Entretiens
Michael Laitman
Traduction : Nelly Baron, Paris
Sommaire
1 |
Entretien à l'issue de Iom Kippour, 1995 |
2 |
A propos de la réincarnation des âmes |
3 |
Entretien à la mémoire de Baruch Ashlag, 1995 |
4 |
Entretien au cours du dîner à l'occasion de la
nouvelle lune, Tishri 1996 |
5 |
Entretien au cours du dîner "Seouda
mafseket" avant Kippour, 1996 |
6 |
Entretien au cours du dîner de Soukot, 1995 |
7 |
Entretien au cours du dîner à l'occasion de la
nouvelle lune, Tevet 1995 |
8 |
Fête du Nouvel an des Arbres, 1996 |
9 |
Dîner à l'occasion de la nouvelle lune, shevat1996
|
10 |
La Cabale, une voie vers le bonheur |
Ces articles ont été rédigés par les étudiants du Rav Mikhael
Laitman
à partir des cassettes audio d'enregistrement d'entretiens et de dialogues.
1. Entretien à l'issue de Iom
Kippour, 1995 |
La prière est le "travail du cur",
elle exprime les désirs provenant du cur. L'homme n'a pas de pouvoir sur ses
désirs, il est ainsi fait qu'il peut rarement savoir lui-même à quoi il aspire, quelles
sont ses véritables intentions. La nature intime de sa prière lui échappe à lui-même. |
Tout ce qui est exprimé dans un livre de prières
constitue ce à quoi l'homme doit parvenir dans ses demandes. Autrement dit, si l'homme
travaille sur lui-même pour réparer ses désirs et ses pensées, il parvient en ce qui
concerne désirs et des demandes des auteurs du livre de prières, des membres de la
Grande Assemblée qui ont rédigé le livre de prières juives voici 2000 ans, au seuil
d'un long exil. |
Pour parvenir à une harmonie entre les désirs de
la personne qui prie et ceux des auteurs du livre de prières, il est nécessaire de
passer par de très nombreuses étapes préliminaires, de prendre conscience du mal, de
comprendre ce qu'il porte en lui, que nous sommes totalement faits d'égoïsme, et que
c'est celui-ci qui est la source du mal. Il faut en prendre conscience et le ressentir au
plus profond de ses fibres. |
Pour y parvenir, il faut accéder à la connaissance
du Créateur car tout se comprend uniquement par comparaison, par contraste entre Ses
attributs et les nôtres, lorsque nous avons pris conscience de Sa grandeur et de notre
insignifiance. Il faut comprendre et avoir conscience de Sa magnificence, de Son
omnipotence. La foi, c'est ressentir le Créateur dans notre être, percevoir Sa
présence en nous. |
Les âmes passent par les stades suivants : |
La phase précédant leur descente dans notre monde. |
La phase au cours de laquelle elles reçoivent un certain handicap
constitué d'égoïsme, c'est ce que les âmes ressentent comme l'incarnation dans un
corps physique à la suite de laquelle "leur univers" se réduit aux limites de
"notre" monde. |
La phase au cours de laquelle les âmes se perçoivent, elles et
l'ensemble de l'univers spirituel, après l'achèvement de la réparation. |
La phase qui précède la descente des âmes dans
notre monde, ce qu'elles ressentent, est désignée par les termes "olam ein
sof", le monde de l'éternité, l'âme reçoit alors la lumière du Créateur sans
limite aucune. Ensuite, l'âme est revêtue d'égoïsme, son lien avec le spirituel
devient si ténu qu'elle prend la forme d'un corps physique et, après sa descente dans le
"olam ha ze", ce monde, elle (l'homme) ne ressent plus le Créateur, n'a plus la
perception de ce qui constituait son univers précédemment. |
"Ce monde" correspond à la perception de
l'état du moment, autrement dit, à cette partie de la création, du Créateur que nous
ressentons dans l'immédiat au moyen de nos organes des sens empreints d'égoïsme et que
nous désignons par les termes, "notre, ce monde". |
Le degré suivant, plus élevé car il s'acquiert
par la réparation des organes des sens, car il correspond à une perception élargie de
la création que nous conférera leur réparation, est ressenti avant le processus de la
réparation comme "le monde futur", autrement dit le monde que nous percevrons
par rapport à celui dans lequel nous nous trouvons. |
Nous percevons au présent ces deux mondes dans
notre corps physique : nous nous percevons nous-mêmes et notre environnement d'une
certaine manière, nous percevons "notre, ce monde". Cependant, c'est dans le
moment présent que nous envisageons le futur, et la sensation induite par la projection
dans le futur est désignée par les termes "le monde futur". Le processus se
répète le "lendemain" où le monde futur sera devenu "ce monde", et
ainsi de suite. |
Une lecture attentive de quelques écrits du Baal
Soulam nous aide à comprendre, lorsque c'est nécessaire, le processus dont nous faisons
l'objet à chaque moment. |
Dans le comportement spirituel de l'homme,
l'ascension ne se déroule que selon la ligne "médiane". Progresser "selon
la ligne médiane" signifie que pour l'homme "la Torah - le Créateur-
Israël" sont objectivement un seul et même tout : |
Le Créateur est la source à laquelle l'homme
aspire, |
La Torah est la lumière qui emplit l'homme au
moment présent, |
Israël est l'homme lui-même, son désir de s'unir
au Créateur. |
Comment trois concepts n'ayant absolument aucun
rapport peuvent-ils être identiques ? Le but de l'ensemble de la création consiste à
créer l'homme dans ce monde pour qu'il s'unisse avec le Créateur tout en vivant dans son
corps physique, autrement dit, que l'homme, par ses qualités, s'élève en franchissant
tous les mondes spirituels pour accéder au Créateur, et plus exactement, pour que tous
les mondes spirituels le pénètrent à tel point que lui et le Créateur ne forment plus
qu'un seul et même tout. Ce degré correspond à l'union avec le Créateur, aimer le
Créateur, emprunter toutes Ses voies, observer Ses commandements. C'est à ce degré que
toutes les qualités, tous les désirs, les attributs de l'homme sont devenus identiques
à ceux du Créateur. |
La Torah est donnée à l'homme pour qu'il accède
à ce degré éternel parfait, pour qu'il réalise le dessein de la Création. La Torah
n'est donnée qu'à l'homme après sa descente dans ce monde, après sa pénétration dans
l'égoïsme, dans un corps physique, et non aux anges car seul l'homme parmi toutes les
créatures est doté d'un égoïsme absolu. |
Si l'homme choisit la voie de la Torah, il peut
arriver à neutraliser son corps égoïste, ses désirs, de telle sorte qu'ils cessent de
faire écran entre lui et le Créateur, c'est alors que se produit l'union entre le
Créateur et l'homme, union qui correspond à l'état existant avant la descente de l'âme
dans ce monde, avant qu'elle ne soit dotée d'un "handicap" fait d'égoïsme.
Qui plus est, en procédant à la réparation de son égoïsme, l'homme peut s'élever sur
les degrés de l'échelle spirituelle jusqu'au degré du Créateur. Certaines créatures
sont privées d'égoïsme, elles ne disposent par conséquent pas d'outil pour progresser
et demeurent à leur niveau initial. |
A l'exception de l'homme, toutes les créatures sont
dites "spirituellement inanimées, immobiles". Même les anges, les forces
divines au moyen desquelles le Créateur dirige la création, ne sont pas des
forces-désirs indépendants, mais seulement des exécutants de Sa volonté. L'homme peut
en transformant ses désirs égoïstes extraordinairement développés, devenir l'égal du
Créateur. |
L'âme est une partie du Créateur placée en
l'homme. Venant au monde dans une enveloppe faite d'égoïsme, l'homme ne perçoit plus le
Créateur ni le spirituel car tous ses organes des sens sont empreints d'égoïsme, de
qualités opposées au spirituel. En transformant son égoïsme en altruisme, l'homme se
sépare de son enveloppe faite d'égoïsme et commence à percevoir la création dans son
authenticité au point que plus rien (plus aucun désir, plus aucun attribut égoïste) ne
le sépare du Créateur. C'est alors que les trois concepts s'unissent. |
Notre tâche est d'éliminer, à l'aide de la Torah,
les obstacles entre les âmes et le Créateur. De toute l'étude de la Torah, c'est la
Cabale qui est de la plus grande efficacité car elle attire sur l'homme un rayonnement de
la plus forte intensité au moment de son étude. |
Il n'y a pas de mouvement dans "l'espace"
spirituel, d'un monde vers un autre, il n'y a que des transformations d'états intérieurs
qui nous permettent de voir notre enveloppe intérieure. C'est le Créateur que nous
percevons, mais cette perception est filtrée par les écrans que sont les diverses
manifestations de notre égoïsme. La perception du Créateur, la perception de la
création, de l'espace dans lequel nous nous trouvons se révèlent à mesure de leur
suppression, mais nous n'en avons pas conscience. Les graduations, les portions
d'égoïsme que nous retranchons de nous, les graduations de la réparation correspondent
aux degrés de l'échelle spirituelle ou mondes. Autrement dit, les mondes ne sont rien
d'autre que les graduations de la perception que nous avons du Créateur. |
L'égoïsme qui parasite notre perception de la
vraie connaissance n'est présent qu'en l'homme, le Créateur ne peut pas en faire preuve
car la perfection et l'ouverture caractérisent Sa relation à l'homme. La dissimulation
est éprouvée ou non par l'homme uniquement qui se dissimule à lui-même les mondes,
comme s'il se cachait derrière les voiles constitués par son égoïsme. |
Le retranchement de l'égoïsme ne s'effectue pas
d'un seul coup. Au début, le Créateur donne à l'homme des périodes qui correspondent
aux vies dans ce monde, comme une chance pour s'élever. A part l'incitation initiale qui
le fait aspirer au spirituel, c'est l'homme qui est ensuite maître de tout le processus.
