Leçon 4

Rav Michael Laitman

Traduction : Nelly Baron


Question: Que signifie: "la lumière pénètre dans le partsouf et la lumière sort du partsouf?"

Réponse: Nous savons tous ce qu'est un désir satisfait ou insatisfait, de la même manière, la lumière qui pénètre dans le partsouf correspond à la satisfaction d'un désir, à la délectation, à la sensation de plénitude. Lorsque la lumière sort, il reste un vide, une insatisfaction, bien que la sensation de vide n'existe pas dans le spirituel. Si la or hokhma sort, il reste la or hassadim. En faisant sortir la lumière hors de lui, le partsouf sait très bien, dans chaque cas concret, ce que son refus d'une certaine portion de délices va provoquer en lui.

Parlant des mondes spirituels, ce refus signifie faire en sorte que la délectation égoïste devienne altruiste, ce qui correspond à un ressenti incomparablement plus fort. Si le partsouf voit qu'il ne peut pas recevoir pour faire plaisir au maître, il refuse de recevoir pour soi-même. Bien entendu, pour prendre une telle décision, il faut un certain soutien et une force opposée à l'égoïsme, autrement dit, un écran. C'est celui-ci qui est déterminant et décisif en la matière.

Doté d'un écran, le keli commence à voir la lumière à la place des ténèbres. La quantité de lumière qui se dévoile est proportionnelle à la force de l'écran. Sans écran, la lumière ne permet aucunement de pouvoir agir de manière altruiste. C'est précisément l'absence de lumière, la première restriction qu'a opérée le keli, qui permet à celui-ci de construire l'écran au moyen duquel il peut recevoir la lumière en lui. On ne peut parler d'un désir spirituel que si un écran est en place.

Nous avons étudié précédemment les 5 partsoufim du monde de Adam Kadmon. Comme nous l'avons déjà souligné, la tâche essentielle de l'étudiant en Cabale est l'acquisition d'attributs divins, le remplissage du partsouf, de l'âme, par la lumière. Dès que la lumière pénètre dans le keli, elle commence aussitôt à y exercer son action en transmettant au keli ses attributs altruistes. L'homme voit alors qui il est par rapport à cette lumière, il éprouve un sentiment de honte devant son besoin de recevoir, il veut désormais devenir à l'image du Créateur. La force de la lumière divine ne peut pas modifier la nature du keli que le Créateur a Lui-même créé, mais uniquement changer l'orientation de sa fonction en transformant la délectation à des fins personnelles en délectation orientée vers le Créateur.

Ce schéma est appelé "recevoir dans l'intention de donner". Il permet à la malkhout de se délecter totalement de la pénétration de la lumière en orientant les délices éprouvés vers le Créateur et tout en continuant à se délecter, mais, cette fois, en faisant plaisir au Créateur. Au cours de la première phase alef de la progression de la lumière directe (or iashar), la malkhout ne faisait qu'éprouver -- recevoir -- le plaisir procuré par la lumière qui avait pénétré en elle. Cependant, en raison du cheminement de la lumière du monde de l'Infini jusqu'à notre monde et inversement vers le monde de l'Infini, mais cette fois en utilisant un écran, la malkhout reçoit à nouveau toute la lumière en elle, mais dans une intention orientée vers le Créateur. Ceci lui permet d'accéder à des délices infinis à tous les niveaux de ses désirs, les plus bas, comme les plus élevés. C'est ce qui est désigné par l'expression "sensation de plénitude".

C'est au niveau des 5 partsoufim du monde de Adam Kadmon que se terminent toutes les reshimot du monde de l'Infini au moyen desquelles il est possible d'emplir la malkhout jusqu'au tabour. Bien entendu, il reste de très puissants désirs au-dessous du tabour du Galgalta. Ces désirs ne sont pas dotés d'un écran, il ne peuvent donc pas être emplis de lumière. Si nous réussissions à emplir de lumière la partie inférieure du Galgalta, le gmar tikoun (le parachèvement de la réparation) se produirait.

Pour réaliser cette tâche, les nekoudot de SA''G doivent descendre sous le tabour à la sortie de la lumière hors du partsouf de SA''G. Or nous savons que le Galgalta porte aussi le nom de keter, A''B-hokhma, SA''G - bina, M''A - z''a, BO''N -- malkhout.

Le partsouf de la bina se caractérise par le fait qu'il peut tout concerner. Il ne désire que donner avec altruisme, il n'a pas besoin de la or hokhma, son attribut est celui du donner sans réserve, celui de la or hassadim. Le SA''G sort pour aboutir au reshimo guimel de hitalsout, bet de aviout. Ni le Galgalta, ni le A''B qui sont guidés par leurs désirs égoïstes de recevoir, ne peuvent descendre au-dessous du tabour, sachant bien qu'il s'y trouve des désirs encore plus puissants qu'au niveau où ils se situent. Sous le tabour, les nekoudot de SA''G emplissent le Galgalta de la lumière des hassadim, des délices que fait éprouver le donner sans réserve. Ces délices peuvent sans restriction se propager à tout désir du partsouf.

Au-dessous du tabour, les nekoudot de SA''G forment un nouveau partsouf qui comporte ses 10 sefirot: keter, hokhma, bina, hessed, guevoura, tiferet, netsah, hod, yessod, malkhout. Ce partsouf port le nom de "nekoudot de SA''G", il est d'une importance capitale car, étant une partie de la bina qui attire à elle, répare et élève au-dessus d'elle, il joue un rôle essentiel dans le processus de la réparation.

