature diamétralement opposée, il
ressent les souffrances que lui cause le fait d'être éloigné du Créateur et le plaisir
que lui procure le rapprochement du Créateur. La sensation de s'éloigner du Créateur
produit une musique triste exprimée par une prière demandant le rapprochement. La
sensation de proximité a pour corollaire une musique de reconnaissance joyeuse.
Les mélodies cabalistiques expriment donc deux
états d'âme: l'aspiration et le désir d'union avec le Créateur au moment où l'homme
éprouve une sensation d'éloignement puis l'amour et le bonheur en goûtant à l'union.
Ces mélodies attirent merveilleusement la lumière environnante sur l'homme et influent
directement sur son cur.
Les sons étant liés en une concordance précise
avec les lois de la structure de l'âme humaine, ils ne passent pas par la conscience
rationnelle et pénètrent directement l'âme sans barrière aucune car l'âme est
directement reliée à la racine de ces sons.
Les mélodies du Baal HaSoulam ainsi que les
partitions sont éditées par le rav Mikhael Laitman telles que le rav Baroukh Ashlag les
lui a transmises.
15.
Extrait de "L'Introduction à l'étude des dix
sefirot"
Le manuel de base de la Cabale est l'ouvrage
en six tomes du Baal HaSulam, "L'Introduction à l'étude des dix sefirot". Dès
les premières lignes, l'auteur décrit le processus qui amène l'homme à étudier la
Cabale.
- Le plus important est d'éliminer les obstacles qui se dressent
entre les hommes et la Cabale et qui transparaissent dans les questions qu'ils se posent:
à quoi bon connaître le nombre d'anges dans le ciel, leurs noms, etc ? En fait, il est
commun de penser que la Cabale traite de sujets n'ayant aucun rapport avec la vie, de
notions abstraites, lointaines et non essentielles, qu'elle relève de la mystique ou de
la magie. D'après certaines sources, même les cabalistes ne permettraient pas à tout le
monde d'étudier la Cabale.
- La seule raison qui fait obstacle au désir d'étudier la Cabale
est en fait la non-compréhension du but de la création et elle a pour corollaire les
questions qui ne laissent pas de répit à l'homme: "Quel sens a ma vie? Quelle est
la raison de toutes ces souffrances? Quel est le but de l'existence? Toutes les
générations ont tenté vainement jusqu'à ce jour de répondre à ces questions qui sont
embarrassantes, douloureuses, lancinantes. Le moyen habituel de résoudre le problème est
de l'oublier, de s'enfoncer dans la quotidienneté. L'étude de la Cabale convient par
conséquent à ceux qui persistent à se poser ces questions et à chercher des réponses.
Quel sens a la vie? Si nous
concentrons toute notre attention sur cette question essentielle et que nous essayons d'y
répondre, la nécessité d'étudier la Cabale ne fera plus de doute. En d'autres termes,
à quoi bon toutes ces années qui nous coûtent si cher en détresse et souffrance pour
mener notre vie à son terme, qui en éprouve du plaisir? Cette question reste en suspens,
elle fait fi du temps et nous surprend de toute sa force, de toute son âpreté, elle nous
hante et nous ravale au rang de poussière jusqu'à ce que nous finissions par nous
laisser absurdement entraîner par le flot de la vie.
- Il est écrit "Venez contempler la magnificence du
Créateur". Ce n'est possible qu'en étudiant la Cabale. Pourquoi les cabalistes
invitent-ils tout un chacun à étudier la Cabale? C'est que cette étude renferme une
force d'une intensité considérable qui irradie vers l'étudiant qui, même s'il ne
comprend pas parfaitement ce qu'il étudie mais persiste dans son désir de comprendre,
attire sur lui la lumière environnante qui entoure son âme.
Tout homme doit parachever sa réparation,
autrement dit parvenir à un degré de spiritualité lui permettant d'accéder à la
félicité, à la plénitude spirituelles que le Créateur lui a imparties. S'il ne
parvient pas à progresser au cours d'une migration, l'homme a la possibilité de le faire
au cours d'autres migrations jusqu'à ce qu'il réussisse. Tant qu'il n'a pas progressé
sur le chemin de sa réparation, l'homme n'a pas la capacité de recevoir la lumière
divine, et la lumière qui lui est réservée demeure autour de lui et s'appelle
"lumière environnante" car elle est prête, dans l'attente que l'homme procède
à une réparation de ses désirs qui seront dès lors revêtus de cette lumière qui
portera le nom de "lumière intérieure".
Par conséquent, l'homme qui étudie la Cabale
manie des éléments, des processus spirituels qui sont en relation directe avec son âme.
Bien qu'il n'ait pas encore procédé à la réparation de désirs qui pourraient se
remplir de lumière, il attire sur lui la lumière environnante qui entoure son âme même
si elle n'en pénètre pas les profondeurs. La lumière qu'il suscite à chaque fois qu'il
étudie attire par sa lueur extérieure la lumière environnante et rapproche l'homme de
la plénitude et de l'infini.