Au cours de chacune de ses vies, l'homme doit retrancher de lui une certaine partie de sa
nature égoïste et se rapprocher un peu plus du Créateur. Ces vies se répéteront tant
que l'homme n'aura pas effectué sa réparation de telle sorte que ses désirs désignés
en Cabale par le terme "corps" ne constitueront plus une barrière entre lui et
le Créateur, moment où ses attributs l'uniront au Créateur, indépendamment du monde
dans lequel il se trouve physiquement. |
Quitter son enveloppe égoïste est désigné par
les termes "mort terrestre" à laquelle succède une nouvelle naissance dans
notre monde. Les parties réparées de l'égoïsme de l'âme générale fusionnent, et il
se produit comme une sorte de "redistribution" car toutes les âmes constituent
une seule et même création et les enveloppes, un seul et même égoïsme. Ce n'est que
pour qu'il soit possible de procéder à la réparation de l'âme générale qu'il s'est
produit un fractionnement de la création seule et unique, l'âme d'Adam, en parties, en
âmes individualisées car il est plus facile d'effectuer la réparation de chacune de ces
parties que du tout. |
Ceci explique le mouvement des âmes d'un monde vers
un autre et le processus de leur réparation. A la fin de la réparation, toutes les âmes
individualisées seront unies à nouveau dans un désir général, l'âme générale
recevant toute la lumière du Créateur, manifestation de Sa perfection. |
Il n'existe que le monde de l'infini, le monde de
l'union totale avec le Créateur. En dehors de ce monde, ce que perçoit l'homme ne sont
que des fragments de la perfection infinie, du Monde de l'Infini. |
Un fragment du monde de l'Infini est désigné par
les termes "Homme primordial", le deuxième Bria, le suivant Ietsira, puis
Assia. Le fragment le plus petit, le plus "étroit", correspond à notre monde.
Autrement dit, le monde de l'Infini tel que nous le percevons au moyen de nos sens, se
contracte jusqu'à la taille de notre monde. A mesure de l'élargissement de notre
perception, nous pouvons appeler ce monde, par exemple, le monde de Bria, etc. Tout
dépend de l'étendue de notre perception. |
L'objet de nos études se réfère uniquement à
l'homme. Hormis l'homme et ses sensations, il n'existe que le monde de l'Infini. Les
réparations dont doit faire l'objet la Malkhout du monde de l'Infini désigné par les
termes "âme", "création", sont très nombreuses. Rien n'est créé
en vain. |
Le Baal Soulam cite l'exemple d'un petit insecte
dans la jungle, à la recherche toute sa vie de sa subsistance et dont pratiquement
personne ne connaît l'existence. Cependant, non seulement cet insecte mais aussi chacune
de ses parties sont d'une grande importance pour l'achèvement de la réparation. |
Rien n'est créé en vain par le Créateur, et tous
les événements se produisent en harmonie avec le but dont nous nous rapprochons. Pour ce
qui nous concerne, ce processus se déroule selon notre plein gré ou contre, nous le
comprenons ou nous y sommes totalement hermétiques. Indépendamment de notre attitude,
tout progresse vers l'achèvement de la réparation conformément au projet divin, vers
Son dévoilement total aux créatures de ce monde. |
Tout comme les diverses parties de la Malkhout du
monde de l'Infini qui diffèrent entre elles uniquement par l'intensité de leur désir et
correspondent dans notre monde aux divers niveaux de la nature inanimée, végétale,
animale, humaine, de même, il existe parmi les hommes divers types, peuples, etc. |
Pourquoi beaucoup s'intéressent-ils à la
différence entre l'homme et la femme et non à la réparation que doivent effectuer les
pierres, celles-ci ont pourtant été placées aussi dans notre monde et doivent aussi
parvenir à l'objectif de l'ensemble de la création ? Hormis l'homme, la réparation de
l'ensemble de la nature ne dépend que de la réparation humaine. |
En travaillant sur lui-même, l'homme
"anime" la nature en vue de l'achèvement de sa réparation. Ni les animaux, ni
les végétaux n'ont besoin, de leurs propres forces, d'effectuer leur réparation, ils ne
disposent pas de libre arbitre, de la liberté de maîtriser leur égoïsme car la Torah
ne leur a pas été donnée. |
Pour ce qui concerne les hommes, tous n'ont pas
reçu la Torah de notre monde de manière identique : les peuples du monde ont reçu 7
commandements, les Juifs 613. Il s'agit de l'observation physique des Commandements au
niveau spirituel-inanimé. Les hommes observent ces Commandements de manière différente,
tout dépend de la quantité de réparations que chaque âme doit effectuer en descendant
dans ce monde. Il n'y a aucun privilège à naître parmi les nations ou parmi le peuple
juif, l'un doit effectuer plus de réparations, l'autre moins. |
Il en est de même pour ce qui concerne la femme et
l'homme qui doivent observer l'un et l'autre les commandements correspondant à leur
nature. Toutefois, cela ne dépend pas de leur aspiration à se rapprocher du Créateur,
et bien des croyants et des non-croyants ne se posent aucune question à propos du
Créateur, du dessein de la création, de la réparation. |
Ces hommes n'ont tout simplement pas reçu de
l'en-haut le désir de se transformer et ils exécutent mécaniquement ce que leur
éducation leur a enseigné. Ce sont les gestes mécaniques à exécuter dans notre monde
qui différencient effectivement les hommes, les peuples, l'homme et la femme, le petit
enfant et l'adulte. |
Il est clair qu'un homme qui aspire à s'élever
spirituellement, est mû par une force intérieure, c'est qu'il a reçu cette aspiration
du Créateur car son temps pour grandir était venu, il sera donc différent d'un autre
homme qui n'aura pas encore reçu de l'en-haut un désir de cette nature. |
C'est la raison pour laquelle, il ne faut pas
diviser les hommes selon leur aspect, leur appartenance raciale ou sexuelle. La question
d'étudier la Cabale ne se pose pas. Etudie celui qui a reçu l'appel de l'en-haut, qui
aspire à la Cabale et qui désire l'étudier. Les exceptions sont rares, mais il existe
des exemples de femmes cabalistes, nos prophétesses, Deborah, Hulda, etc. |
Les anges sont des robots qui exécutent un certain
travail dans le monde spirituel : ils "déplacent" "quelque chose"
"d'un endroit" vers "un autre endroit", rien de plus. Ils ne
s'élèvent ni ne descendent sur les degrés spirituels comme les hommes, ils ne
grandissent pas spirituellement. Ce sont des forces spirituelles exécutantes qui agissent
à chaque degré spirituel. |
Les degrés de la prophétie sont les fruits d'un
travail sur soi-même. Il n'y dans notre monde que le Créateur, l'homme et la voie selon
laquelle l'homme progresse vers le Créateur, voie appelée Torah. L'environnement de
l'homme (la société, la famille, les amis) ne sont qu'une enveloppe, un vêtement qui
sépare l'homme du Créateur et au moyen desquels Il agit sur l'homme en le plaçant dans
des situations complexes, insupportables qui apportent le plus souvent souffrances et
déceptions. |
Comment pénétrons-nous dans ce monde?
Schématiquement, le Créateur extrait de lui une petite partie et y insuffle de
l'égoïsme. Après l'éclatement du désir général créé par le Créateur, en petits
fragments égoïstes, une réparation progressive permet la création des mondes
supérieurs, Atsilout, Bria, Ietsira, Assia. Les "fragments" les plus purs
permettent la création des mondes spirituels les plus élevés. Puis, les désirs les
plus authentiquement égoïstes, le cur même de la création, la Malkhout du Monde
de l'Infini permet la formation de l'âme de l'homme primordial, Adam qui se divise
ensuite en petits fragments, nos âmes. |
Les débutants dans l'étude de la Cabale font
souvent une confusion à propos de ce qui régit ce monde : "De qui dépendent nos
actions, du Créateur ou bien de nous ?" Avant que l'homme entreprenne quelque chose,
il doit être persuadé que tout dépend de lui, après l'achèvement de sa tâche, il
doit se dire que tout ne dépendait que du Créateur. Si nous agissons ainsi, nous
progressons correctement. |
Il y a des choses inexplicables qui ne peuvent
qu'être ressenties, car l'incarnation du spirituel dans le matériel s'exprime
difficilement par des mots. La science de notre monde peut s'expliquer, la science du
spirituel également, mais comment expliquer le processus qui a lieu quand un monde prend
la forme d'un autre. Toutes les explications cabalistiques ont pour limite l'explication
de la fragmentation de l'âme d'Adam. Ce n'est pas que les cabalistes ne veuillent pas
donner davantage d'explications, mais parce que cela relève non de l'explication mais du
ressenti de chaque homme en particulier. |
L'égoïsme est une immense force spirituelle, et
nous ne ressentons rien d'autre qu'elle à tel point que nous n'avons même pas idée de
ce dont il faudrait nous débarrasser. Pour nous connaître, nous devons nous regarder de
l'extérieur, ressentir quelque chose distinct de nous, nous comparer à quelque chose
extérieur à nous. |
Nous voyons les objets qui nous entourent parce
qu'ils sont constitués de ce même égoïsme, sinon nous ne pourrions pas les voir.
L'égoïsme comporte plusieurs phases et types. La partie la plus petite, la plus
primitive, c'est celle qui ne perçoit qu'elle-même. Il s'agit de la perception qu'a
l'homme dans notre monde. Nous sommes tellement égoïstes que nous ne percevons que
nous-mêmes. |
Quand nous "grandissons" un peu, notre
égoïsme dépasse les limites de notre monde au-delà desquelles nous commençons à
percevoir le Créateur. C'est alors que notre égoïsme est qualifié de spirituel.
L'objet de nos désirs ne concerne plus des plaisirs physiques, "ner dakik", les
plaisirs de notre monde, mais les plaisirs spirituels procurés par la lumière du
Créateur. |
L'homme n'agit que mû par ses désirs conscients ou
inconscients. La raison est donnée comme mécanisme auxiliaire permettant de mieux s'y
reconnaître dans nos désirs. De ce fait, l'homme ne peut pas être supérieur à ses
désirs. Nous pouvons dire que c'est grâce à ses désirs, à "ses émotions "
que l'homme agit et il n'en prend conscience qu'ensuite. |
Comment prendre conscience d'un événement ? Par
les actes accomplis par l'homme, le Créateur manifeste Sa toute-puissance pour que
l'homme puisse ensuite prendre conscience et, la fois suivante, agir d'après ses propres
conclusions. C'est du Créateur que dépend le fait que nous nous souvenions de notre
manière de nos actes, et nos actes seront raisonnables ou bien Il nous enseignera en nous
faisant emprunter le chemin des souffrances. |
Notre éducation est un processus de chaque instant,
mais elle ne nous donne pas la possibilité de nous réparer en quoi que ce soit. Nous
devons uniquement prendre conscience que nous sommes des égoïstes absolus et sans force
aucune devant notre égoïsme. Le Créateur se charge de tout ce qui ne concerne pas cette
prise de conscience. Plus l'homme progresse sur le chemin spirituel, moins l'homme a
d'estime pour lui-même, plus il connaît sa véritable nature. Plus le Créateur se
dévoile à lui, plus il voit ce qu'il est par rapport au Créateur. |
Cette prise de conscience correspond à une
progression sur le chemin spirituel. Prenons pour exemple une personne qui aurait
réalisé sa réparation à 99 %, la portion de un pour cent non réparée lui apparaît
extrêmement agrandie en considération des 99 % déjà réparés. La petite "paille
dans l'il" lui apparaît énorme. |
Cette attitude est celle d'un juste, la
lumière qui nous illumine est perçue par nous comme lumière et nos propres ténèbres.