L'ensemble du galgalta du haut jusqu'au tabour est constitué:

Au niveau de la tête: les sefirot keter, hokhma, bina,

Au niveau du toh: hessed, guevoura, tiferet

Au-dessous du tabour, dans le sof: netsah, hod, yessod, malkhout.

Quand les nekoudot de SA''G descendent au-dessous du tabour et commencent à transmettre la lumière des hassadim au niveau du sof du Galgalta, elles ressentent en réponse une très forte réaction des reshimot, reliquats de la lumière qui emplissaient autrefois ces kelim. Il s'agit des reshimot dalet-guimel. La force de dalet-guimel est supérieure à celle du massah des nekoudot de SA''G bet--bet, le SA''G ne pouvant pas s'opposer à une lumière-désir aussi puissante, il commence par conséquent à la recevoir pour lui-même.

Examinons maintenant ce que représente la phase de la bina dans la diffusion de la lumière directe du haut vers le bas à l'appui de la figure 4. Cette phase est comme constituée de deux parties. Dans la première partie, elle ne veut rien recevoir, elle donne tout sans réserve. Cette partie est appelée gar de bina, elle est dotée d'attributs altruistes. La seconde partie est dotée de l'intention de recevoir la lumière, mais pour la transmettre. Elle reçoit, mais non pas dans une intention orientée vers elle-même, elle porte le nom de zat de bina.

Il se produit la même chose dans le partsouf des nekoudot de SA''G qui est doté des attributs de la bina. Ses 6 premières sefirot portent le nom de gar de bina, les quatre autres, celui de zat de bina. Cette lumière puissante de la hokhma qui parvient au gar de bina, ne le touche pas, leur relation se caractérise par de l'indifférence. Au niveau du zat de bina qui désire recevoir pour donner sans réserve aux niveaux inférieurs, la lumière ne peut pénétrer que jusqu'au niveau de l'aviout bet. Si les désirs qui parviennent jusqu'à la bina sont au-dessus de cette aviout, le désir de recevoir dans une intention orientée vers soi apparaît alors.

Après le tsimtsoum alef, la malkhout ne peut pas recevoir dans une intention orientée vers soi-même. Dès qu'un désir d'une telle nature apparaît dans le zat de nekoudot de SA''G, la malkhout s'élève et se situe alors à la frontière entre les désirs altruistes et égoïstes, autrement dit au milieu de tiferet. Ce mouvement de la malkhout porte le nom de tsimtsoum bet, deuxième restriction. C'est sur cette ligne que se forme la nouvelle frontière de la diffusion de la lumière, le parsa qui, au niveau du Galgalta, se trouvait dans le sioum.

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Si la lumière ne pouvait auparavant se diffuser que jusqu'au tabour, si elle essayait, en vain, de pénétrer au-dessous du tabour, avec la diffusion du partsouf des nekoudot de SA''G au-dessous du tabour, la lumière des hassadim a en quelque sorte préparé le terrain pour la diffusion de la or hokhma jusqu'au parsa. Toutefois, si avant le tsimtsoum bet, la or hassadim se diffusait au-dessous du tabour, après le tsimtsoum, il n'y a absolument plus de lumière au-dessous du parsa.

Le partsouf des nekoudot de SA''G a créé au-dessous du tabour le concept de "lieu". Qu'est ce qu'un lieu? C'est une sefira dans laquelle une autre sefira de plus petite taille peut exister. Notre monde existe dans un lieu. Si l'on extrait du monde tout ce qu'il contient, toute la création, il restera le lieu.

Nous ne sommes pas en mesure d'en avoir la perception, mais on peut dire qu'il s'agit tout simplement d'un vide qu'il n'est pas possible de mesurer, qui se situe dans d'autres dimensions. Outre notre monde, il existe des mondes spirituels, tous des mondes transparents qui ne peuvent être ni perçus ni ressentis puisqu'ils concernent d'autres dimensions.

Le monde de l'Atsilout apparaît ensuite à la place de gar de bina. Le monde de Briya se forme au-dessous du parsa, dans la partie inférieure de tiferet. Le monde de Yetsira apparaît à la place des sefirot netsah, hod, yessod. Le monde de Assiya, dont la partie terminale est appelée notre monde, se forme au niveau de la sefira malkhout.

Comment obtient-on 5 sefirot à partir de 10, de keter, hokhma, bina, z''a et malkhout? Chacune de ces sefirot, à l'exception de z''a, est constituée de 10 sefirot. Z''a, petit visage, est constitué de 6 sefirot seulement: hessed, guevoura, tiferet, netsah, hod, yessod. Si, au lieu de z''a, on nomme ses 6 sefirot, avec keter, hokhma, bina et malkhout, on obtiendra 10 sefirot. C'est la raison pour laquelle on parle parfois de 5 sefirot, parfois de 10. Il n'y a pas de partsouf consitué de 12 ou de 9 sefirot.

Il n'est pas utile de traduire en français les termes hébreux utilisés en Cabale, chacun d'eux désignant un partsouf spirituel, ou bien une de ses parties. La traduction peut contribuer à la création d'images de notre monde, ce qui est rigoureusement interdit car il ne faut pas tenter d'abaisser le spirituel au niveau de notre monde. Les termes comme "tête, bouche, corps, baiser, étreinte, accouplement, etc." peuvent induire en nous des associations qui n'ont rien à voir avec la Cabale. Il est recommandé de retenir les dénominations en hébreu. Les francophones ne connaissant pas l'hébreu ont un avantage sur les Israéliens car, chez eux, les termes en hébreu n'évoquent pas de représentations de notre monde.

 

 

 

 

Traduction : Nelly Baron ©