16.Extrait de "L'Introduction au livre du Zohar"
Pour quelle raison le Livre du Zohar n'a-t-il
pas été révélé aux générations précédentes, il y a quelques millénaires, et
pourquoi les commentaires ne paraissent-ils qu'a notre époque?
Les six millénaires de l'existence du monde
peuvent se diviser en trois parties: deux millénaires de chaos, deux millénaires de
Torah et deux millénaires pour la libération de l'humanité de ses souffrances.
Au cours des deux premiers millénaires, notre
monde recevait très faiblement la lumière divine, la lumière du chaos, la lumière du
"nefesh".
Au cours des deux millénaires suivants, la
lumière du "rouah" est descendue dans notre monde. C'est alors que la Torah a
été donnée mais uniquement comme guide pratique. Les âmes qui s'incarnaient alors
étaient d'une plus grande élévation que celles des deux premiers millénaires, mais
elles n'étaient pas encore prêtes à appréhender les mondes spirituels.
Au cours des deux derniers millénaires, c'est la
lumière de la "neshama", la lumière messianique qui descend. Cette lumière
est suffisamment intense pour sortir l'humanité de l'égoïsme le plus bas dans lequel
elle vit, pour l'élever jusqu'à la spiritualité.
Avant que la lumière des deux derniers
millénaires ne commence à se révéler, la sagesse du Zohar et de l'ensemble de la
Cabale était dissimulée au monde.
Au XV° siècle, alors que la dernière phase du
sixième millénaire approchait, la sagesse divine fut révélée par le ARI. Le monde
n'était cependant pas encore prêt à en recevoir la lumière.
Actuellement, alors que s'achèvent les deux
derniers millénaires, les connaissances transmises par le ARI et le Zohar peuvent être
diffusées, et c'est à partir de notre génération que les connaissances des mondes
spirituels se dévoileront de plus en plus jusqu'à la révélation totale.
Les âmes des premières générations étaient
d'une infiniment plus grande délicatesse que celles des suivantes, selon le principe
précédemment exposé, à savoir que les âmes les plus délicates se sont incarnées
tout d'abord, par conséquent elles étaient d'une bien plus haute élévation que les
âmes actuelles. Ces âmes ne pouvaient néanmoins pas recevoir la lumière dans sa
totalité car elles étaient dépourvues des éléments des degrés les plus bas. Au cours
du deuxième millénaire les âmes étaient également d'une très grande pureté, la
lumière demeurait par conséquent voilée au monde.
A l'époque actuelle, bien que les âmes actuelles
soient les pires de toutes les générations car elles représentent le reliquat du plus
bas degré qui n'avait pas encore été mis en évidence pour être réparé, ce sont
néanmoins elles qui parachèvent l'ensemble du cycle de notre monde et de l'âme
générale.
Ce n'est qu'après l'achèvement de la réparation
de ces âmes des degrés les plus bas que la lumière divine pourra se dévoiler, pas
avant. Ce processus est décrit dans les ouvrages de Cabale des temps anciens:
"Bien que les premières générations soient
les plus importantes de par leur nature, car les plus pures, la Torah est dévoilée aux
dernières qui, elles, parachèveront le niveau général en attirant une lumière d'une
plus haute perfection malgré leur vile nature".
Nous savons que les récipients et la lumière qui
les remplit sont liés dans un rapport inverse : ce sont les éléments supérieurs, les
plus clairs qui constituent en premier les récipients, les premières générations
étaient d'une plus grande perfection que les suivantes sur le plan pratique. C'est
l'inverse qui se produit avec la lumière: au début, ce sont les rayons inférieurs, les
plus faibles qui pénètrent le récipient, c'est pourquoi les âmes des degrés
inférieurs sont d'une spiritualité plus élevée que celles des premières
générations.
Chaque élément de la création comporte une
partie intrinsèque et extrinsèque. Chaque homme possède une partie intrinsèque, un
point dans le cur, et une partie extrinsèque, ses désirs égoïstes.
Si l'homme par l'étude de la Cabale renforce,
élève sa partie intrinsèque et, pour ce qui concerne la partie extrinsèque fait des
efforts pour élever son âme et en ne veillant qu'aux besoins nécessaires de son corps,
il contribue à ce que dans l'ensemble du monde la partie spirituelle s'élève et la
partie extrinsèque s'abaisse.
Si l'homme met un frein à son développement
spirituel, à l'étude de la Cabale, il abaisse la partie intrinsèque du monde,
contribuant ainsi à l'accroissement de sa partie extrinsèque. La conséquence en est que
la partie extrinsèque des peuples prévaut contre la partie intrinsèque, les éléments
les plus vils, ceux qui détruisent le monde prédominent sur la partie intrinsèque, sur
les justes des peuples du monde, se livrent à de terribles destructions et à des
massacres.