Autrement dit, nos actions et notre étude nous permettent de prendre conscience du
Créateur et de nous-mêmes. Quand l'homme ne perçoit que son insignifiance absolue, il
sombre dans le désespoir. Il ne perçoit pas le Créateur, et le monde entier lui
apparaît sombre. Si l'homme passe par ces états de désespoir tout en gardant à
l'esprit que leur source spirituelle n'est autre que le Créateur à qui il peut adresser
des demandes, qu'il peut invectiver, à qui il peut présenter ses exigences, mais qui
comprend que tout dépend de Lui, cet homme a déjà pris conscience de son lien spirituel
avec le Créateur. Ayant la perception de soi-même et du Créateur, l'homme ne sombre
plus dans le désespoir, il comprend que ses états lui sont envoyés temporairement de
l'en-haut de manière incontournable. |
La façon dont on s'adresse au Créateur Lui importe
peu, l'essentiel est que l'homme comprenne qu'Il existe. Le Créateur nous envoie donc des
désirs pour que nous ayons envers lui des réactions, que nous nous développions. |
L'"Etude des dix sefirot" du Baal Soulam
commence par la description des 4 degrés de la création du premier désir, autrement dit
par la description de la phase existant avant le commencement de la création. Ainsi que
l'écrit le Baal Soulam par ailleurs, ses descriptions correspondent à ce qu'il a perçu
dans toute sa grandeur intrinsèque. |
|
2. A propos de la réincarnation
des âmes |
Qu'est ce que la réincarnation des âmes ? Le ARI
écrit dans son ouvrage "La RÉvolution des âmes" : "l'âme d'un tel de
"la main droite du premier homme"", autrement dit de ses attributs de
Hessed, de la force correspondante. Au moment où s'est produit le fractionnement de
l'âme du premier homme et de l'individualisation des âmes, elles se sont
"liées" à des corps physiques de notre monde. L'homme peut se sentir doté
d'un corps et d'une âme. Toutes les âmes sont liées entre elles et si ce n'était
l'égoïsme injecté en nous, toutes les âmes se sentiraient unies en un seul et même
tout. Ceci explique le commandement de base relatif à la relation à autrui que nous
devons considérer comme nous-mêmes, partant du principe de l'amour universel. |
Il n'existe rien d'autre que le Créateur et l'âme
universelle, unique, pratiquement fondue en Lui. La réparation consiste à transformer
nos propres sensations. Autour de nous, rien de change. Seuls des voiles sont ôtés des
nos yeux, et il devient aussitôt clair que nous sommes unis au Créateur. Pour parvenir
à cet état, il faut travailler dur, tout résultat dépend de la persévérance. Ce ne
sont pas la quantité ni la qualité des connaissances, mais les efforts faits pour
parvenir au but qui sont importants. |
Que signifie observer un commandement ? Dans notre
monde, nous devons observer physiquement les commandements au niveau inanimé et
simultanément les observer au niveau spirituel. C'est alors que se réalise une
réparation. Apprendre à un homme à observer les commandements n'est possible qu'en
procédant à son éducation spirituelle. Cela dépend de son désir. Nous étudions les
éléments des commandements spirituels et les méthodes de leur observation, puis, après
nous être dotés d'un écran, nous apprenons à observer les commandements à l'aide de
cet écran. L'observation d'un Commandement signifie par conséquent recevoir la lumière
à l'aide de cet écran. |
|
3. A la mémoire de Baruch
Ashlag, 1995 |
Le Créateur agit sur nous par le biais des divers
éléments de notre monde. L'homme doit comprendre que les événements qui lui
surviennent ne sont rien d'autre que des messages du Créateur. Si l'homme réagit
correctement à l'action divine, il sentira et comprendra clairement ce qu'attend de lui
le Créateur au point qu'il aura la sensation du Créateur. |
Le Créateur agit sur nous non seulement par le
biais des personnes de notre environnement, mais également au moyen de tout ce qui existe
dans ce monde. Notre monde est ainsi structuré car c'est par lui que le Créateur peut
influer sur nous, nous rapprochant ainsi de l'objectif de la création. |
Dans les diverses situations existentielles
auxquelles nous nous heurtons, nous ne ressentons pas l'action du Créateur. C'est parce
que nos attributs font que nous sommes à l'opposé du Créateur, nous ne pouvons, de ce
fait, Le ressentir. Toutefois, dès que l'homme acquiert quelques attributs analogues à
ceux du Créateur, aussitôt il commence à Le ressentir en proportion. |
A chaque coup du destin, nous devons par conséquent
nous poser correctement la question : "pourquoi est-ce que cela m'est envoyé ? Pour
quelle raison le Créateur m'a-t-il fait cela ? " Il n'existe pas de châtiment bien
que la Torah en décrive une multitude. Il n'y a que "l'incitation " nécessaire
pour que l'homme progresse vers la perfection que nous nous efforçons égoïstement de
fuir. |
La conscience des choses n'est qu'un mécanisme
auxiliaire de second ordre qui nous aide à comprendre correctement notre ressenti. Si
nous nous imaginons que notre vie est une immense salle de classe dans laquelle le
professeur est le Créateur qui possède toutes les connaissances qu'Il tente de nous
transmettre dans la mesure dans laquelle nous pouvons les assimiler à chaque moment
alors, progressivement, la sensation du Créateur commence à naître dans les organes
spirituels des sens nouvellement apparus en nous. |
Le Créateur a créé une échelle pour notre
ascension. Cette échelle peut même être qualifiée de mobile. C'est cette échelle qui
est apparue à Jacob dans son rêve et que nous ont décrite le Baal haSoulam, rabbi
Yehuda Ashlag et son fils, Barukh Ashlag. |
Nous avons le dos tourné à la source de
connaissance que représente cette échelle, et ce n'est qu'en faisant des efforts que
nous pourrons nous tourner vers elle et commencer à nous rapprocher du Créateur. C'est
pour cela que le Créateur nous envoie des enseignants, des ouvrages et des camarades
d'étude et de progression spirituelle. |
L'élève qui suit l'enseignement de la Cabale se
trouve dans ce monde physique mais, alourdi par son égoïsme, il ne peut pas apprécier
et comprendre pleinement les auteurs de cette sagesse qui sont physiquement proches et en
même temps évoluent déjà dans les mondes spirituels. |
Si l'élève peut faire abstraction de sa raison, de
son bon sens, de ses opinions, de ses raisonnements et agir tout empreint de la pensée
des auteurs des ouvrages de sagesse authentiques, il peut se lier de manière inconsciente
au spirituel. |
Nous ne voyons pas, nous ne ressentons pas le
Créateur dans notre monde, il n'est par conséquent pas possible que nous puissions
obtenir de notre égoïsme de se soumettre au Créateur. La pensée d'un enseignant, d'un
maître peut pénétrer l'élève, induire en lui la foi. Cela correspond à l'AHA"P
spirituel (de l'enseignant) qui tomberait dans le G"E du niveau inférieur (de
l'élève)). Se hisser à l'AHA"P du maître signifie s'imprégner de sa sagesse, de
sa pensée. Si l'élève se fond dans l'AHA"P d'un texte de sagesse, il s'élève
temporairement et le spirituel lui est montré. |
Lorsque nous lisons les ouvrages de nos justes, le
Baal HaSoulam, Shimon Bar Yohaï, etc, nous nous lions directement à eux par la lumière
environnante, or makif, qui nous illumine alors et purifie nos désirs-récipients. |
Il est important au cours de la lecture d'avoir
conscience du niveau de l'auteur. Nous nous lions alors non seulement à sa pensée et à
son orientation mais également au pont qui peut nous aider à progresser, nous nous lions
directement à l'auteur. Il importe peu que l'auteur ne soit plus de ce monde au moment
présent, nous pouvons nous lier à lui par notre ressenti, en étudiant ses ouvrages. |
Les voies menant vers le Créateur sont nombreuses,
de même que Ses outils pour agir sur nous. Toutes les difficultés qui surviennent sur le
chemin de l'étudiant, notamment la mort d'un maître, peuvent être considérées comme
une transformation à l'échelon individuel. |
|
4. Dîner à l'occasion de la
nouvelle lune, tishri 1996 |
L'univers n'est constitué que de deux composantes :
le Créateur et son désir de faire plaisir et la création et son désir d'éprouver du
plaisir. Le désir d'éprouver du plaisir réparé au moyen d'un écran anti-égoïste est
désigné par le terme "partsouf", élément spirituel. Quand le partsouf laisse
pénétrer en lui le plaisir en dédiant cette sensation au Créateur, il réalise le
"zevoug de akaa", cette action est désignée par le terme
"Commandement". |
La lumière qui pénètre le partsouf est désignée
par le terme "Torah". Autrement dit, si l'homme imprime à l'observation
physique d'un commandement une orientation spirituelle et que, ce faisant, il reçoit à
l'intérieur de lui, dans son égoïsme réparé, la lumière de la Torah, il unit en lui
deux mondes. |
En observant les commandements dans ce monde,
l'homme doit encore définir ce qu'il veut obtenir au moyen de ce qu'il observe.
L'observation purement automatique ne permet pas la progression spirituelle, mais elle
place l'homme au "niveau spirituellement inanimé". Seule l'intention, en
fonction de son intensité et de son orientation, fait entrer l'homme dans le monde
spirituel et définit son degré spirituel et l'intensité de sa perception de la lumière
spirituelle, du Créateur. "Un commandement sans intention est un corps sans
âme", autrement dit, il se situe au niveau spirituellement inanimé. |
Enseigner l'intention juste constitue l'objet et la
tâche de la Cabale, c'est la raison pour laquelle elle représente la partie cachée de
la Torah, car chaque homme est seul à connaître son intention, et personne d'autre.
Parfois, l'homme lui-même ne peut pas précisément définir ses propres intentions. |
Dans sa phase initiale, l'enseignement de la Cabale
est basé sur l'étude de l'homme, sur la manière de définir ses véritables intentions.
L'homme finit par prendre conscience de son égoïsme et de la vraie nature de son désir
d'éprouver du plaisir sans pensée aucune pour autrui ni considération de l'opinion ni
du désir d'autrui. |
Au début de sa progression spirituelle, l'homme ne
comprend pas pourquoi il se lève tôt le matin, étudie, participe à des entretiens. Il
le fait inconsciemment. Ce n'est qu'ensuite, quand le Créateur se révèle à lui, qu'il
commence à prendre conscience qu'il a été amené à agir ainsi, et tout devient clair. |
Les mondes n'existent pas sans l'homme qui en a la
perception. Seul l'homme, par sa perception de l'un ou l'autre des fragments de leur
lumière infinie et uniforme, appelle le fragment qu'il perçoit "son monde". |
A l'inverse, tous les degrés des mondes sont à
l'état latent en l'homme. Il s'agit des gradations de sa connaissance du spirituel qui
correspondent à l'acquisition progressive, degré après degré, des connaissances
dépassant les limites de notre monde. |
L'homme est un point égoïste dans la création qui
doit mûrir pour progresser spirituellement. Seule la maturation, le point dans le
cur de l'homme qui s'ouvre, correspond à l'incitation initiale, tous les autres
actes en découlent. |
Nous ne sommes mus que par le désir d'éprouver du
plaisir à tous les niveaux de notre développement. Ce désir est désigné par le terme
"klipa" (peau, écorce) car cette force protège l'homme tant qu'il n'est pas
parvenu à un stade de développement tel qu'il souhaite ôter de lui cette peau pour
accéder au fruit. Le fruit, c'est la klipa réparée, le désir de donner sans retour, de
faire plaisir, à l'instar du Créateur. |
La klipa est une force spirituelle. Le corps
spirituel de la klipa se compose, tout comme un corps spirituel pur, d'une tête et d'un
corps. La tête de la klipa est désignée par le terme "connaissance", et le
corps par "l'action de recevoir". La "tête" d'un corps
spirituellement pur est appelée la "foi au-dessus de la connaissance", et le
"corps" est appelé "l'action de donner sans retour". |
Seule l'étude assidue peut faire sortir l'homme des
états dans lesquels il sombre sans rien pouvoir y faire. L'étude quotidienne purifie les
pensées, incite au mouvement dans la juste direction. |
Question : |
Pourquoi disons-nous "lehaïm", à la vie,
quand nous buvons ? |
Le vin symbolise la lumière de la
"Hokhma", la lumière de la vie. Pour souligner que nous recevons cette lumière
de la vie au moyen d'un écran, nous disons "lehaïm" pour que la lumière qui
nous parvient nous éclaire au nom de la vie, pour que cette lumière ne soit pas reçue
de manière incorrecte dans des désirs non réparés, ce qui ferait disparaître la
lumière et apparaître la "morte spirituelle". |
Question : Y a-t-il de mauvaises questions, des
questions inutiles ? |
Non, s'il y a une question, cela signifie qu'il y a
un désir à la recherche de sa satisfaction, cette question a le droit d'être. Pour ce
qui concerne la réponse, c'est plus compliqué. Il n'est parfois pas possible de fournir
une réponse claire du fait des différences de ressenti entre celui qui a posé la
question et celui qui peut y répondre. D'une manière générale, il n'existe pas de
réponses aux questions. Chacun doit répondre lui-même à ses propres questions. |
Si un homme éprouve des inquiétudes spirituelles,
cela signifie que des liens personnels le relient au Créateur, liens encore peu
clairement ressentis, mais des liens tout de même. Personne d'autre que lui ne doit le
savoir, d'ailleurs, lui-même ne comprend pas bien ce qui lui arrive. |
Le monde spirituel n'est que le désir de recevoir
et l'écran, masakh, qui lui est opposé. La prise de décision dans le keli s'effectue
soit à partir d'un désir (keli égoïste), soit à partir du masakh (keli spirituel
donnant sans retour), soit à partir de leur fusion (keli spirituel recevant). |
L'homme doit s'efforcer d'analyser tout ce qui lui
arrive, d'accepter tous les événements comme un moyen pour progresser spirituellement.
Il n'existe aucune recette, dans chaque cas particulier, l'homme doit lui-même savoir ce
qu'il peut et ce qu'il ne peut pas en faisant, dans chaque cas particulier, tous ses
efforts et en mettant en application toutes les méthodes indiquées par nos maîtres pour
résoudre chaque question. |
Quand l'homme voit qu'après avoir essayé tout, il
ne peut pas sortir de son petit univers, de son égoïsme, alors il lève les bras et crie
vers Dieu pour lui demander de l'aide. L'égoïsme sent alors sa mort et commence à
crier. C'est seulement dans cette situation sans issue que le Créateur aide l'homme car
celui-ci est alors prêt à accepter l'aide du Créateur. |
Nous réussirons tous à réaliser le "gmar
tikoun", le parachèvement de la réparation, nous parviendrons tous à notre racine
dans "l'ein sof", bon gré mal gré. Tout avance vers la réparation finale,
vers la fin de ce monde, de l'existence égoïste, indépendamment de notre désir. La
notion de "fin du monde" dans le langage quotidien est radicalement différente
de son sens véritable en Cabale. |
L'étude des véritables sources peut accélérer
notre progression vers le spirituel et nous donner la possibilité de vivre le spirituel
dans cette vie. Ce chemin est appelé chemin de la Torah. La progression peut se faire
également par les souffrances, en suivant les révolutions de l'âme, de toute façon le
résultat est identique. |
Le chemin de la Torah ne signifie pas diminuer les
souffrances ou chercher à les fuir, ce n'est pas ce qui meut celui qui progresse selon
cette voie. L'homme transforme les souffrances induites par le plaisir égoïste
insuffisant procuré par les objets de ce monde, en souffrances dues à l'absence de
spirituel et, de ce fait, il diminue le temps de son parcourt vers le but. |
|
5. Seouda mafseket avant Kippour,
1996 |
"Talmid hakham", élève du sage, ces
termes désignent celui qui étudie directement auprès du Créateur. Que peut-on étudier
auprès du Créateur ? Le seul attribut du Créateur est de faire plaisir à ses
créations. Si l'homme désire acquérir cet attribut, faire plaisir au Créateur, comme
le Créateur fait plaisir à l'homme, il devient "Elève du Créateur". |
A la condition que l'homme fasse des efforts pour
travailler, le Créateur entendra sa demande d'aide. Ce processus doit être sincère, ni
le cur, ni le Créateur ne peuvent être abusés, la motivation de la progression
spirituelle est une voie intérieure personnelle, inutile de la montrer, elle concerne
uniquement l'homme et le Créateur, sinon la prière est vaine. Il n'y a plus de mots là
où commencent les impressions spirituelles, l'homme à la recherche du divin ne doit pas
parler du niveau où il se situe. |
Quand l'homme ne désire rien d'autre que progresser
vers le Créateur, quand il dédie toutes ses forces et son temps à sa progression, il
obtient une réponse du Créateur à ses désirs. |
En premier lieu, l'homme doit connaître ce qui lui
est nécessaire pour sa réparation, mais il ne comprend pas pleinement ce qu'est un keli
apte à recevoir la lumière divine, ce qu'est la lumière. |
Les ouvrages de Yehuda Ashlag et Barukh Ashlag nous
donnent des indications et une méthode globale pour progresser spirituellement. Le Baal
HaSoulam nous a fourni des précisions sur les orientations qui nous permettent
d'entreprendre notre progression spirituelle et nous rapprocher du Créateur. |
Pourquoi ne mangeons-nous pas pendant Iom Kipur ?
S'il est prescrit à un malade de ne pas manger pendant une journée et de s'habiller en
blanc pour guérir d'une maladie, il le fera pour son bien. C'est à ce niveau que se
situent les actes de la plus grande partie des hommes vis à vis des prescriptions
religieuses. |
Les commandements divins doivent être observés
uniquement parce qu'ils correspondent à Sa prescription. Nous ne comprenons pas comment
le spirituel est lié à notre monde, de quelle manière les mondes spirituels prennent
l'aspect du monde matériel. |
L'homme étudie : s'il comprend qu'il ne comprend
pas, c'est déjà une vérité. Le Créateur lui donne cette impression parce qu'Il
souhaite le rapprocher de Lui. Et au contraire, s'il ne désire pas le rapprochement de
l'homme, il lui donne la satisfaction dans son étude, son travail, sa famille. La
progression n'est possible qu'à partir de la sensation d'insatisfaction. |
En général, l'homme est éduqué dans le sentiment
de sa propre perfection. C'est de cette façon que les éducateurs privent l'être de
toute possibilité de tomber et de s'élever. Dans nos sociétés, l'éducation en
général est communément basée sur le principe de sensation d'autosatisfaction. Cela
tue l'homme car son égoïsme est satisfait. |
Il en est de même dans notre développement
spirituel, seul le degré d'insatisfaction définit l'intensité de l'aspiration à aller
au-delà des limites de l'habitude et de la paresse, et oblige à s'élever
spirituellement. |
Seul l'effort individuel, suffisant en quantité et
en qualité, permet de parvenir au but que nous nous sommes fixé. Toute forme d'efforts,
l'étude, les discussions, la diffusion de la sagesse de la Cabale, etc, apportent un
grand bienfait à celui qui en est à l'origine car il est le fil conducteur permettant la
connaissance du Créateur dans notre monde. |
Tant que les connaissances en Cabale ne sont pas
passées par le cur de l'homme, par son ressenti, elles ne sont pas authentiques.
Les sciences peuvent être étudiées sans modifier les qualités humaines, aucune d'elles
n'exige d'un chercheur de transformer son regard sur la vie, à corriger les traits de son
caractère car elles sont dédiées à la recherche de connaissances sur la partie
extérieure de la création, celle qui est dans le s limites de notre petit monde.
Cependant, de nos jours, la science commence à découvrir qu'il existe une relation entre
les résultats d'une expérience et l'expérimentateur. En Cabale, le chercheur ne peut
acquérir des connaissances que si ses qualités sont similaires à celles de l'objet de
son étude. |
|
6. Dîner de Soukot, 1995 |
Toutes les réparations qui se produisent dans le
partzouf Z"A du monde de l'Atsilout, le prototype de l'homme dans notre monde, ont
lieu dans le processus spirituel désigné par le terme "Soukot". |
L'homme, le récipient spirituel, l'âme, est
semblable à l'état de Z"A dans le monde de l'Atsilout. La lumière que reçoit
l'âme provient de l'interaction de la Bina, de Z"A et de la Malkhout du monde de
l'Atsilout. |
Yehuda Ashlag dit : "La Souka réunit deux
concepts : la nuée qui recouvre et ce qui est utilisé pour la couverture de la Souka,
c'est-à-dire des débris végétaux, des branchages. Si l'homme peut se construire une
protection similaire vis à vis des plaisirs que lui envoie l'en-haut, alors, au lieu
d'une nuée qui le sépare du Créateur, il commence à voir "la nuée de la
gloire", il découvre le Créateur". |
Le travail de l'homme au moment où il construit la
couverture de la Souka symbolise la construction de l'écran, le masakh qui permet de
faire refléter le plaisir procuré par la perception du Créateur. |
Ce travail est appelé "man de ima", ce
qui signifie une prière demandant de recevoir les forces pour s'opposer à l'égoïsme.
Si la demande de l'homme est sincère, cette force descend en lui et lui donne la
possibilité de recevoir la lumière divine à l'aide de l'écran, la lumière de la
sagesse et de la compréhension, la "or hokhma". |
Cette lumière porte en elle toutes les informations
sur le degré où se situe l'homme, sur les raisons des événements qui lui arrivent, sur
le degré auquel il se situe. L'homme, après avoir compris les attributs de ce degré
spirituel porte alors le nom de ce degré. Puis, après avoir accédé à un degré encore
plus élevé, correspondant à encore plus de perfection, le nom de cet homme change
encore, et ainsi de suite. A mesure que l'homme s'élève sur les degrés spirituels, il
acquiert de nouveaux attributs. |
Les âmes qui descendent dans notre monde ont pour
mission de parvenir au degré auquel elles étaient avant leur descente et leur
incarnation dans un corps biologique. L'homme a l'obligation durant l'une de ses vies de
parvenir, alors qu'il vit dans un corps, et malgré l'opposition de celui-ci, à la racine
de son âme, de se hisser au degré spirituel de son âme avant sa descente. |
Il y a des âmes qui doivent se hisser à leur
degré, et uniquement. Ce chemin, elles le parcourent en s'élevant, conventionnellement,
sur les 6000 degrés appelés "années", d'où la notion de 6000 ans d'existence
du monde. |
Il y a des âmes particulières qui doivent non
seulement se hisser à leur degré, mais aussi poursuivre leur ascension dans tous les
mondes de ABE"A jusqu'au niveau du partsouf de SA"G du monde de l'homme
primordial. Ce niveau est appelé "7000 degrés" ou "7000 ans". Ou
bien jusqu'au niveau du partsouf A"B du monde de l'homme primordial, appelé
"8000 ans". Ou bien jusqu'au niveau du partsouf de Galgalta, appelé "9000
ans". |
Certaines âmes parviennent au niveau de "10000
degrés" ou "10000 ans" et pénètrent par leur connaissance, leur
perception, dans le monde de l'Infini. |
Une telle âme ne descend dans notre monde qu'une
fois au cours de plusieurs dizaines de générations. Dans toute l'histoire de
l'humanité, elles sont très rares. Tous les grands cabalistes ont une âme de cette
nature. |
L'observation du commandement de la construction de
la Souka symbolise la fusion du Créateur et de la création au niveau le plus élevé.
Comment cela se produit-il ? |
Le Z"A qui est constitué de 6 sefirot donne
l'orientation en fonction de la provenance de la lumière : le nord, le sud, l'est,
l'ouest, le haut et le bas. La Malkhout reçoit la lumière des sefirot de Z"A, de
ces 6 attributs. C'est pourquoi l'etrog est d'abord appliqué au loulav, c'est ensuite que
la bénédiction est prononcée. Ceci concerne l'observation du Commandement de la Souka
et du Loulav. |
En aucun cas, la personne qui accomplit un
commandement ne doit s'imaginer que par un geste mécanique, elle accomplit des actions
spirituelles. L'homme ne peut pas accomplir quoi que ce soit de spirituel à l'aide de ses
mains, ses pieds, ses lèvres ! Un acte spirituel ne peut être accompli que par un homme
qui s'est doté d'un écran contre ses désirs égoïstes et qui peut recevoir la lumière
divine en dédiant ce plaisir au Créateur. |
La Fête de Soukot dure 7 jours, à l'image de la
pénétration de la lumière dans les 7 sefirot de Z"A de la Bina, à chaque jour
correspond un degré spirituel, une nouvelle lumière dans la nouvelle sefira. Le 7-me
jour, le jour du déplacement de la lumière de Z"A dans la Malkhout, le jour de la
pénétration de la lumière, est appelé "Simkhat Torah", "la Joie de la
Torah", car il correspond à l'union de toute la lumière reçue par la Malkhout qui
ensuite descend dans les âmes et dans la lumière générale appelée "Torah". |
Cette lumière ne pénètre pas dans la Souka, elle
correspond à un jour de Fête indépendant. La Souka correspond au passage de la lumière
à l'aide de l'écran par le Z"A pendant les sept jours de la Fête de Soukot,
Simkhat Torah, quant à elle, correspond au passage de la lumière de la Torah, le
Z"A, dans la Malkhout et leur union totale. |
La nuit qui précède Simkhat Torah est appelée
"Leïl hashana raba". C'est une nuit particulière pendant laquelle toute la
lumière environnante se concentre autour de Z"A, comme elle est autour du Z"A,
ce degré est appelé "nuit" avant sa transformation en lumière intérieure, en
"or pnimi", qui ensuite pénètre dans la Malkhout. |
Tout acte accompli dans une intention "dédiée
au Créateur" est spirituel, un même acte mais accompli dans une "intention
personnelle" est matériel et égoïste. Le cabaliste débutant a beaucoup de
difficultés à s'obliger à observer physiquement les commandements, ce que font
facilement les personnes religieuses, mais il doit s'efforcer à les observer. Il lui est
difficile d'observer les commandements, car le cabaliste analyse tous ses actes, ses
pensées, les phénomènes sous l'angle de leur impact sur sa voie, il jauge leur
importance dans sa progression, dans sa relation avec le Créateur. |
Comme le lien avec le Créateur favorise la
concentration de la pensée et les efforts intérieurs contre l'égoïsme, l'homme a bien
des difficultés à accomplir des actes physiques soi-disant liés au spirituel. |
Aucun acte physique n'a absolument aucune influence
sur le monde spirituel, sur le Créateur. La relation de l'homme avec le Créateur ne se
fait que par le cur de l'homme. L'observation mécanique des Commandements est
nécessaire car elle correspond au désir du Créateur. |
Les efforts dans la lutte avec soi-même contribuent
à faire progresser l'homme spirituellement, il s'agit des efforts faits pour se
concentrer par la pensée sur l'existence du Créateur pendant l'étude de la Cabale, pour
étudier Ses actions, pour parvenir à réaliser le but de la création. |
L'égoïsme ne nous permet de faire quelque chose
que lorsqu'il perçoit qu'il peut en tirer un certain avantage qui lui procurera du
plaisir. Pour avoir les forces pour agir contre l'égoïsme, il faut demander de l'aide au
Créateur par la prière. C'est le seul chemin direct, la relation directe avec le
Créateur. Progressivement, cette relation devient constante, claire et précise. L'homme
commence à percevoir ce qui lui arrive, à comprendre la raison pour laquelle il traverse
certains états, il commence à savoir ce qu'il doit faire. Ces états se transforment
alors en tremplin pour l'élever sur le degré suivant. |
Que veut dire secret, enseignement secret ? Un
secret n'existe que pour l'homme qui ne l'a pas pénétré. Il en est de même pour ce qui
dans la vie quotidienne est aujourd'hui incompréhensible et le lendemain devenu évident.
Seul chaque homme en particulier peut s'ouvrir au secret, faire l'effort pour comprendre
correctement ce qui n'était pas clair. |
Il n'est pas possible de mesurer les efforts faits
pour l'étude car ils sont personnels et concernent la sphère du ressenti que nous ne
pouvons pas exprimer, il n'est pas possible de ressentir ce que ressent autrui. D'une
manière générale, les efforts faits dans notre monde correspondent à une forme
égoïste de nos activités, l'homme qui transforme ses plaisirs en aspirant à des petits
fragments de lumière ayant revêtu divers aspect, s'efforce inconsciemment d'attraper
celle-ci dans les objets de notre monde, il est mû par ses besoins égoïstes. |
En Cabale est appelé effort ce que l'homme n'est
pas en mesure de faire sans faire violence à son propre moi. Après avoir essayé tout ce
qui était possible, et s'être rendu compte qu'il n'est pas en mesure de faire quoi que
ce soit, de bouger de son point de départ, l'homme alors adresse ses exigences au
Créateur, c'est une véritable prière, cette prière est un effort authentique. |
Seul le Créateur peut nous faire sortir de notre
égoïsme, l'homme n'est absolument pas en mesure de le faire. Si l'homme a encore la plus
petite l'impression qu'il peut de lui-même progresser spirituellement, qu'il lui reste
une possibilité qu'il n'avait pas encore essayée, son égoïsme ne lui permettra pas de
crier de toute son âme, authentiquement, vers le Créateur. L'égoïsme ne se soumettra
pas à la bienveillance du Créateur tant que l'homme ne sera pas convaincu que s'il
n'emprunte pas la voie de la spiritualité, il est mort, et que cette voie ne s'entreprend
qu'avec l'aide du Créateur. |
Cette voie n'est aucunement semblable aux autres car
elle ne permet pas d'escompter le mouvement suivant. Chaque pas se fait dans les
ténèbres absolues, inconnues, et à chaque pas il en est ainsi, il n'est pas possible de
se servir de l'expérience précédente pour envisager la progression future sinon l'homme
avancerait en mettant à profit sa raison et non en faisant abstraction de celle-ci, en
plaçant sa foi en le Créateur au-dessus de ses connaissances. |
L'authenticité d'un effort et son orientation
correcte peut être vérifiée en revenant au Créateur constamment par la pensée. Il
faut savoir que chaque nouvelle sensation est envoyée par le Créateur car elle
correspond à Son désir. Il nous donne ce que nous pouvons assimiler au moment présent.
Ce processus est personnel à chacun et ne se compare pas. Tout ce que nous pouvons
réussir à faire, c'est prendre conscience de notre égoïsme, autrement dit voir
l'ennemi, le regarder dans les yeux, et non combattre des moulins. Cette étape est
commune à tous les hommes, mais elle est perçue absolument différemment par chacun. |
Il n'y a aucun lien direct entre l'ampleur de
l'égoïsme et la distance du chemin qu'il faut parcourir. Il n'y a rien à y faire de
l'extérieur, tout dépend de la force que l'homme place dans sa demande d'aide adressée
au Créateur. Cette demande n'est pas facile à formuler car l'égoïsme sent
l'humiliation dont il fait l'objet dans la lutte. |
Il n'y a cependant pas d'autre voie. Sans l'aide du
Créateur et la pénétration de Sa lumière dans le keli, celui-ci ne deviendra pas
altruiste, sans les attributs de la lumière, le keli est un désir totalement égoïste
visant à éprouver du plaisir, et il n'est pas capable de faire un mouvement vers la
spiritualité. |
Quand, après avoir essayé toutes les voies,
l'homme est convaincu qu'il n'y a pas d'issue, alors son égoïsme lève les bras et il
est prêt à accepter de l'aide. Pour parvenir à ce degré, l'homme doit en permanence
placer le spirituel très haut dans son estime par rapport au physique, même dans un but
tout à fait égoïste pour commencer, comme s'il désirait extraire quelque avantage de
la spiritualité. |
Nous devons utiliser les instruments dont nous
disposons actuellement dans ce monde. Puis, à mesure de la diminution du désir
égoïste, il faut utiliser les moyens qui permettent d'entretenir le désir d'étudier la
Cabale. Le respect, les honneurs sont des stimuli, le pouvoir ensuite, puis apparaît le
véritable désir de ressentir le Créateur. Ensuite, il devient plus important aux yeux
de l'homme de faire quelque chose pour faire plaisir au Créateur. Il importera peu par la
suite que l'acte soit dédié au Créateur car savoir que tel ou tel acte a été dédié
au Créateur est déjà un plaisir. |
C'est ainsi que nous ne devons pas lésiner sur les
forces et les moyens qui sont entre nos mains. Il faut cependant garder à l'esprit que le
Créateur agit sur nous à l'aide des éléments de ce monde dans lequel nous sous
situons. |
|
7. Dîner à l'occasion de la
nouvelle lune, Tevet 1995 |
L'aspiration de l'homme au divin, c'est son
aspiration, des plus intenses, à se connaître soi-même. L'égoïsme gêne l'homme dans
cette aspiration car sa nature le fait aspirer à l'autosatisfaction et à la saturation
de ses désirs. Quand l'homme cesse de satisfaire les leurres dans lesquels il se trouve,
il se met à aspirer à connaître le Créateur, le point initial de son origine, son
authentique nature. |
Le Baal Soulam était prêt à parler à tous, à
s'occuper d'élèves, il éditait un journal qui a permis de constituer un ouvrage,
"Matan Torah" (le Don de la Torah). Il n'a eu pratiquement pas d'élèves qui
auraient souhaité étudier. |
Le paradoxe, c'est que, autrefois, il y avaient des
cabalistes et pas d'élèves, et actuellement, un très grand nombre souhaite étudier,
mais il n'y a pas de cabalistes. |
Cette situation dans laquelle nous nous trouvons
nous est envoyée pour la première fois dans l'Histoire : le besoin d'étudier se
développe fortement dans l'en-bas, et de l'en-haut, nous sommes rejetés dans des
ténèbres spirituelles de plus en plus denses. Cette situation est bonne car elle
témoigne de ce que si notre désir de progresser spirituellement est authentique, nous
recevrons une réponse proportionnelle à l'intensité de cette situation. Voici des
éclaircissements. |
Qu'est ce qui définit la force d'amour entre
l'homme et le Créateur ? C'est le degré de souffrance et de passion, la souffrance due
à l'absence de lumière dans le keli, et la passion due à la sensation de pénétration
de la lumière divine au moment de l'union. Autrement dit, si l'homme peut éprouver en
lui de véritables désirs, son désir sera satisfait. |
Le problème des personnes qui essaient de
pénétrer les mondes spirituels, à les percevoir, est qu'elles font appel à leur raison
sans tenir compte du fait que la raison est le produit de notre nature égoïste qui ne
permet pas de connaître le monde spirituel. Le débutant en Cabale commence en principe
en suivant cette voie. Nous sommes habitués à ce que la prise de conscience des choses
soit première, ensuite, nous cheminons en plaçant notre foi au-dessus de la raison, nous
commençons à comprendre que le keli rempli d'égoïsme correspond au désir d'éprouver
du plaisir, et non à l'intention de faire plaisir au Créateur. Le keli spirituel est le
désir de faire plaisir au Créateur par nos actions. |
Nous ouvrons des ouvrages, nous étudions, nous
essayons de comprendre avec notre tête. Cependant, il est impossible de ressentir ce qui
est écrit par l'intellect. Il est impossible également de franchir le portail, le
makhsom, qui sépare notre monde du monde spirituel au moyen de la seule prise de
conscience. |
Notre conscience des choses, notre cerveau sont
secondaires car ils traitent l'information et concourent à satisfaire nos désirs, à les
réaliser. Le cerveau est un moyen auxiliaire. DÈs que l'homme comprend que l'essentiel
pour lui est d'améliorer ses sensations et non pas la conscience des choses, il aperçoit
aussitôt le chemin menant vers la spiritualité. Mais c'est une question de confiance et
d'habitude. |
L'homme n'est pas habitué à faire confiance à son
ressenti. Au début, il veut comprendre, puis ressentir et agir. Si le cerveau est un
obstacle, pourquoi nous a-t-il été donné ? Pour que tout en y ayant recours, nous
progression en plaçant notre foi au-dessus de notre raison, autrement dit, au moyen de
notre ressenti. La voie en plaçant la foi au-dessus de la raison est la voie des tests et
des erreurs pour que chacun, après avoir commencé à cheminer selon elle, se fasse des
bosses et finisse par comprendre que toutes les situations de vie sont une aide du
Créateur pour progresser spirituellement. |
Il existe toutes sortes de forces envoyées par le
Créateur, comme le mauvais il, la mauvaise langue, etc. qui sont créées pour que
l'homme apprenne à se maîtriser. Appliquons la règle d'or "pour progresser vers le
Créateur, le secret est de règle". Il faut dissimuler notre but à notre propre
égoïsme, à plus forte raison donc à autrui! L'étudiant en Cabale ne doit aucunement
se distinguer dans son environnement par ses vêtements, son comportement, parler de ses
aspirations aux premiers venus. Si ce principe n'est pas respecté, l'étudiant en Cabale
peut attirer sur lui des forces négatives d'une très forte puissance. |
Lorsque des étudiants en Cabale se réunissent, ils
ne doivent pas parler de leur amour pour le Créateur ni de ce qu'ils éprouvent les uns
pour les autres car, ce faisant, ils n'expriment que leur opinion personnelle, leur propre
ressenti. |
Une distance graduée très précise nous sépare du
Créateur. Nous nous situons au plus bas degré, et le Créateur, au degré le plus
élevé. Notre tâche est de nous élever vers le Créateur sur les degrés. Il existe
plusieurs manières de progresser. L'une d'elle consiste en une incitation provenant de
l'en-bas, c'est notre voie : l'homme, sous l'action de l'en-haut commence à aspirer à la
spiritualité et à l'élévation, il lit des ouvrages, etc. Il existe une autre voie,
l'incitation provenant de l'en-haut, le Créateur nous élève, nous fait progresser vers
Lui. |
Quelle est la différence entre ces deux voies ?
L'incitation provenant de l'en-haut correspond à une élévation constante de l'ensemble
de notre monde, indépendamment des aspirations personnelles de chacun. |
Ceux qui manifestent une aspiration personnelle sont
conduits vers l'étude de la Cabale, et il est préférable pour l'homme de mettre à
profit ce qui lui est envoyé, il doit se comporter avec sérieux envers son travail et
envers les capacités qui lui sont envoyées. |
Nous avons en nous 32 étincelles "lamed bet
nitsoutsim, le "lev haeven", le cur de pierre. C'est ce qui correspond à
l'égoïsme qui ne peut être réparé que quand la lumière générale, appelée
"Messie" sera réparée. Seule cette lumière peut réparer l'égoïsme. Il nous
faut faire preuve de constance pour réparer cette partie de l'égoïsme dans notre monde,
dès que le désir naîtra en nous, se produira l'apparition du "Messie", celui
qui débarrassera le monde de ses chaînes. |
|
8. Fête du Nouvel an des Arbres,
1996 |
"Tou bichvat" est la Fête qui couronne
notre travail. Au début de son développement spirituel, de son chemin, le cabaliste a
l'impression d'être en exil, qu'il descend en Egypte. Toutes les descriptions de la
Torah, il les ressent dans son être. Le début de l'année, le point de départ de la
naissance spirituelle est Pessah, période où nous Fêtons notre sortie d'Egypte, notre
sortie de notre égoïsme. DÈs qu'il s'est débarrassé de l'esclavage de son égoïsme,
l'homme commence à percevoir le Créateur. |
Cependant, avant de sortir d'exil, il faut que
l'homme ressente auparavant, dans toute leur intensité, les souffrances causées par son
égoïsme, pour qu'il veuille de toutes ses forces s'en débarrasser, s'en libérer. Ce
n'est qu'alors que l'homme crie vers le Créateur pour l'aider à le faire sortir de son
exil égyptien. |
Après sa sortie d'Egypte, l'homme traverse le
désert, c'est la période qui marque le rejet des conséquences de l'égoïsme et la
réparation conformément au décompte de l'omer. Quand l'homme sent qu'il n'y parviendra
pas par ses propres forces, qu'il ne surmontera pas l'obstacle du désert, il s'adresse à
nouveau au Créateur pour Lui demander de l'aide. C'est ainsi que se forme un keli
authentique, prêt à recevoir la Torah, la lumière divine. Si l'homme utilise
correctement la Torah qui lui est donnée, il recueille les fruits de son travail qui sont
désignés par l'expression "Tou bishvat", le nouvel an des arbres. Ce sont les
fruits qu'il désire recevoir en rétribution de son travail. |
L'homme désire-t-il toujours recevoir une
rétribution pour son travail ? Que considère-t-il comme rétribution, le plaisir
égoïste ou bien la délectation provenant de la perception du Créateur ? C'est
justement pour parvenir à éprouver un désir pur que l'homme doit passer par la phase de
sortie d'Egypte et par le désert du Sinaï. |
Comment l'homme qui se lève la nuit pour étudier,
qui chemine en passant par d'immenses difficultés provoquées par le Créateur même, qui
ressent une fatigue chronique, qui ne voit pas les fruits de son travail pendant de longs
mois, voire de longues années, peut-il encore demander non pas une rétribution
quelconque pour tous ses efforts, mais que cette rétribution soit tout simplement : ne
rien désirer pour soi-même ! Et tout ceci, uniquement dans le but d'avoir le sentiment
de pouvoir faire ne serait ce qu'un tout petit peu pour le Créateur, pour Lui donner sans
réserve. |
Chacun de nous est incité de l'en-haut à avancer
en se servant de son égoïsme qui lui dresse des tableaux égoïstes de rétribution qui
peuvent se comprendre en fonction du développement individuel. Cependant, nous sommes
persuadés que nous progressons uniquement parce que c'est nous qui le voulons. |
Au bout de ses efforts, l'homme reçoit ce qu'il ne
pouvait pas soupçonner et s'il souhaitait devenir altruiste, son égoïsme l'empêcherait
alors de faire le moindre mouvement, car son énergie pour agir est générée par
l'égoïsme. Tant que l'homme ne s'est pas débarrassé de son égoïsme, il ne peut
commettre aucune action altruiste. |
Par contre, dès qu'il a réussi à se débarrasser
de son égoïsme, l'homme ne peut plus faire un seul mouvement égoïste car les deux
mondes sont de nature similaire, ils ne diffèrent que dans leur forme matérielle. |
Lorsque l'homme s'obstine à travailler sur
lui-même, qu'il se lève quotidiennement très tôt le matin et que le soir il reprend
l'étude pendant trois heures, ses yeux finissent par se dessiller. Le Créateur révèle
Sa toute-puissance à l'homme qui commence à percevoir le monde spirituel, et tout lui
devient clair et simple : l'homme devient un juste car, sensible à l'authenticité de la
création, il a conscience combien est juste l'action du Créateur. |
Le but semble atteint, l'homme comprend tout, le
Créateur lui est révélé, que faire encore ? C'est à partir de ce moment que commence
le véritable travail de réparation de l'égoïsme. A chaque degré, les fruits du
travail se transforment en outils permettant de s'élever au degré suivant. |
L'homme ne peut pas dire qu'il a réussi à
s'élever au plus haut des degrés. Toujours, il aperçoit la lumière d'un degré encore
plus élevé que celui où il se situe, une aspiration incessante le pousse vers le degré
supérieur, vers la source de lumière, vers la délectation procurée par le travail
dédié au Créateur. En recevant la lumière pour faire plaisir au Créateur, l'âme
humaine, le keli, le récipient, se développe constamment et ne peut exister qu'en
éprouvant ce plaisir infini. |
Nous sommes structurés de telle manière que nos
satisfactions dans ce monde ne sont jamais constantes. A peine a-t-il éprouvé un
plaisir, que l'homme cesse dans ressentir la délectation le moment suivant. Dès que la
nourriture pénètre dans l'estomac, elle éteint l'appétit, et le plaisir s'émousse
progressivement. |
Tous les plaisirs que nous pouvons éprouver dans ce
monde revêtent des formes diverses, c'est la seule chose qui nous différencie. A
l'intérieur de toutes ces formes se trouve la lumière du Créateur à laquelle nous
aspirons. Comme nous la percevons à travers une enveloppe, au moyen de nos désirs
égoïstes, nous quittons ce monde sans avoir satisfait la moitié de nos désirs. |
Dans le monde spirituel, les fruits du degré
précédent se transforment en racines qui donneront naissance à un nouvel arbre, et ceci
à l'infini. La Malkhout du degré supérieur, sa manifestation au niveau inférieur, est
la Keter, l'attribut le plus élevé du degré le plus bas. |
Pour parvenir au degré le plus élevé, il faut
seulement le ressentir, mais non pas sur la base de connaissances reçues en bas. La
découverte d'un nouveau degré est toujours inattendue pour l'homme. Ce processus est
infini, il fait partie de la perfection spirituelle. |
Pour concrétiser les fruits de son travail qu'il a
reçus du Créateur, l'homme organise un festin de "Tou bishvat" fait de fruits
que produit notre terre, la terre d'Israël, la source de la terre d'Israël est le monde
spirituel. L'homme souligne ainsi qu'il désire se délecter des fruits du monde
spirituel. |
A "Tou bishat", l'homme renouvelle les
fruits de son travail, il doit s'efforcer de faire en sorte que son rapport vis à vis de
l'objet de son aspiration, vis à vis du Créateur se transforme en permanence. Nous nous
représentons toujours dans notre imagination ce à quoi nous aspirons, même si nous n'en
avons pas la connaissance. La représentation mentale, de même que notre rapport vis à
vis du Créateur, doivent se transformer, devenir plus authentiques. Nous comprenons ainsi
davantage ce que sont les fruits du travail. |
Quand l'homme voit avec de plus en plus de
précision les fruits de son travail, il perçoit de plus en plus clairement l'objectif
essentiel, l'union avec le Créateur, et il fait les efforts appropriés pour atteindre
cet objectif. |
Rien ne dépend de nous à l'exception de nos
efforts et de nos aspirations. MÊme l'impression que nous avons d'aspirer à quelque
chose nous est donnée de l'en-haut. |
Le Baal Soulam écrit : "Notre monde et le
monde spirituel sont séparés par un "makhsom", un écran. C'est comme un mur
dans lequel le passage serait complètement masqué. L'homme peut s'approcher du mur, le
longer, et c'est au moment où il s'y attend le moins que les efforts qu'il a persisté à
faire lui ouvrent une porte donnant sur les mondes spirituels. Auparavant, dans ce monde,
en regardant le mur, le passage dans ce mur n'était pas visible, il s'est ouvert au
moment opportun " . |
La Torah et tous les ouvrages de sagesse, les
commentaires, etc., rédigés par nos sages ne parlent pas de notre monde, de nous qui
n'avons pas traversé l'écran, le makhsom. Tous les livres de sagesse sont des guides
pour la progression spirituelle de ceux qui ont déjà pénétré les mondes spirituels.
Les ouvrages de Cabale décrivent les mondes spirituels au moyen de la langue des
branches, il nous parlent du dévoilement du Créateur à l'auteur et de la façon dont
celui-ci est parvenu à Le ressentir tout en vivant dans ce monde. |
|
Tous les mondes existants se situent à l'intérieur
de l'homme, qu'est ce que cela signifie ? |
A part l'homme, il n'existe que le Créateur. Tout
ce que l'homme ressent à l'extérieur de lui correspond à sa perception du Créateur.
Les diverses intensités de perception du Créateur sont appelées "mondes".
L'absence totale de perception du Créateur est appelée "ce monde". |
Nous nous situons au niveau où nous n'avons même
pas l'impression que le Créateur existe, autrement dit nous ne percevons même pas
"ce monde". N'avoir la perception que du monde environnant et de rien d'autre
est appelé "notre monde". C'est comme un rêve, un état inconscient, une
absence totale de lien avec le spirituel. |
Tous les mondes existent uniquement par rapport à
l'homme, plus précisément, par rapport à son organe spirituel, son 6-me sens, son sens
spirituel, de l'âme ou Malkhout. La réaction de l'homme à l'action du Créateur donne
l'impression de degré, de niveau spirituel que ressent l'homme. C'est son monde
spirituel. |
Un récipient spirituel, l'âme de l'homme, est
composé de 10 sefirot: les 9 premières sefirot créent les conditions d'existence de la
10-me sefira, la Malkhout, la création. La Malkhout correspond au premier homme, la somme
de toutes les âmes. Les 9 premières sefirot créent dans la Malkhout une représentation
de l'un ou l'autre des mondes, en fonction des attributs de cette Malkhout. En fin de
compte, il n'existe rien à l'exception des 10 sefirot, il n'existe rien hormis la
lumière divine et la Malkhout. |
L'homme est un keli égoïste créé à partir de la
Malkhout. Si ce keli ne se mêlait pas à la lumière, il ne serait pas possible de le
transformer, de le réparer et il serait éternellement constant et dans l'éloignement le
plus absolu par rapport au Créateur. Du fait de la fragmentation de ce récipient, le
keli, il s'est produit une pénétration en force des attributs altruistes divins, des 9
premières sefirot dans les attributs de la Malkhout. La fragmentation du récipient
résulte de la "transgression" d'Adam. Ceci a permis de réparer la partie la
plus basse de la Malkhout dans laquelle aucun mouvement spirituel ne se faisait ressentir.
|
L'homme de "notre monde" reçoit d'en-haut
l'impulsion pour le faire progresser spirituellement, pour comprendre le spirituel. Par
l'étude de la Cabale et la pénétration du rayonnement de la lumière environnante,
l'homme commence à réparer et à intégrer dans sa progression spirituelle tous les
niveaux de "notre monde" à l'échelon individuel en lui. Comme l'homme comprend
tous les niveaux de "notre monde" en lui, il répare ainsi son monde personnel,
autrement dit lui-même, et, par rapport à lui, l'ensemble de la Malkhout universelle,
constituée de l'ensemble des âmes. |
Etre un homme signifie ressentir le Créateur. C'est
un point situé dans le keli qui commence à ressentir le Créateur qui est appelé
"homme". Avant cela, l'homme est un bipède dressé sur ses jambes. Les
principes du bien et du mal sont en lutte permanente en l'homme. A mesure qu'il découvre
ces attributs en lui, l'homme commence à prendre conscience de ce qu'est une sefira, un
partsouf, de quelle sefira, de quel partsouf et de quel personnage de la Torah il porte le
nom. L'important n'étant pas la dénomination, mais la sensation personnelle et la
détermination des désirs présents en l'homme, la façon dont ils se transforment du
fait de la réparation, disparaissant et se manifestant sous des attributs tout à fait
différents. |
Toutes les transformations des désirs, d'égoïstes
en altruistes, toutes les réparations s'accompagnent d'abattements profonds auxquels
elles sont intimement liées. Plus le degré de connaissance est élevé, plus c'est
difficile, plus l'homme tombe bas et abruptement dans ses sensations. |
Pour accéder à un niveau plus élevé, l'homme
doit recevoir des portions d'égoïsme et les réparer, autrement dit, pour se créer un
écran. Seule cette force de l'écran ainsi acquis détermine le niveau spirituel suivant
de l'homme. Chaque portion d'égoïsme non réparé conduit l'homme à l'abattement, la
lumière disparaît, le monde spirituel devient désert et vain. En ajoutant de
l'égoïsme à son keli réparé, la lumière disparaît, et sa perte donne lieu à de la
souffrance en l'homme. |
Si l'homme s'est vu attribuer un égoïsme d'une
telle force, cela signifie qu'il lui est possible de le réparer et, en le réparant,
l'homme reçoit proportionnellement d'autant plus de lumière divine et il atteint un
degré plus élevé dans sa progression spirituelle, et ainsi de suite tant que ses
attributs ne deviendront pas similaires à ceux du Créateur, autrement dit, que l'homme
ne devienne lui-même l'égal du Créateur de par ses attributs. |
|
9. Dîner à l'occasion de la
nouvelle lune, shevat 1996 |
Quel que soit l'effort que l'homme fasse pour
progresser spirituellement, même le plus petit effort, de toute façon, il vise une
rétribution. Il ne peut pas en être autrement car sa structure purement égoïste fait
qu'il poursuit toujours un but quelconque, sans égoïsme, il ne pourrait pas faire un
seul mouvement. |
L'homme entreprend son travail à partir du point
zéro. Hier encore, il voulait conquérir le monde entier, aujourd'hui, le Créateur lui a
dévoilé, au loin, le scintillement de la lumière environnante. L'homme se met alors à
aspirer à progresser spirituellement et remplace tous les charmes de ce monde en
sensations spirituelles. Ce qu'il cherche à obtenir en progressant spirituellement, il ne
le sait pas car la lumière qui scintille au loin n'a pas encore pénétré dans un keli,
elle ne lui donne que l'impression d'un plaisir futur lié au spirituel et absent du monde
environnant. Cette impression fait agir l'homme. La lumière environnante, "Or
makif" agit sur son égoïsme et l'attire vers le spirituel, l'égoïsme est alors
son propre fossoyeur. |
Au début du chemin, l'aspiration à progresser
spirituellement est déterminée par le profit que nous souhaitons tirer du spirituel
comme de notre monde. L'homme s'imagine qu'il possède des forces spirituelles qui lui
permettront de devenir voyant, de maîtriser le futur, etc. Progressivement, il prend
conscience qu'à la place de tout cela, il souhaite dédier toutes ses forces au
Créateur, faire de Lui l'objet de ses projets, faire abstraction totalement de lui-même,
remplacer sa propre volonté par celle du Créateur. C'est cela la véritable progression. |
Il n'y a pas d'autre manière pour progresser, pour
transformer l'égoïsme en altruisme que par la voie de la Torah ou par celle des
souffrances. Le travail de l'homme qui recherche le lien avec le Créateur, essaie de le
ressentir, de le découvrir dans son ressenti, se fait en passant par deux états : la
dissimulation du Créateur "ester pashout" et la double dissimulation du
Créateur "ester kafoul". |
La double dissimulation "ester kafoul"
correspond à la cécité totale de l'homme, à la dissimulation totale du Créateur. Pour
une personne de ce niveau, seul notre monde existe. Le "ester pashout"
correspond au moment où l'homme commence à comprendre que le Créateur agit sur tout ce
qu'il fait bien qu'il ne perçoive pas ce processus de manière évidente. Ces impressions
disparaissent parfois, et il retombe complètement dans notre monde. Cette succession
d'états intérieurs a lieu en lui en permanence. |
Toute la lutte de l'homme sur lui-même, la
manifestation de son libre arbitre, n'est possible qu'après le dévoilement total du
Créateur. Ce degré peut être apprécié par l'homme car il est le seul moyen lui
permettant de recueillir des fruits, à induire l'apparition de "pousses de nouveaux
arbres" qu'il est d'usage de planter le 15 du mois de Shvat et qui donneront ensuite
des fruits de sagesse. |
Pour obtenir une rétribution spirituelle, il faut
passer par la dissimulation complète qui fait que l'homme avance dans l'obscurité
complète, sans rien ne voir, sans rien comprendre, agissant à l'encontre du bon sens.
Après le dévoilement du Créateur, l'homme se rappelle avec regret son degré
précédent dans l'obscurité complète car dès lors qu'il voit et qu'il ressent la
toute-puissance divine, il perd en quelque sorte son libre arbitre. |
La toute-puissance divine s'exerce sous deux
aspects: universel et individuel. La toute-puissance universelle s'exerce par la lumière
environnante sur l'humanité, sur l'ensemble de la nature. Cette toute-puissance conduit
le monde selon un plan établi vers le parachèvement de la réparation, vers la prise de
conscience que le chemin du progrès matériel et technique comporte des vices et pousse
l'humanité dans une impasse. Ce chemin donne une impression de satisfaction extérieure,
de profusion et de vide intérieur absolu. |
La toute-puissance à l'échelon individuel s'exerce
sur chacun de nous par le biais de la lumière intérieure. Celui qui, dans notre monde,
entreprend de rechercher le lien avec le Créateur, est sous l'influence de la
toute-puissance divine à l'échelon individuel. |
Le contact avec les mondes spirituels n'est possible
que s'il y a un écran dressé vis-à-vis des désirs égoïstes. L'homme transforme ses
attributs d'égoïsme en attributs d'altruisme en fonction de la force de l'écran. C'est
dans les kilim réparés qu'il reçoit la lumière de la Torah. |
Le chemin de la progression spirituelle est long et
laborieux. A chaque degré, il faut renaître jusqu'à devenir semblable au Créateur par
l'acquisition d'attributs permettant de s'unir à Lui. |
Tou biShvat est le moment où nous nous adressons au
Créateur pour Lui demander de nous faire grandir comme on fait grandir les nouvelles
pousses, de faire renaître en nous la vraie vie. |
|
10. La Cabale, une voie vers le
bonheur |
Le problème du développement de l'humanité dans
son ensemble est lié aux progrès scientifiques et techniques qui dépassent les progrès
moraux. Les fruits du développement des sciences et des techniques ne sont pas toujours
entre les mains de personnes dont le niveau moral est en harmonie avec la force qu'ils
détiennent. L'utilisation de techniques avancées liée à un niveau de moralité très
bas a un impact négatif sur l'environnement et le monde dans son ensemble. |
Selon ce principe, Aristote et Platon mettaient en
garde sur le choix des élèves qui devait se faire avec la plus rigoureuse attention, en
n'acceptant que ceux dont le désir de connaissance était authentique et qui ne
transmettraient pas leur savoir à des personnes qui l'utiliseraient dans des buts
égoïstes. |
Quelques rares unités sont des serviteurs
altruistes des sciences et des techniques. D'une matière générale, l'homme n'aspire pas
seulement au savoir, mais aussi aux biens matériels, au meilleur financement de ses
projets, les résultats des progrès techniques et scientifiques sont vendus parfois pour
faire la guerre ou exterminer. |
Les sciences et les techniques sont si imbriquées
dans la force et le pouvoir qu'il n'est pas possible de les réparer directement. Les
prophètes nous disent que la réparation du monde est possible non par le développement
des capacités égoïstes et la force, mais par la connaissance des bases et des lois
objectives de la création dans son ensemble. |
Si l'humanité pouvait acquérir la vue pour voir la
source de l'architecture de l'univers, les raisons des événements et les conséquences
des actes individuels, des peuples, de l'humanité, chacun en particulier, et tous
ensemble, nous aspirerions à modifier notre comportement pour parvenir aux meilleurs
résultats. Nous ne pourrions alors plus agir en nous portant préjudice, tout comme
l'homme ne peut pas sauter dans le feu ni s'auto flageller. |
C'est la raison pour laquelle la réparation de
l'homme et de l'humanité dans son ensemble ne dépend que du dévoilement à chacun et à
tous de la création pour connaître les relations de cause à effets des phénomènes. |
La Cabale a pour objet de permettre le dévoilement
des lois uniques de la création pour que l'homme puisse les observer pour son bien. Ce
dévoilement, tous devraient y être sensibles, tout comme nous savons tous que certaines
actions nous portent préjudice et d'autres nous apportent des bienfaits. |
Le terme même de Cabale provient du verbe
"recevoir" [lekabel] des connaissances spirituelles parfaites. |
Les personnes qui ont découvert pour elles-mêmes
ce moyen de recevoir des connaissances sont appelées "cabalistes", "ceux
qui reçoivent". A mesure de l'acquisition de connaissances, l'homme vit
naturellement en référence à sa nouvelle prise de conscience du monde environnant et il
n'enfreint plus les lois de la création, il accède ainsi au niveau de l'infini, de la
réalisation sans limites de ses capacités. |
C'est la raison pour laquelle les cabalistes
manifestent un tel intérêt à la diffusion des connaissances cabalistiques.
L'acquisition de ces connaissances permet à l'homme de ne plus agir aveuglément, mû
uniquement par son petit égoïsme, disposant de notre monde comme un petit enfant, mais
comme un être sain prenant en considération les conditions et les lois de la nature. |
Connaître l'origine de l'organisation de la nature
de l'univers donne à l'homme la raison pour agir de telle manière que son action sur
l'architecture universelle soit positive et n'induise pas des réactions négatives à
l'égard de l'humanité et de lui-même. Celui qui accède à un tel niveau de
connaissance commence de manière manifeste à prendre conscience de l'impact de tous sur
chacun de nous et sur tous, l'homme s'imprègne du sens de la responsabilité de ses actes
non seulement vis à vis de lui-même mais aussi du sens de la responsabilité collective
à l'égard de l'humanité dans sa globalité. |
Qui plus est, cet homme commence à voir
l'importance de ses actes dans le contexte de l'humanité non seulement dans le présent
mais aussi à tous les degrés : ses actes dans ce monde, alors qu'il se trouve dans son
corps physique définit son degré après que son "Moi" a quitté son corps, ils
influent et définissent la qualité de son incarnation suivante dans un corps au cours
d'une autre migration. |
Les mondes spirituels où se situent les sources de
ce qui nous anime se caractérisent par l'altruisme. Pour influer sur eux, l'homme doit
aussi accomplir des actes altruistes, cela signifie qu'il n'y a pas de place pour la
rétribution. Comment l'homme peut-il transformer ses actes égoïstes en actes
altruistes? C'est justement quand l'homme voit les conséquences de ses actes sur
lui-même, sur ses proches qu'il modifie immédiatement son comportement car sa nature lui
interdit de se porter directement préjudice. |
On pourra objecter que l'homme se livre souvent à
des actions qui peuvent lui porter préjudice, le pousser même jusqu'au suicide. C'est
parce qu'il n'a pas conscience des conséquences de ses actes, qu'il désire fuir des
souffrances immenses, etc. Mais s'il avait devant lui une représentation authentique de
son degré à toutes les époques et la relation de cause à effet de ses actes et même
de ses pensées, l'homme ne pourrait pas agir mal du fait de sa nature égoïste, tout il
lui serait aussi impensable que de causer du tord à ses enfants. |
C'est pourquoi, seul le dévoilement de l'ensemble
du tableau de l'univers dans l'espace intemporel, avant la vie dans ce monde et après
avoir quitté celui-ci, permet de prendre connaissance de la méthode permettant
d'épargner des souffrances à l'humanité, et à chacun de nous en particulier, ainsi que
la source du bonheur et de la perfection. |
|
|
Traduction : Nelly Baron ©
|